Miller : "Je n'ai aucune excuse cette année"

Après trois années passées dans le giron Honda pour ce qui constituait ses premières campagnes en MotoGP, Jack Miller est passé chez Ducati en 2018 en rejoignant les rangs de l'équipe Pramac.

Mais alors que ce type de changement de machine peut souvent faire craindre des difficultés à la bonne adaptation du pilote – on gardera en mémoire le précédent Lorenzo dans ce cas précis –, ce changement s'est fait sans trouble pour l'Australien, qui s'est montré à son avantage dès les essais de novembre.

La chance du débutant – qui n'en est plus vraiment un, mais qui découvrait néanmoins sa nouvelle moto en cette occasion –, diront les mauvaises langues, mais ces bonnes prestations ont été suivies d'effet lors des premiers essais officiels de 2018, fin janvier à Sepang.

Sur sa GP17, Miller a impressionné tout son monde en se maintenant tout au long des trois jours de roulage à la cinquième place, finissant même devant son coéquipier Danilo Petrucci, pourtant sur la dernière-née des usines de Bologne, la GP18.

C'est que le comportement de la Desmosedici va comme un gant au style de pilotage de l'Aussie. "La principale différence pour moi, c'est que je me sens plus en contrôle sur cette moto que je ne l'ai jamais été avec la Honda, car la Honda était toujours sur le fil du rasoir", souligne l'intéressé auprès de nos confrères du site Redbull.com. "La plupart du temps sur la Honda ces dernières années, je ne pense pas que j'avais beaucoup de marge avec laquelle jouer, pour peut-être aller chercher ce dernier dixième, mais avec cette moto je contrôle bien plus."

Meilleur comportement de la Ducati

Dithyrambique sur les qualités de sa nouvelle monture, le jeune pilote de 23 ans explique ainsi que les gains se situent essentiellement en sortie de virage. "La Honda était très bonne dans les changements de direction, mais la roue avant voulait toujours se lever en sortie de virage lent", décrit-il. "La Ducati semble bien mieux gérer cela, donc je suis en train de changer mon approche sur comment piloter, c'est une bonne chose."

"Le pessimiste voit dans toute opportunité une difficulté, et l'optimiste une opportunité dans toute difficulté", avait dit un jour Winston Churchill. Une citation que pourrait faire sienne Miller, qui a bien conscience du caractère déterminant de l'année 2018 pour la suite de sa carrière, à l'heure où la majeure partie du plateau arrive en fin de bail à la fin du prochain exercice.

"Je n'ai aucune excuse cette année", assène-t-il. "C'est ma quatrième saison, donc rien de tout cela n'est nouveau, je suis dans une équipe différente, sur une moto différente, et il y a une bonne partie de la grille qui va arriver en fin de contrat à la fin de l'année, moi compris. Donc c'est l'année où jamais pour bien faire."

Après une victoire inattendue en 2016, le natif de Townsville a réalisé sa meilleure saison l'an dernier en se montrant très régulier, avec notamment une série de top 10 en début ainsi qu'en fin de saison, sitôt remis d'une fracture au tibia qui l'avait forcé à déclarer forfait à Motegi.

Une blessure qui l'avait empêché de franchir la barre symbolique des 100 points (il en a inscrit 82). Désormais en pleine possession de ses moyens, l'objectif de Miller en 2018 sera donc de rentabiliser l'usage de la Ducati qui a fait ses preuves l'an dernier en apportant six victoires à l'équipe officielle. "Ne pas se blesser est le premier objectif, et passer le cap des 100 points pour la première fois cette saison en est un aussi", lance-t-il. "Tout ce qui arrive passé cela, je prends."