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Mir : Le gel du développement, "une bonne nouvelle" pour Suzuki

Pour répondre à la crise dans laquelle l'a plongé le COVID-19, le MotoGP a entériné le gel du développement des moteurs et des packages aéro pour 2020 et une partie de 2021, ce que Joan Mir juge favorable au constructeur qui monte, Suzuki. Mais d'autres défis restent à relever pour sortir par le haut de la situation actuelle.

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

À seulement 22 ans, Joan Mir a désormais l'assurance de représenter Suzuki durant quatre ans, grâce à la reconduction de son contrat de pilote officiel, actée ces derniers jours jusqu'en 2022. Lui qui entend passer rapidement à la vitesse supérieure après avoir été l'an dernier un rookie discret, parfois malmené, rejette les suggestions selon lesquelles la Suzuki serait la moto la plus facile du plateau, rappelant la difficile adaptation par laquelle sont passée tous ceux qui l'ont pilotée et surtout l'impossibilité de porter un jugement fiable sans avoir expérimenté les six machines actuellement présentes en MotoGP.

"Je ne peux pas dire si c'est la moto la plus équilibrée, mais elle n'est clairement pas facile. Ceux qui disent cela n'en ont aucune idée. Il faudrait qu'ils aient essayé toutes les motos pour pouvoir le dire", souligne le pilote espagnol. "Je pense que le caractère de la Suzuki est assez typique des quatre cylindres en ligne, comme la Yamaha. Elle est un peu plus agressive, elle a un fonctionnement particulier. Je ne sais pas pourquoi tous les pilotes ont eu des difficultés la première année, il y avait tout le temps des accidents. Cette limite a été difficile à trouver. Les autres motos semblent plus naturelles vue la facilité avec laquelle [les pilotes] se sont adaptés, mais je n'en suis pas sûr."

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Ces difficultés qu'il a rencontrées au cours de sa première année au guidon de la GSX-RR semblent aujourd'hui dépassées, ce qui ne fait que renforcer ses ambitions pour 2020. "L'un de mes points faibles [en 2019] étaient que mon style était trop agressif, je voulais en faire beaucoup plus que ce dont j'avais besoin et au final ça ne fait que perdre du temps, et c'est clairement quelque chose que j'avais besoin de rectifier. Pendant ces essais de pré-saison, j'ai beaucoup progressé dans ce domaine, j'ai été beaucoup plus doux, même si j'ai gardé [cette caractéristique] là où il faut être agressif, car c'est important. Par exemple, il faut freiner très fort et si on freine en douceur les temps ne viennent pas, par contre avec cette moto il faut être très doux dans le pilotage. Je pense qu'avec ces motos, il faut toujours un an pour apprendre un peu ces choses-là, car elle a beau sembler douce ce n'est pas très facile. Avec cette moto, il faut tomber et essayer [des choses] pour être compétitif."

Fort de cet apprentissage, Joan Mir, qui se félicite que son coéquipier et lui-même aient les mêmes souhaits pour le développement de la GSX-RR, estime que la suspension des évolutions moteur et châssis pour les mois à venir sera bénéfique à Suzuki. "C'est une bonne nouvelle pour nous que le développement ait été gelé parce qu'on a une bonne base. Au Qatar et à Sepang, le package 2020 de la Suzuki a très bien fonctionné, alors au final c'est bien pour nous que le développement ait été gelé. On est un peu avantagé sur ce point par rapport aux constructeurs qui sont moins bien lotis, même si je sais malgré tout que tout le monde essaye de progresser avec les ordinateurs et les données, ça n'est pas interdit."

L'entraînement entre prudence et improvisation

Natif de Majorque, Joan Mir fait partie de ces pilotes qui sont restés confinés chez eux, en Andorre, depuis le mois de mars, et il attend désormais avec impatience de pouvoir renforcer son entraînement grâce à la levée progressive des restrictions. "Il va falloir un peu improviser, parce que la situation est différente d'un pays à l'autre. En Andorre, c'est différent par rapport à l'Espagne et il faut que l'on s'adapte à ce que disent les gouvernements", explique-t-il. "Pour le moment, on ne peut pas aller en Espagne, c'est interdit, mais il pourrait y avoir un accord entre Andorre et l'Espagne dans les deux prochaines semaines pour que l'on puisse y aller. Ce serait une très bonne nouvelle pour moi, et pour tous les pilotes parce qu'on est nombreux ici."

"Andorre a désormais autorisé les pilotes professionnels à sortir environ deux heures pour s’entraîner en faisant du trial. C'est une bonne nouvelle mais ce n'est pas suffisant parce que d'autres pilotes peuvent sortir, par exemple les Italiens qui vivent à Tavullia et qui peuvent aller au Ranch [depuis cette semaine, ndlr]. Pour le moment, on ne peut que faire du trial. Mais c'est bien, parce que je ne voudrais pas tout à coup reprendre l'entrainement avec une MotoGP, il vaut mieux commencer plus calmement et ensuite on augmentera l'intensité."

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Après deux mois essentiellement rythmés par du vélo d'appartement et des séances de gymnastique chez lui, Mir voit dans le trial une première étape suffisante pour varier ses exercices sans trop en faire. "Il s'agit avant tout de commencer avec cette moto, pour reprendre quelques habitudes avec un guidon, les freinages, etc. Ensuite, la deuxième semaine, si tout va bien et qu'on nous y autorise, j'aimerais refaire du motocross, ou bien de la vitesse, de la pocket bike, du karting. Commencer en tout cas à en faire un peu plus, mais doucement parce qu'après deux mois sans avoir utilisé de moto il est important de reprendre doucement et pas à 100% sinon on peut se blesser."

"Cela change beaucoup les choses", concède en tout cas le jeune pilote après ces deux mois hors du commun. "Habituellement, un sportif se fixe des objectifs et sait quand a lieu sa compétition. On se règle pour être à 100% en course. Cela impactera un peu le début de la saison. Il sera important de ne pas perdre sa forme physique et ce sera compliqué de gagner. Mais quand la normalité reviendra, il faudra gagner."

Propos recueillis par Germán Garcia Casanova

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