MotoGP Shakedown du test de Sepang

Mir et Marini motivés par la réaction de Honda

Joan Mir et Luca Marini se félicitent de la réaction de Honda et du travail abattu pendant l'hiver, conscients néanmoins que la route est encore longue avant de rattraper Ducati, mais aussi KTM.

Joan Mir, Repsol Honda Team

Peu de pilotes ont livré leur ressenti à l'issue du Shakedown organisé à Sepang, mais le duo officiel Honda a eu la singularité de rencontrer la presse, comme cela se serait fait lors de n'importe quel rendez-vous du calendrier. Et ils ont parlé d'une même voix pour livrer le message qui s'impose à ce stade : Honda avance et ça se sent, mais cela reste insuffisant pour rivaliser avec les bombes du championnat en l'état actuel des choses.

"Ces journées supplémentaires ont clairement été d'une grande aide", se félicite Joan Mir, cité par GPOne. Sorti d'une première année de calvaire en tant que pilote Honda, l'Espagnol espère accompagner la marque dans son retour vers les avant-postes, notamment grâce aux concessions qui ont permis de participer à ce Shakedown. Il va aussi falloir compter sur la réussite de ce qui aura été concocté dans les ateliers, et c'est ce qu'il espère obtenir comme réponse au cours de cette pré-saison.

"C'est dommage qu'il ait plu, parce qu'on avait encore d'autres choses à essayer. Mais je pense que ces journées ont été positives et c'est dingue de voir, malgré tout, la quantité de choses qu'on a réussi à tester", souligne-t-il. "Il nous faut comprendre la direction à suivre, parce qu'on a essayé des motos différentes, des moteurs différents, avec un caractère différent, et pour être franc, je n'arrive pas à faire un choix pour le moment."

"Disons que le nouveau [moteur] peut avoir des aspects positifs, mais on n'a pas réussi à voir tout le potentiel de cette seconde moto pour le moment. On va voir si on arrive à boucler encore d'autres tours dans les prochains jours et à progresser, parce qu'il y a aussi d'autres choses que j'aimerais essayer."

Pendant les deux journées qu'il vient de passer en piste, Joan Mir a partagé son travail entre deux motos, sans reprendre le guidon de celle qu'il pilotait en course l'an dernier. "On a la moto qu'on a essayée à Valence, avec quelques modifications, et une autre moto similaire, mais avec un autre moteur et un caractère différent. Et puis, on a encore d'autres moteurs et beaucoup d'autres éléments, mais on n'a que deux motos", explique-t-il.

On fait de bons progrès, mais je ne me sens pas prêt pour la première course.

"Je ne suis pas surpris par le travail qu'ils ont réalisé pendant l'hiver, parce que je sais ce que peut faire Honda et j'attends beaucoup de leur part", ajoute Mir, qui s'était déjà montré rassuré par la réaction observée à Valence. "Il est vrai néanmoins qu'ils ont probablement travaillé plus cet hiver que l'hiver dernier. On a vu beaucoup d'éléments et beaucoup de changements chez Honda, et ce que je peux constater c'est qu'ils veulent sortir de la situation dans laquelle on se trouve."

"Mais le vouloir c'est une chose, et y arriver c'en est une autre, parce que les autres constructeurs ont été très bons pendant de nombreuses années et ils disposent de beaucoup d'infos qui nous manquent peut-être. Ils ont fait beaucoup de tests et ils ont suivi pendant trois ou quatre ans, voire plus, la direction que l'on prend maintenant. On est en plein dans ce processus et on fait de bons progrès, mais je ne me sens pas prêt pour la première course."

Une moto plus puissante, qui progresse en aéro

Pas encore prêt, certes, mais bel et bien motivé par la dynamique qu'il sent autour de lui, alors qu'il fallait absolument trouver de la puissance et de la traction, et chercher à éradique le patinage. "La direction a clairement changé. La nouvelle moto semble beaucoup plus puissante en ligne droite, on voit que l'aéro n'est pas comme celle de l'année dernière, où elle était quasiment absente. Cela reste des solutions plus petites que celles des autres, mais ils ont commencé à y travailler et on progresse en cherchant à comprendre l'ensemble, y compris du point de vue des pilotes."

"Au-delà de la moto, je m'attendais à ce qu'ils travaillent dur, comme ils sont en train de le faire. Tous les changements internes qu'ils ont faits sont motivants", assure Joan Mir. "Tout cela me fait me sentir puissant et confiant pour le début de la saison." Il se veut donc optimiste, d'autant qu'il reste deux tests collectifs à mener : "On essaye de rester positifs et de croire qu'avec les trois prochains jours, on arrivera à progresser encore. Si on arrive, on sera très proches."

 

De l'autre côté du stand, Luca Marini prend ses marques à sa manière, calme et mesuré, désireux de valider chaque étape de sa découverte de la moto et de son nouvel environnement de travail. S'il n'est pas encore l'heure des grandes conclusions, c'est en tout cas avec le sourire qu'il clôt ce test.

"La journée a été très chargée, avec beaucoup de choses à essayer, et j'ai passé beaucoup de temps avec les ingénieurs pour essayer de trouver la direction à suivre, mais pour moi c'est chouette, je me suis amusé", explique l'Italien, qui découvre le rôle de pilote officiel. "On ne fait pas deux sorties de suite avec la même moto, on essaye un tas de choses. Il ne s'agit pas de trouver la meilleure performance, mais de comprendre les sensations sur la moto afin de trouver la direction à suivre pour toute la saison. C'est une manière de travailler différente mais ça paiera pour l'avenir, et ça me fait plaisir que tous les pilotes Honda aient les mêmes sensations. On va dans la même direction et ça va faciliter le travail des ingénieurs."

Luca Marini découvre son nouveau rôle de pilote officiel.

Luca Marini découvre son nouveau rôle de pilote officiel.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Sa méconnaissance de la Honda rend plus difficile son jugement sur la progression réalisée, mais le discours de Marini se veut résolument positif. "Je crois qu'il y a eu de petites améliorations. Il faut qu'on trouve plus de vitesse, mais on semble être sur la bonne voie. Après ces deux journées, ils ont beaucoup d'informations pour travailler d'ici au Qatar, afin qu'on ait quelques nouveautés, et les trois prochains jours d'essais vont aussi être très utiles. Avec tous les pilotes en piste, on arrivera à mieux comprendre le niveau de notre moto."

Cette Honda, il la trouve agréable à piloter, mais ça ne fera pas tout. Il faut de la vitesse, il le sait, tout aussi conscient que son coéquipier du chemin qu'il reste à parcourir. En attendant, il se réjouit de voir que ce qu'il avait demandé lui a été fourni pour ce test.

"À Valence, les sensations n'avaient pas été très bonnes. Là, tout va dans la bonne direction, même si on doit encore travailler dans certains domaines, particulièrement à l'accélération, dans les sorties de virages, pour essayer d'avoir plus de traction. Et puis, il y a l'aéro, où l'on a moins d'expérience que les autres constructeurs, qui inventent des tas de solutions. Mais on a nous aussi nos idées à présent, et je crois en avoir donné quelques-unes de très bonnes aux [ingénieurs] japonais."

"On a beaucoup de travail. Ça n'est que la première sortie avec la nouvelle moto et elle est très différente de celle de l'année dernière. Il faut être intelligent pour progresser dans le moins de temps possible. On a les concessions, mais ça n'est pas si simple de le faire rapidement. Ducati et KTM travaillent depuis des années sur leur package ; nous, on commence tout juste", souligne Marini. "Les autres sont en train de faire des progrès énormes : la KTM semble incroyable, la Yamaha très rapide en ligne droite. Honda se trouve dans une bonne situation [mais] on doit travailler. Je crois en eux et dans le projet."

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