Mir n'a "pas réussi à bien gérer" l'annonce du départ de Suzuki
S'il a tenté de rester concentré, Joan Mir reconnaît avec le recul qu'il a été plus impacté qu'il ne l'aurait voulu par la décision de Suzuki de quitter le MotoGP.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Joan Mir aura connu en 2022 la saison la plus difficile de sa carrière depuis qu'il est arrivé au plus haut niveau. Pourtant relativement bien parti avec des sixièmes et des quatrièmes places lors des premiers Grands Prix, il avait affiché son optimisme, notamment après avoir réalisé ce qu'il estimait être la course "la plus solide de sa vie" à Austin. Même s'il se plaignait d'un manque de feeling avec la GSX-RR, il espérait de rapides améliorations de la part de Suzuki.
Au contraire d'accélérer son développement, le constructeur a porté un coup de massue à son équipe en prenant la décision de quitter la compétition moto à la fin de la saison. Un choix annoncé au lendemain du GP d'Espagne, début mai, et que rien n'avait laissé présager, Mir ayant jusqu'alors avancé dans les négociations de son contrat pour 2023.
Dès lors, s'il affirmait rester professionnel et concentré sur sa saison, force est de constater que le pilote espagnol en a été bien plus affecté que prévu, comme l'ensemble de son équipe. Les performances des deux coéquipiers se sont complètement effondrées après des débuts prometteurs, et Mir a pour sa part connu une période particulièrement difficile.
Contraint de chercher un nouveau guidon sur un marché qui semblait alors relativement fermé, il a dû jongler entre ses performances sur la GSX-RR et l'avancée des négociations menées par son manager. Immédiatement concentré sur les pourparlers avec Honda, son officialisation n'est arrivée que fin août, et cela a pu le déconcentrer en piste.
À compter de l'annonce de Suzuki, Mir n'a en effet plus marqué que 31 points, alors qu'il en avait cumulé 56 en seulement six courses en début d’année. Il a notamment connu sept résultats blancs dont cinq chutes, en plus d'une blessure à la cheville qui l'a éloigné durant quatre Grands Prix. À son retour en Australie, il a continué d'enchaîner les déconvenues, entre un problème de pression de pneu, puis un syndrome des loges en Malaisie avant qu'un souci électronique ne perturbe sa dernière course à Valence, qu'il est néanmoins parvenu à conclure au sixième rang.
Joan Mir
Après avoir été titré en 2020 et avoir terminé troisième du championnat l'an dernier, le #36 a connu une véritable douche froide cette saison et n'est pas monté une seule fois sur le podium. La décision de Suzuki s'est fortement ressentie dans ses résultats comme dans ceux de son coéquipier Álex Rins, qui est toutefois parvenu à renverser la balance en s'imposant à deux reprises lors des dernières courses. Une performance qui illustre aux yeux de Mir l'erreur que le constructeur commet selon lui en se retirant de la compétition.
"On ne saura jamais ce qu'il se serait passé si Suzuki n'avait pas décidé d'arrêter. C'est une chose que l'on ne saura jamais, mais ça sera en moi parce que je pense que même si l'on a eu du mal dans certaines courses, dans les autres notre moto était performante", a-t-il regretté, reconnaissant les répercussions que ce choix a finalement eues sur lui, malgré ses efforts pour les surmonter.
"Je n'ai probablement pas réussi à bien gérer ça. J'aurais probablement pu mieux le gérer. Ça m'a probablement plus affecté que ce que j'attendais", a-t-il ajouté. "Mais vous savez, c'est la course et c'est la vie professionnelle. Un jour, on a un problème et je sais que là où je serai l'an prochain, j'aurai d'autres problèmes. Je dois retenir les leçons de cette année pour essayer de mieux gérer ces situations. Quand tout va bien, quand je me sens entouré et que j'ai la pression du championnat, je grandis. Mais après, dans les moments difficiles, quand je suis moins motivé, je sombre peut-être plus qu'il ne le faudrait. C'est une chose dont je dois tirer les leçons pour l'an prochain."
Désormais dans l'équipe Honda officielle, Mir aura en effet fort à faire avec une moto encore loin de la Desmosedici, référence du plateau, et une pression liée au constructeur qu'il représente et qu'on sait importante. Une situation qui ne s’annonce donc pas idéale sur le papier, mais qui se révélera être un défi de taille pour le Champion du monde 2020.
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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