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Le motocross, une activité qui regorge de bénéfices selon Márquez

Souvent décrié en raison des risques de blessure qui sont liés à sa pratique, le motocross permet pourtant de développer des qualités qui peuvent ensuite s'avérer déterminantes en MotoGP, selon le pilote espagnol.

Marc Marquez à l'entraînement à Cervera, Espagne

Marc Marquez à l'entraînement à Cervera, Espagne

Red Bull Content Pool

C'est devenu un sujet lancinant en MotoGP, à mesure que le nombre de journées d'essais octroyées au plateau diminue d'année en année : les pilotes ont de plus en plus recours à la moto tout-terrain pour se maintenir affûtés physiquement entre deux Grands Prix, qu'il s'agisse d'enduro, de trial ou de motocross.

Un entraînement qui n'est pas sans risque, comme nous avons pu le constater encore en 2017, avec les blessures de Valentino Rossi (en mai puis en août) et de Jack Miller, et qui pose toujours la question de l'opportunité de pratiquer ce type d'activité. Comme pour toute chose, chaque pilote voit midi à sa porte en la matière, au vu du ratio bénéfices/risques que chacun est à même de dresser. Au moins peut-on se réjouir qu'aucune clause dans les contrats ne semble encore empêcher les pilotes de s'adonner à ces disciplines.

Car pour certains, la passion est vraiment prégnante. C'est le cas notamment de Marc Márquez qui, au cours d'une interview accordée à nos confrères du magazine Ontrackoffroad, estime qu'il est un peu trop facile pour ses pairs de décrier la pratique du motocross sitôt qu'un accident survient.

"Ils disent toujours que c'est dangereux, et je pense que si vous n'avez pas fait de motocross étant gamin, alors c'est plus risqué", admet cependant l'Espagnol. "Mais vous pouvez facilement chuter sur circuit et vous blesser. Si vous avez fait du MX par le passé, alors vous avez cette connaissance et cette habilité sur la moto."  

En somme, à l'instar du transport ferroviaire, où on a coutume de dire qu'on ne mentionne jamais les trains qui arrivent à l'heure, on ne parlerait donc du motocross qu'en cas de blessure d'un pilote. Pourtant, de nombreux bénéfices du tout-terrain, transposables ensuite au MotoGP, mériteraient d'être davantage mis en valeur selon le quadruple Champion du monde de MotoGP.

Tout d'abord, la satisfaction de voir son implication et son agressivité au guidon pour ainsi dire systématiquement récompensées. "En motocross, si vous êtes plus agressif et que vous utilisez davantage votre puissance physique, alors vous pouvez aller plus vite, mais sur circuit ce n'est pas toujours le cas", explique le numéro 93. "Parfois vous êtes plus agressif sur les freins ou sur la moto, et c'est l'opposé qui se produit : vous êtes plus lent."

Marc Marquez à l'entraînement à Cervera, Espagne

La simple nécessité de devoir ménager les gommes tout au long des courses est un exemple des qualités de gestionnaire dont doivent faire preuve les pilotes de MotoGP de nos jours. "C'est étrange parce que plus vous allez vite en motocross, moins vous avez tendance à remarquer les bosses et mieux vous vous sentez", reprend l'Espagnol. "Mais c'est difficile de franchir le cap et d'aller plus vite. En MotoGP, vous êtes davantage conscient de la limite, mais en motocross, vous avez toujours le sentiment que vous pourriez aller plus vite. Chaque tour est différent, et le choix de la trajectoire vous aide à improviser, et à en faire de même en MotoGP."

Travail de l'équilibre

L'autre bienfait de la pratique du motocross est celui du travail de l'équilibre. Balloté de bosse en bosse, le pilote doit en effet jouer d'astuces et d'anticipation pour rester cramponné à sa monture. Une aptitude qui confère presque au funambulisme, mais qui permet ensuite de bien mieux "sentir" son prototype de MotoGP.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Márquez est passé maître dans le sauvetage de chutes"En MotoGP, mon style c'est de prendre un risque et de ressentir un mouvement", explique le pilote Honda. "Bien sûr, pas à chaque tour, et cela dépend comment et quand vous attaquez. Mais imaginez en motocross ?! Vous êtes toujours sur le point de perdre l'avant, et lorsque je m'entraîne je suis stressé sur la moto car c'est toujours en train de bouger."

Savoir tenir compte de conditions de terrain changeantes d'un tour à l'autre, et par extension être en mesure d'improviser, voilà peut-être la dernière faculté inculquée par le motocross, loin de l'aspect parfois linéaire que peut prendre le déroulé d'un week-end de Grand Prix. "Après trois jours de MotoGP, vous en avez marre de la moto", lâche Márquez. "Vous savez que vous devez continuer parce que vous progressez et un déclic peut parfois faire la différence, mais vous en avez marre d'être sur la même piste. En motocross, vous êtes physiquement fatigué, mais vous avez plus de variété."

À moins de six semaines à présent du lever de rideau de la saison 2018, les essais officiels ont d'ores et déjà pris la relève des entraînements de motocross pour parfaire la préparation du futur championnat. À voir si l'activité tout-terrain permettra de nouveau à Márquez de faire partie des pilotes les plus aguerris dès le Grand Prix du Qatar.

Marc Marquez à l'entraînement à Cervera, Espagne

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