Malgré un top 10, Iannone peine à dissimuler sa déception
C’est un autre week-end difficile qu’a connu Andrea Iannone, au Mans, à l’occasion de la cinquième épreuve du Championnat du monde 2017.















Qualifié à une lointaine 17e place, le pilote de l’équipe Suzuki avait tout de même laissé poindre une lueur d’espoir en vue de la course, après avoir réalisé un 10e chrono lors du warm-up, dimanche matin.
C’est justement dans cette même position qu’il fut en mesure de mener la GSX-RR chaussée de la combinaison pneumatique medium-medium jusqu’à l’arrivée, croisant la ligne à 48 secondes du vainqueur du jour et seulement quatre secondes devant la première KTM d’usine.
Pas de quoi pavoiser pour autant, et Andrea Iannone le sait bien. Le bilan d'une arrivée dans le top 10 pourrait sembler positif sans les pépins mécaniques rencontrés par un nombre significatif de pilotes et les chutes (dont celles de Rossi et Márquez). Tout comme il encourageait son équipe et saluait l’intensité des efforts de celle-ci après les qualifications, Iannone fait donc bloc avec son team après la course et assure que le travail des Bleus finira par payer.
"Oui, c’est certain, ce fut un week-end difficile pour nous", commente-t-il de son accent chantant toutefois peu enjoué ce dimanche. "La situation est certainement difficile, mais nous n’allons jamais abandonner car nous formons un super groupe et je suis persuadé que nous allons progresser à chaque course, et essais après essais. Nous sommes concentrés sur le futur."
Plus vite qu'en 2016, mais le pack a mieux progressé
Le rythme imposé par la compétition est brutal, et Suzuki doit encore se donner les moyens d’exploiter plus pleinement une puissance moteur indiscutable en offrant plus d’exploitabilité aux pilotes ; cela passe nécessairement par un meilleur contrôle de l’électronique, mais les progrès devant être réalisés demeurent généraux.
"Nous n’avons pas seulement du patinage : pour nous, c’est difficile de réduire la vitesse au point de freinage. En première partie de course, à réservoir plein, nous n’avions pas une bonne accélération mais après cinq ou six tours, nous progressions à l’accélération. C’est un peu étrange. Il est très important que l’on comprenne bien cette situation. Par ailleurs, à l’avant, c’est très difficile de freiner au départ, ou quand j’arrive avec une inclinaison", explique Iannone.
En entrée en virage, la Suzuki ne permet pas au pilote italien de modérer sa vitesse comme désiré, le contraignant à fournir un rattrapage indésirable pour ne pas se retrouver à négocier des sorties aussi délicates. Tout cela rend par ailleurs les dépassements compliqués.
"Oui, il est très difficile de dépasser", admet Iannone. "Comme je ne suis pas si ferme au point de freinage, je dois récupérer la perte de la moto. C’est particulièrement vrai en début de course, et c’est la raison pour laquelle il est très difficile de dépasser."
Faire contre mauvaise fortune bon cœur
Forcément pas heureux de son début de saison le voyant occuper la 15e place du championnat avec 15 unités, Iannone peine à se montrer faussement joyeux en dépit du fait que les six points du jour marquent sa seconde meilleure récolte de cette saison 2017.
"Nous essaierons une nouvelle fois, à chaque fois, sur chaque course", ne peut que se convaincre le #29. "Cette année, nous progressons à chaque sortie et améliorons les temps au tour par rapport à l’année dernière. Il est important de progresser encore plus car tout le monde est plus rapide et progresse trop ; et nous n’avons pas avancé tant que ça par rapport à l’an dernier. Nous allons plus vite, mais il en faut plus".
Le problème est avant tout que Iannone ne peut pousser comme il le désire sur une distance de course. "Je n’étais pas à la limite. Dès que je pousse un petit peu, je prends le risque de chuter", décrit-il. "Dès lors, il est vraiment surprenant pour moi d’avoir fini la course et de prendre des points ! J’arrive 10e et ne suis pas heureux de cette position, mais il s’agit du résultat final. On verra dans le futur…"

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP de France |
Catégorie | Course |
Lieu | Le Mans Circuit Bugatti |
Pilotes | Andrea Iannone |
Équipes | Team Suzuki MotoGP |
Auteur | Guillaume Navarro |
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