Nakagami déçu : "J'ai senti que je pouvais gagner"

L'interruption du Grand Prix de Styrie au drapeau rouge a fait s'effondrer les espoirs de Takaaki Nakagami, qui n'avait plus assez de pneus neufs pour le second départ.

Takaaki Nakagami, Team LCR Honda

Takaaki Nakagami, Team LCR Honda

Gold and Goose / Motorsport Images

Sixième du championnat, à seulement trois points de la quatrième place, Takaaki Nakagami est non seulement devenu le leader du clan Honda, mais c'est avec une nette avance qu'il confirme ce statut à chaque Grand Prix. Au guidon de sa RC213V datant de l'an dernier, le Japonais peine, certes, à rivaliser avec les pilotes les plus solides parmi la concurrence, mais il se montre régulièrement aux avant-postes en essais.

Après un podium manqué de peu à l'épreuve andalouse, le Grand Prix de Styrie lui a offert une nouvelle opportunité, certainement la plus réaliste qu'il ait jamais connue dans la catégorie : qualifié en première ligne pour la première fois, Nakagami s'est maintenu dans le trio de tête durant toute la première partie de la course, et une fois passé devant Jack Miller il semblait bien décidé à partir en chasse de Joan Mir.

C'est alors que la course a été interrompue et, comme ce fut le cas de d'autres pilotes le week-end précédent, Nakagami a tout perdu en ne pouvant pas disposer des pneus adéquats pour le restart. Vite descendu à la septième place, il s'y est maintenu à l'arrivée, malgré une brève prise de pouvoir sur Álex Rins. Dimanche soir, le pilote LCR était partagé entre la déception et l'envie de repartir au combat dès le prochain Grand Prix, certain de son potentiel.

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Tu dois être très déçu, mais on a aussi vu ton potentiel ce dimanche. À quel point t'es-tu senti à l’aise durant la première course et combien la deuxième course fut décevante ?

Durant la première course, je sentais que tout était sous contrôle. Je me sentais à l'aise dans le groupe, derrière Jack. Joan Mir a essayé de s’échapper, ses temps était plutôt rapides, dans la première moitié des 1’24 à chaque tour, et je sentais que j'arrivais plutôt facilement à le suivre. J’avais l’impression que Jack Miller avait un peu de mal entre le milieu et les sorties de virages. Ensuite, lorsque j’ai vu que Joan s'est un peu échappé, je me suis dit que c’était le moment d'y aller. J’ai dépassé Jack et j'ai alors senti pour la première fois que je pouvais gagner la course parce que j'arrivais facilement à rester sur ces temps. J'avais tout sous contrôle : les cartographies, la consommation de carburant, la gestion des pneus, tout était parfait.

Avec le drapeau rouge, tout change, et pour la deuxième course, nous avons peut-être fait une petite erreur. Nous n’avons pas mis de pneus neufs : je voulais garder le pneu arrière soft, mais malheureusement nous n’en avions plus de neuf. Tous les top pilotes ont mis des pneus neufs à l'avant et à l'arrière, pas nous. Donc nous avons réutilisé des pneus usés, un medium à l'avant et un soft à l'arrière. C'est facile à dire après la course, mais je n'ai alors pas eu ce grip supplémentaire. J’ai fait de mon mieux pendant ces 12 tours, mais je suis vraiment très déçu d’avoir terminé septième. C’est la course.

Je suis très énervé, très déçu, mais nous devons nous tourner vers l'avenir. Nous sommes définitivement un top team et j'ai été un top pilote sur ce week-end, alors il faut continuer comme ça et on verra à la prochaine course. Nous sommes clairement en train de nous améliorer à tous les niveaux, donc je suis confiant pour l'avenir et j’ai hâte d’être à Misano.

Takaaki Nakagami, Team LCR Honda

Allez-vous changer votre gestion des pneus à l'avenir afin d'avoir toujours une paire de pneus neufs au cas-où une situation similaire se représente ?

Oui, peut-être. Car, même si ce n'est pas normal, cela fait deux courses de suite qu'il y a des accidents en course et un drapeau rouge, alors nous devons y réfléchir. Nous voulons aussi parler à Michelin car l'allocation est toujours limite. Nous avons actuellement trois pneus − soft, medium, hard − mais normalement nous travaillons seulement avec deux. Par exemple, ce week-end, nous n’avons jamais utilisé l’option hard, car elle sert juste de back-up. Cette fois nous avons surtout travaillé avec le soft, donc nous n’avions malheureusement pas de solution de secours. L'allocation est toujours limite. Ça ne pourra pas changer d'un coup, et puis cela dépend aussi de la piste, mais nous devons y réfléchir pour l'avenir afin d'avoir une solution de secours pour la course.

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Misano est toujours un rendez-vous particulier pour toi, compte tenu de tes liens avec Shoya Tomizawa qui s'y est tué en 2010. Quelles sont tes attentes pour les prochaines courses là-bas ?

Le Grand Prix le plus important pour moi est bien sûr celui de Motegi car c’est chez moi, mais Misano arrive toujours en deuxième, car mon meilleur ami et plus grand rival Shoya Tomizawa a eu son accident là-bas, en Moto2. Je sens que c’est très riche en émotions là-bas, mais ce n’est pas de la tristesse, c'est plutôt positif. C'est un peu comme mon Grand Prix à domicile. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je ressens quelque chose de spécial.

Je suis déçu de la façon dont s’est terminé ce week-end, mais je me suis senti vraiment fort. Avec toute l’équipe, nous sommes unis pour essayer de gagner à chaque week-end. Cette fois nous n’avons pas pu faire le podium, mais nous pensons toujours à la prochaine course. Les sensations sont très positives pour Misano et je pense que je pourrai à nouveau m'y battre au sommet.

Avec Marie-Amélie Coulardot

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