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MotoGP GP du Japon

Le moteur Aprilia flanche encore : "Les problèmes du passé reviennent"

Les fantômes du passé ressurgissent pour Aprilia, qui enchaîne les abandons pour des problèmes touchant son moteur. Aleix Espargaró n'a pas encore marqué de point depuis le début de la tournée asiatique et il perd gros au championnat.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

La tournée outre-mer cauchemardesque connue par Aprilia il y a un an avait été rangée au rang des mauvais souvenirs et la première partie de la saison en cours avait peu à peu éloigné la menace. En progrès constant, l'équipe italienne avait certainement dépassé la faiblesse qui avait pu être la sienne à l'époque, du moins le pensait-on.

Pourtant, depuis que le paddock s'est installé en Asie, Aleix Espargaró n'a pas encore vu l'arrivée d'une course. À une chute en Inde s'ajoutent deux abandons coup sur coup dus à des problèmes techniques. Le week-end dernier, c'est la chaleur qui avait initialement été citée pour expliquer que son moteur ait soudain perdu de sa puissance, ce qui pouvait s'avérer inquiétant pour les prochaines destinations à la météo comparable (Indonésie, Thaïlande, Malaisie). Ce matin, cependant, le directeur technique exprimait des doutes sur ce point…

"Pour être très honnête, nous ne sommes pas certains que la chaleur soit la cause du problème", a ainsi expliqué Paolo Bonora au site officiel du championnat pendant les EL2. "Nous pensions initialement que la chaleur créait un problème sur quelque chose du côté de l'électronique, qui entraînait une erreur, activait un diagnostic et coupait immédiatement un bloc [de cylindres] du moteur, ce qui se ressentait d'emblée et faisait baisser la performance. [Aleix] est rentré au stand car il ne pouvait plus pousser sur le moteur. […] Nous essayons désormais de comprendre avec notre fournisseur si la chaleur a bien été à l'origine du problème. C'est quelque chose qu'il est absolument nécessaire de déterminer car les prochaines courses pourraient être très chaudes, comme l'Inde."

Le responsable technique de Noale savait aussi que, plus largement, la RS-GP ne doit plus trahir ses pilotes, les jokers n'étant pas infinis : "Il est nécessaire que cela ne se reproduise pas pendant la saison. Il est très important en MotoGP de marquer le maximum de points possibles à chaque course." Ce qu'il ne savait pas, c'est que le cauchemar allait se reproduire dès la course sprint de ce samedi.

Espargaró était en lutte pour la cinquième place, comme en Inde donc, lorsque son moteur n'a soudain plus voulu délivrer sa puissance. "L'un des blocs du moteur s'est arrêté et la moto ne dépassait plus les 80 km/h", a décrit le pilote espagnol, dépité. "Je ne comprends pas ce qui se passe : les problèmes du passé reviennent. Je ne sais pas très bien quoi dire. À Buddh, [il y a eu un problème avec] une pièce de la moto pendant les qualifications, puis une autre en course. Et aujourd'hui, encore une fois."

"Je crois que, quand les courses arrivent, je me montre très compétitif. J'étais encore cinquième cette fois, j'étais très rapide. Je ne peux pas faire plus. Ça enlève la motivation et l'envie pour n'importe qui. Je rentrerais bien chez moi", a admis le pilote espagnol, abattu.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Aleix Espargaró perd la cinquième place du championnat avec ce nouvel abandon.

Si le moteur avait été préservé après l'abandon de Buddh, cette fois celui qui a flanché pendant le sprint de Motegi est "endommagé" et nécessite d'être remplacé. Mais après ces deux incidents, et en écho aux propos tenus quelques heures plus tôt par son directeur technique, Espargaró a émis des doutes sur le rôle joué par la chaleur dans la panne du GP d'Inde.

"Il est vrai que l'on a des soucis quand il fait très chaud, mais je ne pense pas que ce soit le problème, car la température ici n'est pas celle de l'Inde", a-t-il constaté. "Cela se produit toujours dans la seconde moitié du championnat, pas dans la première. Les ingénieurs peuvent penser que c'est une question de malchance parce qu'il s'agit d'une pièce périphérique. Je ne crois pas à la malchance, donc il faudrait enquêter."

Un coup dur au championnat

Porté par son week-end de rêve à Barcelone et malgré un Grand Prix moins réussi à Misano, Aleix Espargaró estimait encore récemment pouvoir viser la quatrième place du championnat. Seulement, il est bloqué à 160 points depuis le départ de l'Europe. Non seulement cette quatrième position s'est fortement éloignée, Brad Binder comptant désormais 41 points d'avance, mais il vient aussi de reculer au sixième rang, dépassé par Johann Zarco avec ce nouvel abandon.

"D'un côté, je suis confiant parce que je pilote un peu mieux que ce à quoi je m'attendais sur une piste qui est difficile, mais d'un autre côté, quand on ne peut pas finir la course, c'est difficile parce qu'on a moins d'informations, on perd en confiance. Ça n'est pas facile", regrette-t-il ce soir.

On sent que le cœur n'y est pas, mais Espargaró cherche à rester concentré sur ce qu'il maîtrise et réussit, lui qui a pu rouler sous le précédent record de la piste dès hier. "Il m'a manqué quelque chose pour être dans le top 5 en qualifs, mais en course je me battais pour le top 5, j'étais très, très rapide. Je suis très fier de la manière dont je pilote sur des tracés difficiles comme l'Inde et le Japon. Sur des circuits qui sont théoriquement difficiles pour nous, je pilote à un niveau très élevé, plus vite que la saison dernière, je dirais. C'est la seule chose que je puisse faire et je vais essayer de continuer comme ça."

Avec Oriol Puigdemont et Jamie Klein

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