Le manque de résultats de KTM est "dur à accepter" pour Oliveira

Déjà vainqueur à quatre reprises avec KTM, Miguel Oliveira se sent frustré par les résultats de la marque autrichienne, qui a préféré jouer la prudence en matière de développement.

Miguel Oliveira, Red Bull KTM Factory Racing

Miguel Oliveira ne sera plus un pilote KTM officiel l'an prochain, son guidon ayant été donné à Jack Miller, mais il dispose encore d'une option pour continuer de rouler pour la marque autrichienne en rejoignant les rangs du team satellite Tech3. S'il ne semble pour l’instant pas privilégier cette option et regarde plutôt désormais du côté de RNF, le Portugais souhaite se donner au maximum jusqu'à la fin de la saison et espère retrouver le chemin de la victoire.

Il est en effet à ce jour celui qui a apporté le plus de succès à KTM en MotoGP puisqu'il en compte quatre, contre deux pour son coéquipier Brad Binder, et le dernier en date remonte au début de la saison, en Indonésie. Depuis, il n'a décroché qu’un seul top 5 et parvient "tout juste" à entrer dans le top 10, avec quatre neuvièmes places consécutives sur les derniers Grands Prix.

"Je ne vais aux week-ends qu'en voulant gagner. Je sais que ce n'est pas possible la plupart du temps mais on doit apprendre à gérer nos attentes", a-t-il déclaré au site officiel du MotoGP. "Hormis les résultats, on ne baisse jamais les bras, on continue d'attaquer même si on se qualifie 16e ou 15e. On est toujours ambitieux et on veut être bons en course parce qu'on veut rouler et on veut être meilleurs. […] C'est parfois difficile de faire comprendre aux gens que c'est plus complexe que ça."

Les qualifications sont précisément le véritable point faible de KTM, et aussi bien les pilotes que les responsables ont conscience depuis le début de la saison qu'il leur faut trouver une solution puisque les dépassements en course se révèlent de plus en plus compliqués, et que d'incroyables remontées sont difficiles à concrétiser à l'heure actuelle.

"On aimerait évidemment faire mieux mais quand on pilote autant à la limite et qu’on essaye en même temps d’être aussi rapide que possible c’est assez dur. Il n’y a donc pas de fenêtre pour nous pour se dire à un moment qu’on peut respirer en course tout en décrochant un bon résultat", a-t-il ajouté. "C’est très dur dans cette catégorie, tout est lié à la place en qualifications. Même si en rythme vous êtes bien plus rapides, vous ne pouvez pas remonter car c’est super dur de dépasser, la température et la pression du pneu avant augmentent et tous ces facteurs mènent à des courses difficiles. C’est la pure réalité."

"Parfois on prend un peu plus de risques, parfois un peu moins et le résultat ne change pas vraiment. Barcelone en a été un exemple clair. J'ai essayé de doubler Brad mais j'ai élargi dans le premier virage et il était tellement loin que je me suis dit que je pouvais peut-être attaquer pour être deux dixièmes et demi ou trois dixièmes plus rapide mais j'ai terminé dans les graviers et le résultat n'a pas vraiment changé. C'est dur à estimer et à accepter car je sais que je peux me battre pour des positions bien meilleures", a-t-il reconnu.

La stratégie de la prudence

Miguel Oliveira au GP des Pays-Bas

Miguel Oliveira au GP des Pays-Bas

Malgré le travail acharné du clan KTM, la situation n'a pas véritablement évolué. Après de très bonnes premières courses, Oliveira et Binder peinent à entrer dans le top 10 à présent. La faute également à un développement qui a pris son temps et à un manque de nouvelles pièces assumé. Face à des constructeurs comme Ducati ou Aprilia, qui n'ont eu de cesse d'essayer des nouveautés, KTM a choisi une stratégie de prudence.

"C'est sûr que maintenant c'est très facile de dire que ce n'était peut-être pas la bonne stratégie mais c'était évidemment important que les leaders du projet comprennent les problèmes de la moto et analysent quel pourrait être le prochain cap donc au lieu d'apporter sans cesse du matériel ils ont vraiment voulu trouver ce qui pouvait vraiment être affecté sur la moto. Je pense que c'est aussi un processus d'apprentissage pour eux."

"Ce sport n'est pas simple, il est en évolution constante et on ne peut pas que nous prendre nous-mêmes en compte, on a des adversaires qui avancent chaque saison, et beaucoup apparemment, et c’est parfois dur de suivre ce rythme. Si on a été un peu trop prudents, c'est peut-être le plus exact, c'était pour nous la meilleure stratégie pour avancer."

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