Oliveira : "Avec les motos d'aujourd'hui, le pilote ne peut plus faire la différence"
Miguel Oliveira estime que les problèmes que rencontrent notamment Marc Márquez et Fabio Quartararo sont dus au fait qu'"aucun pilote ne peut surmonter les capacités des motos actuelles".
La domination de Ducati sur le MotoGP, encore accentuée cette saison après être déjà apparue évidente ces dernières années, s'est accompagnée de la croissance d'Aprilia puis de KTM, sans que les constructeurs japonais puissent réagir. Yamaha et Honda ont dégringolé avec leurs pilotes, même les plus talentueux d'entre eux.
En dehors de Pecco Bagnaia, sacré l'année dernière avec Ducati, les trois autres champions MotoGP que compte la grille sont aujourd'hui en très grande difficulté. Fabio Quartararo, titré en 2021, avec la Yamaha, ainsi que Joan Mir (titré en 2020) et Marc Márquez (en 2013, 2014 et de 2016 à 2019) sur la Honda : aucun d'eux ne semble en mesure de se battre pour une victoire, et encore moins de se mêler à la lutte pour le championnat.
Bien qu'il ait marqué des points lors de toutes les courses du dimanche à ce stade, Quartararo ne compte qu'un podium comme exception à une moyenne sans cela située entre la septième et la 13e place ; il est 8e au classement général avec 103 points de retard sur le leader. Márquez et Mir ont quant à eux subi plusieurs forfaits et à, l'exception d'une troisième place du Catalan lors d'un sprint, leur présence aux avant-postes a été rarissime ; le #93 est 19e du championnat à 145 points de Bagnaia, tandis que Mir n'a marqué que cinq points et apparaît au 24e rang.
Miguel Oliveira, passé cette année de KTM à Aprilia, estime que les difficultés rencontrées par des pilotes de ce calibre sont dues à la nature des motos actuelles. "Il n'y a pas de pilotes capables de surmonter les capacités des motos", a-t-il expliqué à Motorsport.com lorsque nous l'avons interrogé à ce sujet. "Dans ce sport, il y a toujours eu une symbiose entre le pilote et la moto, et au final, celui qui est premier c'est le pilote qui comprend le mieux la machine et qui en tire le maximum."
"En ce moment, le développement de l'aérodynamique a eu une influence décisive sur les motos, qui commencent inévitablement à prendre une proportion et un pourcentage un peu plus importants qu'avant dans la performance. Avec les motos actuelles, il est plus difficile pour le pilote de faire la différence."
Limité physiquement au Sachsenring
Oliveira a terminé le GP d'Allemagne à la dixième place, premier pilote Aprilia au terme d'un week-end très compliqué pour le constructeur italien. Le pilote RNF n'est pourtant pas complètement remis de la blessure qu'il a subie à Jerez et qui l'a empêché de courir au Mans, son épaule et son bras gauches étant toujours quelque peu limités.
"Physiquement, la blessure m'a limité au point que j'ai commencé à manquer de forces à partir de la mi-course. Je ne pouvais pas appliquer toute la pression avec mon bras gauche, car au fil des tours, l'articulation a commencé à bouger et j'ai manqué de stabilité, ce qui m'a causé beaucoup de douleur. [Mais] le fait que je sois parti de si loin sur la grille [15e] et que j'aie un peu manqué de traction m'a peut-être été plus préjudiciable que les limitations physiques."
Miguel Oliveira
Aprilia se battait pour les victoires l'an dernier et Aleix Espargaró était resté en lice pour le titre jusqu'à la fin de la saison, mais cette saison les RS-GP semblent loin derrière Ducati, "pas au niveau", selon l'Espagnol.
"Il y a encore beaucoup à explorer sur cette moto de 2023, ils doivent avoir leurs raisons. Je viens de terminer deux courses, donc je n'ai pas grand-chose à dire. Je ne sais pas de quoi ils souffrent ou se plaignent", a souligné Oliveira, qui dispose du modèle de 2022.
"De mon point de vue, la seule chose qui est claire pour moi, c'est que si j'arrivais à me qualifier plus haut, je pourrais obtenir de bien meilleurs résultats. Et cela nous mettrait dans une position différente, avec un autre prisme pour comprendre la situation. Mais il faut d'abord que je sois bien rétabli physiquement pour comprendre ce qui manque à la moto."
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