Bagnaia : "L'année de ma vie dans laquelle j'ai le plus progressé"
Pecco Bagnaia a connu une spectaculaire ascension en 2021, progressant à tous les niveaux, au point qu'il ne se sent plus le même pilote qu'il y a un an.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Pecco Bagnaia a changé de dimension cette année, pour devenir le principal rival de Fabio Quartararo dans la course au titre, après deux premières campagnes moins convaincantes en MotoGP. Le champion 2018 du Moto2 a connu une première saison délicate dans l'élite, avec seulement trois arrivées dans le top 10 et un total de six abandons, auxquels s'est ajouté un forfait au GP de Valence, conséquence d'une étrange chute à la sortie des stands. Ces résultats contrastaient avec les débuts étincelants de Quartararo, monté sur le podium sept fois dans son année de rookie.
L'année 2020 n'a montré que quelques promesses. Pendant que Quartararo décrochait ses trois premiers succès, celui qui portait alors les couleurs du team Pramac a encore connu une saison faite de six abandons et d'un forfait, à cause d'une fracture du tibia après une chute à Brno, un terne bilan sur un total de 11 départs seulement. La deuxième place de Bagnaia au GP de Saint-Marin a néanmoins convaincu Ducati de le préférer à Johann Zarco dans son équipe officielle pour la saison 2021, mais il avait encore tout à prouver.
Le natif de Turin a montré dès la manche d'ouverture, au Qatar, qu'il faudrait compter avec lui, grâce à une première pole suivie d'une troisième place en course. Il a ensuite été dans le coup toute la saison et a brièvement mené le championnat après le GP d'Espagne, mais a dû attendre le GP d'Aragón et un duel magistral avec Marc Márquez pour goûter aux joies de la victoire pour la première fois, avant de devenir la référence dans les dernières manches disputées.
Bagnaia a fini l'année avec quatre succès (à peine un de moins que Quartararo), six poles (une de plus que le Niçois) et un déficit de 26 points au championnat. Il l'admet, il n'était absolument pas capable de telles performances il y a 12 mois. "Je pense que c'est l'année de ma vie dans laquelle j'ai le plus progressé", constate le celui qui porte désormais l'essentiel des espoirs de Ducati. "J'ai appris beaucoup de choses."
Pecco Bagnaia attribue en effet son éclosion au premier plan à une plus grande maîtrise de sa machine et à toute une série de déclics, d'une capacité à briller dès les premiers tours à une meilleure gestion des gommes en fin d'épreuve, en passant par toutes les phases clés de la performance.
Ces progrès se sont d'abord ressentis en qualifications, lui qui a dépassé une certaine irrégularité pour systématiquement se placer en première ligne durant la seconde moitié du championnat, et notamment enchaîner cinq poles. "C'est une chose [le time attack] que j'aime vraiment et à partir d'Assen j'ai commencé à me sentir plus en confiance sur cette moto", explique-t-il. "J'ai travaillé sur mes tours de lancement et ça m'a apporté beaucoup de performance pour faire un tour parfait. Je ne sais pas vraiment ce qui a changé par rapport à la première partie de la saison, mais maintenant je me sens super bien dans le time attack. Je sais qu'on a un potentiel très élevé avec cette moto et je pense que c'est un peu plus facile d'être aussi performant sur un tour avec notre moto."
"Si je compare mes courses avec celles du mois de mai, je me suis senti mieux au freinage, pour tourner et j'ai également eu un meilleur rythme en pneus usés. Il est clair que j'ai beaucoup travaillé. Gagner des courses et être constant m'a beaucoup aidé à être tout le temps plus performant, y compris en pneus usés. J'ai pris de l'expérience et on a fait plusieurs pas en avant cette année, pas seulement un."
Bagnaia a constaté cette capacité à briller d'entrée en retrouvant Jerez six mois après la course, à l'occasion du test qui a donné le coup d'envoi de l'intersaison. "Ce qui est incroyable c'est qu'en mai, en qualifs, avec un pneu soft et peu de carburant pour le time attack, j'étais descendu en 1'36. [Au test de novembre] avec un medium neuf et le niveau de carburant qu'on met tout le temps, quasiment le plein, j'ai fait un chrono incroyable avec la nouvelle moto. On travaille bien, vraiment très, très bien. C'est un temps incroyable étant donné qu'on n'a pas mis de réglages de time attack ou monté de pneu soft."
"C'était sympa de voir nos progrès au cours de la saison", a-t-il ajouté avant de se réjouir de l'harmonie trouvée sur la Ducati. "Quand j'ai commencé mon premier relais [au test de Jerez], j'ai fait un chrono incroyable après trois tours. C'était très sympa de voir que la moto et moi, nous avons beaucoup changé cette saison."
Alors qu'il a jugé sa machine parfaite, et plus encore, après les premiers essais hivernaux, Pecco Bagnaia serait-il lui aussi devenu parfait en tant que pilote ? "C'est la moto parfaite pour moi. Pour les autres, je ne sais pas, mais en ce moment on travaille bien ensemble. À mon avis, il n'y aura jamais un Pecco parfait, il faut toujours grandir, apprendre, et il y a toujours des choses à améliorer. On verra. Je vais essayer d'être le meilleur Pecco possible, mais je pense qu'être parfait c'est difficile."
Avec Léna Buffa
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