Pecco Bagnaia remporte son 2e titre de Champion du monde MotoGP !

Pecco Bagnaia se succède à lui-même : déjà sacré il y a un an, le pilote italien a validé à Valence son deuxième titre de Champion du monde du MotoGP, lors du dernier Grand Prix de la saison. Son dernier adversaire, Jorge Martín, est tombé au sixième tour de la course.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Malgré 20 Grands Prix au calendrier et un nombre de points record en jeu avec l'apparition des courses sprints chaque week-end, il aura fallu attendre la dernière manche de la saison et l'ultime course pour connaître le nom du Champion du monde de cette campagne 2023.

Arrivé à Valence avec 21 longueurs d'avance au classement, Pecco Bagnaia n'a pas failli lors de ce dernier rendez-vous et il a fait le nécessaire pour aller chercher les derniers points qui lui manquaient. Il a pourtant vu sa marge se réduire lors de la course sprint, ne pouvant valider qu'une cinquième place alors que Jorge Martín allait chercher la victoire. Les 14 points qui les séparaient au départ de la course principale ont fait durer le suspense jusqu'au bout, mais la chute de Martín dans la course principale a finalement scellé sa victoire au championnat.

Auteur d'une seconde partie de saison remarquable, Jorge Martín, représentant du team Pramac Racing, a opposé au pilote officiel Ducati une résistance acharnée, parvenant à faire durer le suspense jusqu'à ce dernier week-end. Se sachant contraint de jouer le tout pour le tout, l'Espagnol s'est montré incisif dès la première journée d'essais et il a même joué une carte qu'on ne lui connaissait pas en passant toute la fin de séance pré-qualificative collé dans la roue de Bagnaia. Tentative d'intimidation ou simple observation de près ? La tactique n'a en tout cas pas fait trembler l'Italien, qui n'a pas perdu patience bien qu'il n'ait pas réussi à se qualifier directement en Q2.

C'est surtout la vitesse qui manquait à Bagnaia pendant ces premiers essais. Samedi, il a retrouvé son efficacité pendant les derniers essais libres et il a dans la foulée appliqué une stratégie parfaite en qualifications, avec à la clé la deuxième place sur la grille de départ (transformée en pole position dimanche avec la pénalité de Maverick Viñales) alors que Martín a dû se contenter de la sixième.

Bagnaia avait une possibilité d'en finir dès le sprint, pourtant il y a perdu des plumes. Il s'est installé à la cinquième place, à un rythme sensiblement plus lent que celui des quatre hommes en lutte pour la victoire. Parmi eux figurait Martín, conscient qu'il devait tout donner pour conserver ses chances. Et l'Espagnol a fait ce qu'il fallait, bataillant le couteau entre les dents pour finir par passer en tête à six tours de l'arrivée et aller chercher sa neuvième victoire de course sprint cette saison.

Dimanche, les espoirs de l'Espagnol se sont envolés en quelques minutes seulement. Collé dans la roue de Bagnaia dès le départ, il s'est montré très pressant jusqu'à l'entrée dans le troisième tour, lorsqu'il a failli heurter l'arrière de la Ducati #1 à l'entrée dans le troisième tour et a dû tirer hors piste. Relégué à la huitième place, il s'est alors battu contre Maverick Viñales, Johann Zarco et Marc Márquez, avant un accrochage avec ce dernier. Après avoir heurté la Honda, la chute était inévitable et elle s'est révélée décisive dans la lutte pour le titre, Bagnaia étant à présent à l'abri.

Après avoir ramené Ducati au sommet du championnat pilotes l'année dernière, 15 ans après le premier titre remporté par Casey Stoner, voici donc Pecco Bagnaia doublement couronné. En se succédant à lui-même, il s'inscrit dans la lignée de Valentino Rossi et Marc Márquez qui ont eux aussi remporté au moins deux titres consécutifs en MotoGP, et de dix autres pilotes qui ont précédemment réalisé cette prouesse à l'ère des 500cc.

Membre de la première promotion de la VR46 Riders Academy, Bagnaia est l'élève fidèle de Rossi. C'est sous sa houlette, déjà, qu'il a été titré pour la première fois au niveau mondial, en 2018, alors dans la catégorie Moto2. À l'époque, son transfert vers le MotoGP était déjà acté, et il allait se faire avec l'équipe Pramac et sur une Ducati, la moto qui l'a fait rêver depuis l'enfance.

Le poleman Francesco Bagnaia, Ducati Team

Pecco Bagnaia, 26 ans, double Champion du monde MotoGP.

Natif de Turin, ce jeune homme analytique a gravi les échelons en dépassant les difficultés rencontrées sur son chemin. D'abord ses premières saisons mondiales, très rudes jusqu'à son passage sur la modeste Mahindra, qu'il a menée sur le podium en 2015 − il était alors le coéquipier d'un certain Jorge Martín −, mais aussi deux premières campagnes MotoGP émaillées de chutes et de difficultés d'adaptation. Ses résultats ont finalement progressé, au point que Ducati a choisi de le promouvoir dans son équipe officielle pour sa troisième année.

Il a alors parfait sa copie pendant encore quelques mois, puis le déclic est arrivé au GP d'Aragón 2021, avec une première victoire. Quarante-six Grands Prix plus tard (ça ne s'invente pas !), il a gagné 17 fois et compte un total de 35 podiums dans la catégorie, en plus de quatre succès sous le format sprint. Vice-Champion du monde en 2021, il s'est illustré l'an dernier en gommant un retard de 91 points sur Fabio Quartararo pour remporter le titre, réalisant alors un comeback record.

Son deuxième couronnement vient récompenser une saison auréolée de sept victoires en Grand Prix, quatre succès lors des courses sprints, qui chacune mettent en jeu jusqu'à 12 points, ainsi que sept pole positions. Meilleur performeur lors des qualifications, il a cependant laissé filer d'importants points pendant les sprints, exercice dans lequel a particulièrement brillé Martín.

Un leadership ébranlé après Barcelone

Si l'Espagnol s'est montré impressionnant ces derniers mois, il a cependant mis du temps à entrer dans le championnat, dont il a occupé jusqu'à la 11e place en début de saison. Pendant ce temps, Bagnaia avait déjà amassé un joli matelas, car lorsque Martín a retrouvé le chemin de la victoire de Grand Prix en Allemagne (une première pour lui en près de deux ans, en dehors d'un sprint remporté peu avant, en France), Bagnaia comptait déjà trois succès le dimanche, auxquels s'ajoutaient trois sprints.

C'est avec sa performance au Sachsenring que Martín est passé au deuxième rang du championnat, au détriment de Marco Bezzecchi qui était bien parti mais allait bientôt s'éloigner. Mais Bagnaia a parfaitement résisté, remportant encore deux des trois Grands Prix suivants. À mi-saison, son avance était de 62 points et elle est même passée à 66 points après la course sprint de Barcelone.

C'est là qu'est intervenu un réel tournant dans cette saison : l'effroyable accident de Bagnaia au départ de la course principale, où il a été heurté aux jambes alors qu'il était tombé en tête d'un peloton encore compact. Miraculeusement épargné par toute blessure grave, le pilote italien n'a pas manqué de course mais a dû composer avec la douleur, puis s'est trouvé confronté à des sensations imparfaites d'un week-end à l'autre pendant que Martín opérait une extraordinaire remontée.

Jusqu'au bout, Jorge Martin a challengé Pecco Bagnaia.

Jusqu'au bout, Jorge Martín a challengé Pecco Bagnaia.

Sur la période qui a suivi Barcelone, le Madrilène a remporté sept des huit sprints et trois Grands Prix le dimanche, contre un seul pour Bagnaia. L'écart entre eux a fondu : il n'était plus que de trois points après le GP du Japon, puis Martín a brièvement pris les commandes après le sprint de l'Indonésie, avec sept unités d'avance. Dès le lendemain, Bagnaia était repassé en tête, vainqueur alors que son rival commettait une rare erreur.

La menace est néanmoins restée permanente, jusqu'à ce que le leader retrouve à nouveau un peu d'air dimanche dernier, au Qatar, face à la soudaine contre-performance de Martín, qui a alors mis en cause son pneu. Avec les 21 points qui les séparaient en arrivant à Valence, il restait encore à franchir la dernière étape, et c'est désormais chose faite pour Bagnaia.

Le sacre de Pecco Bagnaia intervient alors que Ducati conforte sa position dominante en verrouillant les trois premières places du classement pilotes, Marco Bezzecchi ayant d'ores et déjà validé sa médaille de bronze. Les autres titres sont également revenus à la marque italienne : celui de meilleur constructeur pour la quatrième année de suite et celui de meilleure équipe pour la troisième fois consécutive. Ce titre par équipes est cependant revenu à Pramac Racing, structure indépendante récompensée pour les performances de Jorge Martín, mais aussi de Johann Zarco.

Le palmarès du championnat MotoGP :

Saison

Titre pilotes

Titre constructeurs

Titre équipes

2002

V. Rossi

Honda

Repsol Honda Team

2003

V. Rossi

Honda

Repsol Honda Team

2004

V. Rossi

Honda

Gauloises Fortuna Yamaha

2005

V. Rossi

Yamaha

Gauloises Yamaha Team

2006

N. Hayden

Honda

Repsol Honda Team

2007

C. Stoner

Ducati

Ducati Marlboro Team

2008

V. Rossi

Yamaha

Fiat Yamaha Team

2009

V. Rossi

Yamaha

Fiat Yamaha Team

2010

J. Lorenzo

Yamaha

Fiat Yamaha Team

2011

C. Stoner

Honda

Repsol Honda Team

2012

J. Lorenzo

Honda

Repsol Honda Team

2013

M. Márquez

Honda

Repsol Honda Team

2014

M. Márquez

Honda

Repsol Honda Team

2015

J. Lorenzo

Yamaha

Movistar Yamaha MotoGP

2016

M. Márquez

Honda

Movistar Yamaha MotoGP

2017

M. Márquez

Honda

Repsol Honda Team

2018

M. Márquez

Honda

Repsol Honda Team

2019

M. Márquez

Honda Repsol Honda Team

2020

J. Mir

Ducati Team Suzuki Ecstar

2021

F. Quartararo

Ducati Ducati Lenovo Team

2022

P. Bagnaia

Ducati Ducati Lenovo Team

2023

 P. Bagnaia

Ducati Pramac Racing Team

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