Quand Bagnaia a piloté une MotoGP après avoir gagné un pari

Son visage juvénile était aux anges : deux ans avant d'intégrer la catégorie reine, Pecco Bagnaia a pu piloter une MotoGP pour la première fois, grâce à un pari gagné avec son équipe de l'époque.

Francesco Bagnaia, Aspar MotoGP Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le 15 novembre 2016, Pecco Bagnaia, alors âgé de 19 ans, a enfourché pour la première fois une Ducati Desmosedici, en profitant du test MotoGP qui se déroulait à Valence au surlendemain du dernier Grand Prix de l'année. Que faisait-il là, alors qu'il venait de boucler sa quatrième saison en Moto3 ? Il profitait tout simplement d'un pari gagné avec son équipe.

Le team Aspar était à l'époque engagé dans la catégorie reine ainsi que dans la plus petite classe du Championnat du monde. Son responsable, Gino Borsoi, avait consenti de passer un pacte avec le jeune pilote italien, alors en quête de premiers succès au guidon d'une machine sur laquelle peu auraient parié. "J'ai gagné un pari qui était que si je gagnais deux courses avec la Mahindra, ils me donneraient la possibilité de piloter une MotoGP. Ils ont dit oui !" se souvient Bagnaia.

Vainqueur à Assen puis à Sepang, le pilote turinois a donc gagné son pari et reçu cette récompense très spéciale à l'issue de la saison. Après Álvaro Bautista et Karel Abraham, les nouvelles recrues de l'équipe pour la saison 2017, il a pu enfourcher la Ducati pour se faire plaisir...

"J'avais très, très peur", admet-il. Pourtant, alors qu'il lui a été malicieusement annoncé que la machine embarquait assez de carburant pour boucler trois tours de piste, Bagnaia a profité de son jouet pendant neuf tours, refusant de descendre de manège. "Ils m'ont panneauté de rentrer au stand après trois tours et j'ai continué à tourner. Je me suis dit que si je me retrouvais à court d'essence, je le ferais pendant un tour, mais je ne voulais pas m'arrêter. Mais je me souviens aussi que j'ai fait neuf tours et quand j'ai terminé, j'étais détruit, très fatigué musculairement."

"Gino m'avait dit : 'On fait un autre pari, tu ne vas pas mettre plein gaz dans le premier tour !' Alors pour le gagner, je suis sorti de la pitlane et j'ai mis plein gaz. Ça m'a fait peur, parce que ça n'avait rien à voir avec le Moto3. La veille je pilotais la Moto3 et c'était incroyable d'accélérer et de freiner avec une MotoGP. Jusqu'alors, la moto la plus rapide que j'avais pilotée c'était une R6 standard à Misano, juste pour quelques tours, mais quand j'ai essayé celle-là, c'était incroyable", se souvient Bagnaia.

Francesco Bagnaia, Aspar MotoGP Team

Pecco Bagnaia au test de Valence, le 15 novembre 2016

"Ça a aussi facilité mon passage en Moto2, parce que deux ou trois jours après je pilotais une Moto2 pour la première fois et, dans les premiers tours, je me suis dit que ça n'allait pas très vite !" sourit le pilote italien, conscient à l'époque que la route était encore longue avant qu'il puisse intégrer véritablement la catégorie reine. "Je poussais pour en arriver là un jour, mais c'était difficile à imaginer, parce qu'il faut [d'abord] aller en Moto2. Et puis, ma première expérience en Moto2 n'a pas été très facile, car le niveau y est très élevé."

"C'était une journée incroyable !" retient Pecco Bagnaia, qui avait alors enchaîné avec son arrivée dans la catégorie intermédiaire. D'abord cinquième du championnat en 2017, il a filé vers le titre en 2018 avant d'intégrer la catégorie reine, à nouveau sur une Ducati. Et ce souvenir a depuis gardé une place à part dans son parcours : "Peut-être que cette saison [2016] m'a donné la motivation pour arriver jusqu'ici." Six ans plus tard, lorsque sur ce même circuit de Valence il a fêté le titre de champion dans la catégorie reine, Bagnaia repensait non sans émotion à ce jour de 2016 où il s'était frotté pour la première fois à la Desmosedici, lui qui est à présent devenu le leader du constructeur italien et l'a ramené au sacre après 15 ans d'attente. Sacré parcours !

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