Pedrosa, Márquez et le casse-tête des pneumatiques

Il y a du mieux, mais ce n'est pas encore la panacée. Deux semaines après des qualifications difficiles sur le circuit Bugatti, au Mans, Honda a certes remis de l'ordre en plaçant ses deux motos officielles dans le top 10, et plus précisément en deuxième ligne, mais Dani Pedrosa et Marc Márquez demeurent encore en retrait par rapport à leurs adversaires de chez Yamaha.

Au moins les deux pensionnaires de la marque à l'aile dorée sont-ils parvenus à assurer directement leurs places en Q2, s'épargnant de fait des sueurs froides – ce qui n'avait pas été le cas dans la Sarthe, où Pedrosa n'avait pu faire mieux que la 13e place sur la grille.

Surchauffe du pneu avant pour Márquez

Mais comme il y a deux semaines, où le numéro 26 s'était fendu d'une magnifique remontée jusqu'au podium, les deux pilotes Honda ont semblé focaliser leurs efforts sur la course, cherchant à résoudre le casse-tête que constitue depuis le début du week-end le choix des pneus, et notamment à l'avant. "Je n'ai pas réalisé ma meilleure qualification, c'est de ma faute", constate Márquez, sixième. "Mais ce [...] n'est pas si mauvais, en particulier au niveau du rythme de course, il semble que nous sommes vraiment bien, mais nous avons besoin de bien travailler avec le pneu avant."

Confronté à une surchauffe, et par extension une usure prononcée de son pneu avant, le triple Champion du monde juge que le nerf de la guerre demain résidera dans la stratégie pneumatique. "La course va dépendre beaucoup du pneu que nous allons avoir, en particulier à l'avant", assure-t-il, reconnaissant tout de même qu'un tel paramètre peut facilement être influencé par le style de pilotage de tout un chacun. "Sur certaines courses, certains pilotes se sentent mieux, et sur d'autres ils se sentent moins bien. Ici par exemple, s'il fait plus froid demain, je pense que ce sera mieux. Pas seulement pour moi, mais pour tout le monde, car le pneu est vraiment tendre. Mais peut-être que pour certains pilotes c'est suffisant, mais pour d'autres qui poussent beaucoup sur l'avant, ce n'est pas suffisant."

Et manque d'adhérence du pneu arrière pour Pedrosa

Si la question du pneu avant semble donc encore turlupiner Márquez, celle-ci a en revanche d'ores et déjà été tranchée par Pedrosa, qui comme à son habitude aura recours à un choix plus conservateur que son coéquipier, avec une gomme dure à l'avant.

Mais le problème n'est pas là pour le numéro 26. "À l'avant, le pneu dur bien sûr, mais à l'arrière... le medium pour beaucoup", détaille-t-il, encore dans le flou, mais sans perdre espoir de trouver des solutions pour demain. "Depuis hier, c'est difficile de trouver de l'adhérence sur l'arrière, et je n'arrive pas à avoir ce supplément de grip. Il y a encore certains points que nous pouvons peut-être améliorer. Il y a certaines parties de la piste où l'électronique n'est pas encore satisfaisante et où nous perdons de la vitesse. Nous espérons donc progresser à ce niveau. Si c'est le cas, alors nous pouvons être un peu plus à l'aise avec la stabilité de la moto, car c'est un peu perturbant dans ces portions."

Pour l'actuel deuxième du championnat, la clé réside donc dans les gains de compétitivité qui peuvent encore être dénichés d'ici la course. Mais aussi par le profil du tracé du Mugello, très rapide, et qui favorise le phénomène d'aspiration, ce qui pourrait faciliter sa remontée depuis la cinquième position. "Le rythme sur la moto est bon, nous devons juste à présent gérer la course demain. Le départ sera très important, ainsi que les premiers tours, mais aussi l'aspiration sur cette piste, car sans la moto la plus rapide, nous devons profiter de cela en entrée de virage."