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La retraite de Pedrosa, entre nouveau rôle et stress en moins

L’Espagnol, nouvellement arrivé chez KTM en tant que pilote d’essais, démarre cette année une nouvelle vie, et celle-ci lui apporte entière satisfaction. Moins préoccupé et pilier de la structure autrichienne, il peut pleinement développer son rôle, très apprécié par les deux pilotes officiels de l’équipe.

Pit Beirer, Mike Leitner, Red Bull KTM Factory Racing, Dani Pedrosa, pilote d'essais Red Bull KTM Factory Racing, Stefan Pierer, PDG KTM

Pit Beirer, Mike Leitner, Red Bull KTM Factory Racing, Dani Pedrosa, pilote d'essais Red Bull KTM Factory Racing, Stefan Pierer, PDG KTM

Gold and Goose / Motorsport Images

Depuis qu’il a pris sa retraite des Grands Prix, Dani Pedrosa savoure un nouveau rythme de vie, bien plus calme que ce à quoi il avait été habitué pendant ses 18 saisons au plus haut niveau, en plus des années précédentes passées à évoluer dans différents championnats autres que mondiaux. Une page s’est tournée au terme du Grand Prix de Valence 2018, et l’Espagnol a démarré un nouveau chapitre à partir de la pré-saison 2019 avec son nouveau rôle de pilote d’essais pour KTM. Bien que ralenti par sa blessure de début d’année, il est désormais bel et bien là pour accompagner le constructeur autrichien en MotoGP, et son apport est très apprécié par les pilotes de l’équipe.

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"Mes journées sont différentes d’avant. Je suis aussi heureux, mais j’ai moins de stress. La fin de ma carrière n’a pas été extrêmement bonne car je n’avais pas les meilleures sensations [qui soient]", a-t-il expliqué auprès de Catalunya Ràdio. "Le meilleur de cette nouvelle vie c’est la tranquillité, les choses très tranquilles : le fait de ne pas être inquiet si jamais je ne fais pas de bons chronos en piste, s’il pleut et que je dois m’entraîner pendant deux heures à vélo pour ensuite aller à la salle. Maintenant, s’il pleut ce n’est pas grave, s’il fait froid je mets un manteau et si je dois dîner à huit ou à dix heures, ou si je vais me coucher à deux heures du matin, [cela ne fait rien]. Avant, tout cela était bien plus contrôlé."

Blessé mais présent

Profitant de ce nouveau rythme, l’ancien numéro 26 peut se concentrer, sans stress, sur le rôle qu’il a endossé cette année et qu’il n’a pas pu mener à bien immédiatement, plusieurs mois de convalescence l’ayant éloigné de la piste. "En tant que pilote d’essais, j’ai un travail bien différent de celui des courses. J’essaye de me tenir au courant des problèmes et des sensations qu’ont les pilotes, afin que je sache sur quoi travailler lorsque c’est à mon tour de rouler sur la moto. Il faut être à jour sur ce qu’il se passe", a-t-il raconté.

"C’est la troisième année de KTM et ils n’ont pas l’expérience nécessaire. Ils attendaient avec impatience ma contribution, mais ma blessure m’a obligé à m’arrêter pendant quatre mois. Lorsque j’ai commencé à récupérer un peu je suis allé à l’usine les rencontrer afin de voir comment ils travaillent."

Il est vrai que n’ayant connu que Honda tout au long de sa carrière, Pedrosa va devoir observer le nouveau fonctionnement de KTM, qui change, à n’en pas douter, ses habitudes : "J’ai une longue expérience avec les Japonais et à présent je dois m’adapter pour travailler avec des Autrichiens. Les Japonais ont besoin de tout essayer, ce n’est pas une seule personne qui décide, ce sont beaucoup d’ingénieurs. Ils font d’abord 1000 essais, ensuite ils en font 3000 autres et après ils te donnent la pièce, ce qui fait que la fiabilité est très haute. Il faut voir quel système est le plus approprié ici."

Pedrosa est en tout cas enfin entré en piste ce mois-ci, notamment à l’occasion du test de Barcelone, où il a roulé avec l’ensemble du plateau MotoGP pour la première fois depuis l’an dernier, et ce au plus grand bonheur du clan KTM, qui espère pouvoir passer un cap important grâce à son aide. Les récents progrès du constructeur, avec les entrées régulières de Pol Espargaró dans le top 10, laissent à penser que la bonne voie a été prise, mais l’ancien pilote Honda ne manque pas de souligner "qu’il faut beaucoup travailler", malgré l’excellent travail déjà mené par toute la structure.

"Dani fait du bon travail"

Ce travail passe par plusieurs journées de test privées, qui ont été plus nombreuses ces derniers temps, ainsi que par le développement à l’usine de nouvelles pièces. Les choses ont commencé à véritablement se mettre en place dès l’arrivée du MotoGP en Europe, et si les progrès s'étaient fait sentir sur les trois premières courses, ils ont dès lors été bien plus visibles. L’arrivée de Pedrosa, d’abord en interne puis en piste, a permis d’accélérer le processus, avec des premiers retours précis.

"Dani a passé deux jours en République Tchèque, et il a été en mesure de couvrir beaucoup de tours, et de nous donner pas mal d'astuces et de choses à faire sur la moto. Lors de la deuxième journée, il a par ailleurs trouvé de bonnes choses sur la moto avec le nouveau package qu'il était en train d'essayer. C'est quelque chose de très important et de très bien", a expliqué Espargaró durant le Grand Prix de Catalogne. "Il n'a pas été super content de ses premières sensations avec les gaz, en raison de son poids et de sa position sur la moto. Il a besoin d'une moto douce, alors que moi je suis un peu plus agressif. Ils ont donc beaucoup joué sur la moto pour permettre qu’elle soit un peu plus facile en sortie de virage."

"Je lui ai parlé et il est assez sensible au moment où il remet les gaz, aussi car il est plus léger, donc il a besoin d'avoir énormément de contrôle. Il vérifiait beaucoup ça, avec beaucoup de cartographies différentes, des changements sur la gestion de l'accélérateur, etc. Il a fait du bon travail, nous [avons été] rapides [à Barcelone], le pire circuit de l'année !"

Le gain de 20 secondes à l’arrivée comparé à l’an dernier semble en effet une preuve des améliorations de l’équipe, qui a toujours beaucoup souffert sur le tracé catalan. Et l’arrivée de Pedrosa pourrait permettre à Johann Zarco d’orienter ces améliorations dans son sens, lui dont le style de pilotage ne fonctionne pas encore avec la KTM. "Je suis doux sur la moto, mais c'est parce que je viens de Yamaha, et la plupart du temps nous pensons que c'est parce que je pilotais une Yamaha par le passé que je ne peux pas m'adapter", a-t-il expliqué. "Dani est aussi un pilote doux, mais il n'a jamais piloté de Yamaha de sa vie. Nous avons des commentaires similaires, et c'est quelque chose de positif. Cela signifie donc que ce que je veux, ce n'est pas une Yamaha, mais juste aller vite."

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Le rôle de Pedrosa permet donc de satisfaire les deux pilotes officiels ainsi que l’usine elle-même afin d’orienter le développement vers une direction qui convienne à tout le monde, du moins pour le moment. L’Espagnol n’hésite pas à se montrer franc avec KTM, ce qui est apprécié par son compatriote au sein du box. "Dani est aussi espagnol, donc nous pouvons parler aisément, et très rapidement, d'autant plus qu'il est assez direct, il ne tourne pas autour du pot pour dire quelque chose, et c'est important, quel que soit la langue", a commenté Espargaró. "Il aide sous tous les aspects, par exemple au niveau de l'électronique ou au niveau des suspensions, car quand nous avions des problèmes il a écouté ce qu'il se passait et il a donné son point de vue."

La machine Pedrosa est donc bel et bien lancée, reste à voir l’impact que sa longue expérience aura sur la jeune équipe KTM, qui compte beaucoup sur le nouveau retraité et triple Champion du monde pour avancer.

Avec Michaël Duforest et Willy Zinck

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