Interview

"Beaucoup de personnes changeront d'avis" sur Iannone en 2018

Le manager n'en démord pas : son pilote n'a rien perdu de son talent et saura bientôt faire mentir ceux qui l'ont critiqué cette année.

Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP

Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

Pour Carlo Pernat, il était temps que la saison 2017 se termine. L'emblématique manager a été le témoin privilégié de l'annus horribilis de son poulain, Andrea Iannone, qu'il défend bec et ongles face aux diverses accusations subies depuis un an.

Tout a commencé par un mauvais choix de moteur, dans le contexte très particulier des essais d'intersaison, alors que le pilote italien découvrait la Suzuki après quatre ans passés à dompter la Ducati, et que son nouveau coéquipier Álex Rins, débutant en catégorie reine, se blessait lourdement dès l'entame des essais privés.

"Les moteurs choisis au début ont créé des problèmes à l'ensemble de la moto", concède Carlo Pernat dans une interview accordée à Motorsport.com. "Il faut prendre en considération le fait que c'était la première année que la Suzuki était officielle, suite à la victoire obtenue avec Maverick [Viñales]. Les moteurs sont passés à sept, sans qu'il soit possible d'y toucher, si bien que s'ils ne sont pas bons au début il faut les garder jusqu'à la fin de l'année."

"À mon avis, Suzuki a pas mal joué de malchance parce que Rins s'est fait très mal au début, il n'a pas roulé. Quand tu te retrouves seul, tu assumes tous les problèmes. S'il y a deux pilotes, les problèmes sont divisés et les choses peuvent mieux se résoudre."

Lancé dans la saison avec une moto qui ne lui procurait pas les sensations attendues, Andrea Iannone a vite vu s'éloigner les ambitions qui avaient entouré son arrivée au sein de l'équipe d'Hamamatsu. "Cela a été une très mauvaise saison, car après l'année dernière les attentes étaient différentes", reconnaît Carlo Pernat. Oublié le top 5 du championnat, celui qui avait ouvert son compteur de victoires en 2016 a dû se résoudre à des bagarres pour accrocher quelques points, au mieux pour entrer dans le top 10, avant que des tests privés en septembre ne marquent un tournant et permettent d'améliorer les résultats tout en plaçant la GSX-RR sur de meilleurs rails pour 2018.

Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP

En attendant, face à la baisse de performances conjointe de la Suzuki et de son pilote phare, les critiques ont fusé, parfois cruelles aux yeux de celui qui le chapeaute. "Il l'a vécu assez mal", explique Carlo Pernat, agacé par les amalgames faits entre la vie amoureuse de son pilote et son manque de résultats. "Quand on est pilote, mais avec une vie privée d'un certain niveau, il est clair que l'on crée des situations d'envie très forte. Il est clair que la première chose que les gens disent, c'est qu'il sort avec Belén [Rodriguez, mannequin, ndlr]. Leur relation, je la vis et elle est très belle. Et puis quand il a gagné en Autriche [en 2016], Belén était déjà avec lui…"

"Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, on donne l'image que l'on veut, je suis d'accord là-dessus. Mais dire qu'il aurait oublié comment piloter, non", martèle le manager. "Ce sont deux choses dissociées. Il est clair que quand tu es avec ces personnes, tu deviens un homme de spectacle et les médias d'aujourd'hui jouent sur ces choses-là."

"Mais je suis convaincu que, l'année prochaine, beaucoup de personnes changeront d'avis parce qu'avec la nouvelle moto et l'envie et la hargne qu'il a, je crois qu'il sera au sommet ou du moins qu'il se battra pour quelque chose d'important. À ce moment-là, il faudra se demander où seront ceux qui l'auront critiqué. Je suis convaincu que ça se passera comme ça", assure le manager.

"Celui qui a le plus de talent"

Après avoir encadré les carrières de nombreux pilotes, et non des moindres, de Rossi à Simoncelli en passant par Biaggi ou Capirossi pour ne citer qu'eux, Carlo Pernat pensait avoir tout vu, et pourtant cette saison chaotique figurera en bonne place dans les années à oublier. "Au bout de 40 ans, cela a peut-être été mon année la plus difficile", résume-t-il, désormais soulagé que le chapitre soit clos et toujours convaincu du talent pur de son pilote. "Parmi tous les pilotes que j'ai eus, en termes de talent c'est celui qui en a un peu plus", assure-t-il. "Souvenez-vous des bagarres, des dépassements et re-dépassements avec Márquez, sans un talent teinté de 'méchanceté sportive' on ne le fait pas. Il est celui qui a offert le plus de spectacle dans ces bagarres."

"À mon avis, il est celui qui a le plus de talent de tous. S'il se retrouve dans la bonne saison, il va nous amuser. C'est un homme qui peut remporter le titre, j'en suis convaincu."

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