Petrucci pourrait "faire autre chose" si Ducati ne le renouvelle pas

Sans contrat pour l'année prochaine, le pilote italien aborde son Grand Prix à domicile sans savoir où il sera en 2020. Et il évoque déjà l'hypothèse de ne plus être du tout en MotoGP.

Danilo Petrucci, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Danilo Petrucci aborde cette semaine l'un des rendez-vous les plus importants de son année, un Grand Prix d'Italie qui lui avait déjà tiré les larmes il y a deux ans lorsqu'il avait mené sa Ducati satellite sur le podium, et qui génère encore plus d'attentes maintenant qu'il porte les couleurs officielles. Un Grand Prix d'Italie, aussi, qui alimente à nouveau la pression pour l'un des rares pilotes à être sur le marché cette année et dont la première victoire se fait toujours attendre.

Mais le natif de Terni, toujours débonnaire et amateur de bons mots, l'assure : si les choses ne tournent pas en sa faveur, il saura se faire une raison, qu'il s'agisse de cette première place du podium après laquelle il court, ou de son avenir sur lequel il semble penser qu'il n'a que peu de poids. Une sérénité qui, si elle est réelle, pourrait finalement bien être un atout, et que Petrucci a évoquée auprès des médias jeudi après-midi à son arrivée au Mugello.

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Ton premier Grand Prix d'Italie en tant que pilote officiel Ducati : ce doit être un moment de grande fierté et tu arrives en confiance après le podium du Mans.

Le podium d'il y a deux semaines m'a aidé à trouver la bonne manière de me concentrer et à arriver ici plus détendu, parce que c'est le premier week-end que j'ai pu construire de la bonne manière. Je suis content d'avoir cette confiance. Il est clair que dimanche, sur la grille, ce sera fort en émotions, mais c'est le cas de l'ensemble du week-end ici, au Mugello, pour les pilotes italiens. On va faire de notre mieux, c'est certain. On ne peut pas faire de comparaison d'une année sur l'autre, chacune est une histoire à part entière. Je pense que cette année on aura des adversaires plus forts alors ce sera plus dur pour nous, mais on est prêts. On arrive bien, en confiance, on est prêts.

Ducati a gagné ici ces deux dernières années et tu as signé le meilleur temps en course l'année dernière. Si tu devais choisir un circuit sur lequel signer ta première victoire, ce serait sûrement ici ?

Oui, ça doit être génial ! 2017 ça avait été incroyable. Je me souviens que je pleurais sur le podium, parce qu'être sur le podium au Mugello c'était une image dont j'avais rêvé toute ma vie. Sincèrement, j'aimerais beaucoup rééditer cela. L'année dernière, la course avait été beaucoup plus difficile, j'avais essayé de remonter mais à la fin j'avais perdu des places. Je pense cependant que cette année je suis plus fort, j'espère être rapide dès le début pour avoir de bonnes sensations pour la course.

Ducati a gagné ici il y a deux ans avec Dovizioso puis l'année dernière avec Lorenzo…

… Il ne manque que moi ! [rires] C'est clair qu'on arrive sur une piste sur laquelle on a toujours été très forts. Il faut dire que ces deux dernières années, c'est une piste qui nous a toujours été favorable et défavorable à Marc [Márquez]. Je ne sais pas si ce sera la même chose cette année, alors il faudra avant tout comprendre cela. En tout cas, ici on a toujours quelque chose en plus et on veut toujours bien faire. Notre moto est bonne ici. On arrive après un podium au Mans… D'un côté, oui, Andrea [Dovizioso] a perdu des points par rapport à ce qu'est son objectif, mais moi j'ai fait une bonne course alors en ce qui me concerne j'arrive ici en bonne forme. Il est clair en tout cas qu'il va falloir faire comme au Mans, bien construire le week-end et ensuite je pense qu'on peut se battre pour la victoire. Est-ce qu'il sera possible de gagner ? Pour le moment je ne le sais pas, mais il est clair que je veux me battre pour le podium.

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La victoire, tu en rêves toutes les nuits ?

Étrangement, non. Mais parce que je pense que la victoire, c'est comme ces choses que tu cherches chez toi en te disant que tu les as perdues et puis quand tu arrêtes de les chercher, tu les trouves. C'est ce qui s'est passé au début de la saison : j'avais été très fort au test de Jerez, à Sepang j'ai fait le record de la piste, au Qatar très bien… et puis les trois premières courses n'ont pas été bonnes en ce qui me concerne. Je m'étais mis la pression tout seul parce que je voulais que les résultats arrivent et ils n'arrivaient pas. Quand je me suis dit que je devais m'en ficher et penser à m'amuser… J'ai simplement repensé à l'année dernière, où j'aurais donné un rein pour figurer dans l'équipe officielle, et pourtant après Austin j'aurais voulu être sur Mars et non dans l'équipe officielle, et puis à partir de Jerez [de bons résultats] sont arrivés. C'est sûr, il manque la victoire mais ça ne m'obsède pas. Pour que la victoire arrive, il faut avant tout être là et se battre pour le podium et il faut déjà que je commence par là.

Au Mans on a parlé d'un rapprochement entre Álex Márquez et Pramac, avec les conséquences que cela implique. Y as-tu pensé durant ces deux semaines ?

J'ai entendu ça, je ne sais pas si c'est vrai ou pas. Il est clair que je n'ai pas de contrat pour l'année prochaine. J'essaye clairement de faire en sorte de le mériter, en faisant le maximum mais sereinement. J'aimerais clairement courir dans cette équipe pour de nombreuses années. Si ça n'est pas possible, il faudra que j'en prenne acte et que je me dise 'Alors, je ne suis pas fait pour ça' et peut-être que je me mettrai à faire autre chose. D'autant qu'il n'y a pas beaucoup d'alternatives, il n'y a pas de places en MotoGP. Mais je veux faire le maximum et le jour où Ducati me dira que pour 2020, c'est oui ou non, eh bien s'ils me disent non je serai serein et je me dirai que si je n'ai pas réussi à bien faire avec cette moto alors je ne pourrai pas faire mieux avec une autre, et peut-être que je me mettrai à faire autre chose dans la vie.

J'aimerais clairement courir dans cette équipe pour de nombreuses années. Si ça n'est pas possible, il faudra que j'en prenne acte et que je me dise 'Alors, je ne suis pas fait pour ça' et peut-être que je me mettrai à faire autre chose.

Danilo Petrucci

Pour aider à obtenir cette place, tu signerais pour deux podiums, ici et à Barcelone ?

Oui, bien sûr, je signerais toujours pour un podium. Comme je l'ai dit, je donnerais même un rein… Ceci dit, pour la moto ça ne sert à rien ! Mais même sans donner un rein, on pourrait monter sur le podium que ce soit ici ou à Barcelone. À Barcelone ce sera plus difficile, mais je pense qu'en construisant tout comme il faut ça peut se faire ici. On commence par penser à ici. Il est clair que ce sont des pistes très importantes, comme Assen qui est une piste qui me plaît beaucoup et où j'ai toujours été assez compétitif, et idem au Sachsenring, alors je suis déjà un peu plus tranquille par rapport à ça.

Tu t'attends à quelque chose de spécial dans le virage Ducati ?

Ici, on ne comprend jamais trop ce qu'il y a de plus pour les pilotes italiens, mais c'est peut-être précisément ça. C'est dingue que quand tu arrives dans un virage et que tu soulèves une main pour saluer les tifosi, 20'000 personnes se lèvent pour te saluer. Ça te booste incroyablement. Quand on est sur la moto, je ne sais pas si on y pense, mais j'ai toujours pensé que c'était l'inconscient qui conduisait. On n'arrive pas à penser à tous les mouvements qu'on fait sur la moto, alors je pense qu'on garde un peu cela en soi.

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