Petrucci : "Pendant 3 ans, je me suis battu pour ne pas être dernier"

Le pilote italien franchit donc un nouveau cap dans sa collaboration avec le constructeur de Borgo Panigale et dans sa croissance en catégorie reine, où il a débuté en 2012. Durant ses trois premières saisons, celui qui arrivait du Superstock a fait ses gammes en CRT et Open, avant d'enfourcher la Ducati du team Pramac en 2015.

Avec la moto italienne, il a commencé par multiplier les entrées dans le top 10. Cette même année, il a créé l'événement à Silverstone en montant sur son premier podium, classé deuxième alors qu'il partait 18e et qu'il a fini la course en fondant sur un certain Valentino Rossi, finalement vainqueur. L'événement l'avait propulsé sous le feu des projecteurs, tout en faisant souffler un vent de fraîcheur sur le MotoGP.

Ce fut plus complexe en 2016, sachant qu'une blessure de la main a grandement impacté son début de championnat et que la malchance ne lui a pas laissé beaucoup de répit, deux victoires possibles lui échappant durant l'été. Malgré un classement moins favorable que celui de 2015, Danilo Petrucci a tout de même terminé le championnat avec une récompense de taille : une GP17, soit la dernière moto conçue par les ateliers de Borgo Panigale.

Pour la première fois, donc, il disposera cette année d'une machine des plus récentes, lui qui a toujours dû composer avec des motos datant d'un voire deux ans. Mais il ne prend pas cet atout pour un cadeau gratuit, bien au contraire. Avec un profond sens de la responsabilité qui lui incombe, il s'est investi cet hiver dans un travail de développement qui l'a poussé à multiplier les tests pour le compte du constructeur.

"Je travaille beaucoup plus que les autres années, comme jamais. J'ai une meilleure moto, mon équipe est compétitive et j'ai donc toutes les bases pour bien faire", assure Danilo Petrucci, lui qui entend avant tout terminer dans le top 10 du championnat, dont il est sorti en 2016.

Un statut qu'il veut mériter

Il a bien conscience de la responsabilité qui est la sienne avec la moto officielle dont il dispose : "Je ressens la pression. Alors que les autres années, je pouvais avoir l'alibi de la moto, qui n'était pas la dernière-née du département course, cette année j'ai la meilleure moto qui en soit sortie et, surtout, je me confronte à deux des meilleurs pilotes qu'il y ait en MotoGP, à savoir Dovizioso et Lorenzo."

"Ils ont gagné des championnats et des courses, tandis que moi je n'ai gagné ni titre ni course. La pression est présente, assurément, mais j'essaye de travailler dur et surtout sur mes carences, et d'être le plus proche possible d'eux. Ce ne sera pas facile. Franchement, je voudrais faire au mieux, je pourrais être un pilier important de ce qu'est la Ducati en piste, j'aimerais qu'ils puissent compter sur moi et je veux le mériter."

"Ça ne sera pas facile, c'est certain. C'est ma sixième année en MotoGP et pendant trois ans, je me suis battu pour ne pas être dernier. Parfois j'ai été dernier en essais, en qualifs, au warm-up et en course. D'un côté, ces choses-là ne font pas plaisir, mais d'un autre, si tu arrives à résister, cela te donne la force d'avancer", affirme le pilote italien.

"Par rapport à il y a trois ans, j'ai désormais la même moto qu'un pilote qui a remporté le titre il y a deux ans et qui a gagné cinq championnats – Lorenzo – et que Dovizioso, qui a gagné l'avant-dernière course de l'année dernière et qui a remporté un titre. En tout cas, des gens qui sont habitués à être sur le podium et à être compétitifs", poursuit-il. "Je veux être le plus proche possible d'eux et le plus possible devant. Ça ne sera pas facile mais on est ici pour courir, je me prépare à tout. Une saison cruciale pour mon avenir."