Petrucci : un nouveau contrat et une "permission de gagner" réaffirmée

"Il n'y a jamais eu de consignes d'équipe", assure Andrea Dovizioso. Danilo Petrucci est en tout cas enfin fixé sur son avenir avec Ducati et ses doutes semblent désormais levés.

Danilo Petrucci, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Alors qu'il avait quitté Assen très déçu de l'issue de sa course, mais surtout perdu face à un contrat qui n'arrivait pas, Danilo Petrucci a retrouvé le sourire lorsqu'il a investi le paddock du Sachsenring ce jeudi. Et pour cause, il a enfin obtenu cette prolongation qu'il attendait tant, grâce à l'accord trouvé avec l'équipe italienne sur les derniers points en suspens.

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Si la question financière a pu s'avérer bloquante dernièrement dans les négociations, il ne se plaint pas aujourd'hui d'un salaire pourtant supposé très inférieur à celui de son coéquipier, car l'essentiel est ailleurs. "Je raisonne en me disant que pour un garçon de 28 ans, c'est beaucoup d'argent. Peut-être que ça n'est pas beaucoup d'argent pour un pilote MotoGP, mais pour un garçon de 28 ans, oui. Mais je ne participe pas beaucoup à ça, j'ai un manager qui fait ça et j'ai confiance en lui. Moi, ce qui m'intéressait c'était d'avoir une moto compétitive et j'y suis arrivé", retient le pilote de Terni.

Quant aux autres termes de son contrat, malgré la discrétion de mise sur la question, il assure qu'ils ne brideront en rien ses ambitions face à Andrea Dovizioso, avec qui il continuera à faire équipe l'an prochain : "Il n'y a pas de veto ou de choses de ce genre par rapport au coéquipier." Et voilà un point qu'il était sans doute important d'éclaircir, alors justement que Danilo Petrucci semble beaucoup gamberger sur cette question lorsqu'il croise son coéquipier en piste. C'est ce qui est notamment ressorti des déclarations qu'il a tenues dimanche aux Pays-Bas.

"J'avais pour objectif de renouveler mon contrat et de pouvoir bien faire, donc chaque fois que je me retrouve face à Andrea je me demande vraiment si je le passe ou pas, et je me dis que je vais peut-être lui voler un ou deux points qui ensuite pourraient manquer à Valence. Je ne voudrais pas que ce soit ma faute. J'ai toujours dit que j'aimerais être le 1% qui aidera Andrea à gagner le titre, alors je me pose à chaque fois cette question et je suis mal", explique-t-il aujourd'hui.

"Très souvent, comme au Mans ou à Assen, on peut avoir l'impression que je n'ai pas voulu passer Andrea, alors qu'on l'a fait, et plus d'une fois. En tout cas, c'est quelque chose qui me fait beaucoup réfléchir quand je suis sur la moto", admet Petrucci, qui à force de ne pas oser attaquer l'autre Ducati officielle pour le gain de la quatrième place, a fini par perdre la cinquième à la fin du dernier tour à Assen. "C'est pour ça que j'ai dit que j'étais entre le marteau et l'enclume, parce que souvent je ne sais pas comment faire. J'ai la permission de gagner, de faire ce que je veux. La seule chose qu'on ne doit pas faire, comme dans toutes les équipes, c'est engendrer des soucis avec notre coéquipier."

"Après l'interview d'Assen, j'étais clairement très en colère, pour la façon dont s'était passée la course. Je donnais l'impression d'être en colère contre quelqu'un, mais en réalité, j'étais avant tout très en colère parce que j'avais perdu des points importants. Et deuxièmement, on aurait dit qu'Andrea et moi avions des consignes d'équipe que je devais respecter, mais ça n'est pas le cas."

Se reconcentrer sur la piste

Dont acte. Désormais fixé sur son avenir, tout du moins pour la saison 2020, Danilo Petrucci assure toutefois ne pas se sentir pour autant plus détendu, car il a déjà reporté son attention sur le championnat en cours et les objectifs ambitieux à atteindre. "Tout le monde me dit que je vais maintenant pouvoir courir sans pression, mais ça n'est pas le cas parce qu'on se bat pour le top 3 du championnat et Andrea et moi voulons faire de meilleures courses que celle d'Assen", prévient-il. "Je me sens plus content. Plus léger ? À mon avis encore moins. Il faut maintenir une assez grande attention, parce qu'on dans le coup au championnat et on ne doit clairement pas se relâcher maintenant."

"Je pense qu'on peut désormais être plus concentrés sur ce qui se passe en piste qu'en dehors", retient en tout cas Danilo Petrucci, et ce n'est pas Andrea Dovizioso qui va le contredire en ce sens, lui qui a observé avec beaucoup de bienveillance la réaction de son coéquipier le week-end dernier et a ouvert à nouveau le dialogue entre les deux épreuves. "Hier soir, on a dîné avec des amis et on a papoté, comme il est bon de le faire. On a parlé de ce dont on devait parler, mais sereinement", témoigne le numéro 4.

Danilo Petrucci, Ducati Team

Si d'aucuns ont pu penser que les propos tenus par Petrucci dimanche témoignaient d'une ambiance électrique entre les deux pilotes, Dovizioso a tenu à ramener tout le monde à la réalité, qui est tout autre. "De la tension entre Danilo et moi ? Non", assure-t-il, très affirmatif. "Il était très tendu après la course, déçu, mais parce qu'il vivait une situation qui n'était pas sereine à cause du contrat. Il n'était pas encore d'accord avec Ducati, on ne pouvait pas être contents du résultat d'Assen. Et puis il a aussi perdu une place dans le dernier tour. Sa frustration n'était pas à mon égard."

"Il devait éclaircir cette situation avec Ducati, c'était essentiel. Ça s'est passé comme ça devait à mon avis se passer, parce qu'il le mérite, parce qu'il est le pilote qui mérite le plus cette place pour l'année prochaine. Il a accompli les progrès qu'il devait accomplir par rapport à l'année dernière. Il en a surpris plus d'un qui ne croyaient pas en lui, et je suis content pour lui, content de poursuivre cette relation qui peut nous aider tous les deux."

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Et pour s'aider mutuellement, il y a une règle à respecter, selon Dovizioso : celle de ne pas se gêner inutilement en course, ce que les deux hommes semblent réussir à appliquer parfaitement à ce stade. "On essaye de travailler ensemble à la maison, et le plus possible pendant le week-end. Tout ce qu'on peut obtenir ensemble est productif pour tous les deux. Après, en course, ce qu'on essaye de faire c'est de ne pas mener des bagarres dans lesquelles on perdrait du temps. S'il est plus compétitif, il y va."

"Ce sera comme ça à l'avenir et ça l'a toujours été, il n'y a jamais eu de consignes d'équipe. Il y a simplement eu un raisonnement intelligent pour essayer de ramener tous les deux le maximum, ce qui peut vouloir dire de ne pas faire de dépassement hasardeux et stupides car ils peuvent faire perdre du temps. Je le répète, ça a toujours été le cas, après si certains journalistes insinuent des choses différentes ou croient que la situation est différente, c'est leur problème."

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