Petrucci au régime pour limiter l'usure de ses pneus

Danilo Petrucci dispose depuis l'année dernière de la même moto que les pilotes officiels Ducati, néanmoins il subit une usure pneumatique plus marquée, ce qui peut impacter sa performance sur la durée. "Par rapport à tous les autres pilotes, l'usure de mon pneu arrière est toujours plus élevée et je me penche aussi toujours moins que les autres", explique-t-il.

Durant les tests de Sepang, une partie du programme du pilote Pramac a donc été dédiée à cet aspect, avec l'aide directe de Ducati. "Les techniciens m'ont installé des capteurs pour voir à quel point je me penche, et m'aider", indique Petrucci, l'un des plus grands pilotes du plateau avec 1,80m. L'objectif final de ce travail : bénéficier en conséquence de gommes plus endurantes pour la durée de la course.

L'un des facteurs évoqués pour expliquer cette usure prononcée du pneu arrière est le poids du pilote. Il y a encore peu de temps, il pesait 77 kg, mais c'est un Petrucci affûté qui s'est présenté en Malaisie pour la reprise, après un régime bénéfique. Par rapport à l'année dernière, il a perdu environ quatre kilos, et il en était même à six à Sepang, où la chaleur l'a mené à une certaine déshydratation.

Il estime cependant qu'une simple diète ne règlera pas le problème et qu'il lui faudra aussi travailler sur son style de pilotage. "J'ai beaucoup étudié les datas de l'année dernière et j'ai vu toutes les différences entre Dovi et moi, ainsi qu'entre Jorge [Lorenzo] et moi", explique-t-il. "La majeure partie de ce problème vient de l'ouverture des gaz pas tant de mon poids. Par exemple, on a vu qu'avec la même pression de frein, j'ai forcément plus de poids que Dovizioso sur le pneu."

"Il faut mieux gérer l'accélération, mettre les gaz de façon très, très douce et ne pas stresser le pneu arrière. Ceci dit, dans certains virages la force G est plus élevée et il est certain qu'à ces endroits-là, il vaut mieux avoir moins de kilos sur le pneu arrière."

"Il faut qu'on essayer d'exploiter ce poids supplémentaire. Bien sûr, je peux avoir des réglages légèrement différents, mais je pense quoi qu'il en soit que les kilos en plus ne sont pas vraiment un avantage. J'aimerais peser encore moins, mais bon !"

Des progrès, mais plus de fatigue

Orienter le travail sur ce point a d'ores et déjà permis à Danilo Petrucci d'obtenir de premiers progrès dès cette première séance de travail de l'année. "Ça s'améliore, les données sont meilleures", assure-t-il. Le revers de la médaille, c'est une fatigue assez prononcée pour un pilote chez qui quelques kilos en moins ne sont pas anodins, lui qui a toujours eu une stature assez robuste par rapport à ses collègues et a déjà perdu du poids il y a trois ans.

La chaleur extrême qui régnait en Malaisie pendant les essais n'a assurément pas aidé le pilote de Terni à se sentir à l'aise, d'autant plus si l'on ajoute à l'équation le fait que le poids total du binôme qu'il forme avec sa moto prend désormais en compte l'airbag, qu'il n'utilisait jusqu'à présent pas et qui est devenu obligatoire, ce qu'il évalue à deux kilos supplémentaires.

"J'ai toujours du mal quand il fait chaud, ce qui fait que je transpire tout le temps et la situation n'est pas idéale avec l'airbag", constate-t-il. "Il faudra sûrement que je travaille beaucoup pour m'habituer au poids et conserver de la performance physique. Je ne suis pas encore à 100% physiquement." C'est un point à surveiller, indéniablement : "On verra, parce que j'ai quand même besoin de forces pour piloter la MotoGP."