Les pilotes MotoGP rencontreront les commissaires au Mans
Les commissaires MotoGP participeront exceptionnellement à la Commission de sécurité lors du Grand Prix de France, afin d'ouvrir le dialogue avec les pilotes. Souvent agacés par leurs décisions, ceux-ci attendent beaucoup de réponses, notamment après un GP d'Espagne encore marqué par plusieurs conclusions contestées.
Après de multiples cas polémiques, les pilotes MotoGP ont demandé à pouvoir rencontrer les commissaires qui forment le panel habilité à attribuer les pénalités lors des Grands Prix. Leur but, mieux comprendre sur quels critères se fonde leur jugement et pouvoir exprimer leur frustration face à des situations qu'ils considèrent trop inconstantes.
La requête a été faite à Jerez, pendant la Commission de sécurité, rendez-vous fixe du vendredi soir durant lequel les pilotes rencontrent les responsables des instances dirigeantes (Dorna, FIM, IRTA et MSMA). "On a demandé à pouvoir parler avec les commissaires, parce qu'on parle toujours d'eux à la Commission de sécurité, mais ils ne sont pas avec nous", a fait remarquer Pecco Bagnaia. "On a donc demandé à discuter avec eux afin de comprendre pourquoi ils ont pris certaines décisions."
Jorge Martín a été l'un des plus prompts à saluer cette réunion à venir, obtenue d'après lui "après deux ou trois ans à se battre avec la Dorna". L'Espagnol nourrit une certaine rancœur après des conclusions de la part des commissaires qu'il juge trop inconstantes, le dernier exemple en date étant précisément le Grand Prix d'Espagne du week-end dernier.
Martín s'y est plaint que Jack Miller n'ait pas été pénalisé après un dépassement sur lui, estimant qu'il était comparable à celui qui a valu une sanction à Bagnaia durant la même course. "Ils ne sont pas constants. Selon le pilote, ils prennent une décision ou pas", s'est agacé le pilote Pramac Racing. "Il faudra essayer de comprendre leur position et de faire mieux, parce que leur façon de faire n'a aucun sens."
Bagnaia attend lui aussi des explications et il compte surtout sur le fait de renouer le dialogue avec un trio de décideurs peu habitué à rendre des comptes aux concurrents. "On va essayer de leur donner notre point de vue, simplement ça, parce qu'on ne voit pas de constance", a-t-il observé. "On voit parfois, et y compris dans d'autres catégories, des dépassements qui sont beaucoup plus agressifs que d'autres mais sans qu'ils soient pénalisés. Et à l'inverse, Sasaki, par exemple, a été pénalisé [pour sa manœuvre] au virage 5-6 en Argentine. Pour moi, il s'agit juste de comprendre la manière dont ils jugent et dont ils décident d'une pénalité."
La structure de la direction de course a changé cette année, avec la nomination d'un directeur de course attitré pour les catégories Moto2, Moto3 et MotoE (Graham Webber), tandis que Mike Webb reste en charge du MotoGP. Ce dernier est secondé à la direction de course par Bartolome Alfonso (représentant de la FIM, remplaçant de Franco Uncini cette année) et Loris Capirossi (représentant de Dorna Sports).
Les pénalités, elles, sont décidées par le panel de commissaires. Leur président est Freddie Spencer, nommé par l'IRTA (association des équipes) en 2019 pour succéder à Mike Webb qui cumulait jusqu'alors les fonctions. Les deux autres commissaires du panel, nommés par la FIM, sont Andrès Somolinos et Tamara Matko. En cas d'appel, un autre panel se penche sur les cas, composé de membres de la Commission des courses sur circuit de la FIM (présents en rotation) et d'un membre représentant la fédération nationale affiliée à la FIM.
Outre différentes manœuvres plus ou moins bien perçues par les pilotes, le week-end de Jerez a également vu deux courses interrompues au drapeau rouge dès le départ, et à chaque fois un pilote jugé responsable et pénalisé.
Ce fut le cas de Franco Morbidelli après l'accident du sprint ; sanctionné d'un long-lap dans la soirée, il a pu faire appel via son équipe, en vain. Le lendemain, c'est son coéquipier Fabio Quartararo qui a été considéré responsable de l'accident du départ lors de la course longue et sa sanction (la même) est tombée en quelques minutes, l'obligeant à la purger immédiatement, sans possibilité de faire appel. Les responsables Yamaha ne décoléraient pas dimanche soir, après s'être rendus à la direction de course pour y obtenir des explications, non convaincantes selon eux.
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Beaucoup de réponses sont donc attendues la semaine prochaine lors de cette réunion d'explication en marge du GP de France. "Je suis curieux de voir ce qu'ils vont dire ou ce que nous dirons, parce qu'en MotoGP, c'est très dur de comprendre les choses", a souligné Álex Márquez, qui avait jugé samedi que la direction de course était "une loterie". "Chaque action a ses particularités, donc on verra. Je dirais qu'ils doivent comprendre un peu mieux comprendre ces motos."
"Parfois, il semble que les commissaires ne regardent que ceux qui sont à l'image. Le reste ne compte pas vraiment, ils donnent moins de pénalités. C'est une chose qui doit vraiment être améliorée", a encore ajouté Joan Mir, témoin des départs depuis le fond de la grille et de situations qu'il juge chaotiques dans le peloton.
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