Pol Espargaró "en colère" d'avoir perdu son point fort sur la Honda

Se sentant incapable de dépasser pendant toute la course, Pol Espargaró n'a pas caché sa frustration à l'issue du Grand Prix de France, estimant ne plus pouvoir s'appuyer sur ses qualités de pilotage.

Pol Espargaro, Repsol Honda Team

Pol Espargaro, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

C'est un Pol Espargaró agacé qui a bouclé le week-end du Grand Prix de France. Très loin de l'enthousiasme avec lequel il a entamé la saison, lui qui s'est battu pour la victoire au Qatar et reste depuis le seul pilote Honda à être monté sur le podium à ce stade, l'Espagnol estime aujourd'hui ne plus avoir aucun point fort au guidon de la RC213V qu'il avait pourtant vue évoluer vers ses goûts pendant l'hiver.

Au fil des courses, les difficultés du clan Honda se sont affirmées et, à l'exception de Marc Márquez qui oscille entre la quatrième et la sixième place, les pilotes du groupe sont tout juste parvenus à décrocher quelques entrées dans le top 10 ; en l'occurrence, trois septièmes positions pour les pilotes LCR et seulement une neuvième place pour Pol Espargaró au Portugal.

Dans la Sarthe, le #44 a vu l'arrivée 11e à 22"7 du vainqueur, soit le plus gros retard qu'il ait affiché sur le sec depuis le début de la saison. Parti 11e, il a perdu deux places au départ et a rétrogradé jusqu'au 13e rang dans les premiers tours, avant de passer la majeure partie de la course à se mesurer à Jorge Martín et aux KTM officielles. Remonté dans le top 10 à quatre tours de l'arrivée, il a ensuite perdu deux places en évitant Miguel Oliveira dans sa chute. Mais l'essentiel tient pour lui dans sa contre-performance générale plus que dans cet aléa de fin de course.

"C'est un circuit sur lequel, normalement, je suis très rapide et où j'aime habituellement piloter. J'ai été rapide ici toute ma carrière et j'aime vraiment courir ici. C'est un endroit où je me suis dit que je pouvais obtenir un bon résultat. Pourtant, même ici, je n'ai pas pu prouver que j'étais rapide", regrette Pol Espargaró, particulièrement frustré par ses difficultés à dépasser qu'il met sur le compte d'un manque d'accélération.

"Ça a été très dur. L'un de mes plus gros problèmes en ce moment avec cette moto, c'est que je ne peux pas dépasser. Je ne sens pas de point fort pour attaquer les autres pilotes. Je perdais pas mal à l'accélération, en adhérence pure", explique-t-il. "J'ai essayé de dépasser les KTM six fois pendant la course et les six fois, j'ai élargi parce que c'est impossible. On n'a pas de point fort. Mon problème c'est que dès que je suis coincé derrière quelqu'un, je n'arrive pas à le dépasser. Comme à Jerez, où j'étais déjà derrière la KTM de Brad et où je n'arrivais pas à dépasser."

Pol Espargaró bloqué derrière les KTM

"Le problème que j'ai, tel que je le vois, c'est que je perds pas mal de performance à l'accélération. Même si Brad et Miguel élargissaient souvent dans le virage 6, qu'au virage 7 j'étais à l’intérieur et je me disais 'OK, cette fois, j'ai la meilleure trajectoire, je peux accélérer exactement comme eux et essayer dans le virage 8'… C'est arrivé plein de fois, j'ai très souvent eu l'opportunité de dépasser et de freiner tard, mais dès qu'ils accéléraient ils prenaient un dixième. Ça n'est pas tant que ça, mais quand je freinais je devais récupérer ce dixième plus dépasser. Or, j'élargissais et ils me repassaient encore et encore à l'intérieur."

Les ingénieurs ne comprennent pas la situation

"Je suis en colère", admet Pol Espargaró, "parce que quand je pilote une moto, normalement je me sens toujours fort à certains endroits. Chez KTM, je me souviens que j'étais très fort sur les freins. […] C'était mon point fort et je le poussais à la limite. Maintenant, je sens qu'avec la Honda je n'ai pas de point fort. Je suis en difficulté pour stopper, en difficulté en milieu du virage et en difficulté à l'accélération. C'est la raison pour laquelle je suis arrivé à 20 secondes et quelques du premier, parce que je n'ai pas de points forts. Je ne me sens pas rapide et je ne suis pas performant."

Convaincu que le problème est généralisé parmi les pilotes de la RC213V, Pol Espargaró peine à expliquer cette dégringolade alors que les essais de pré-saison et le premier Grand Prix s'étaient révélés très prometteurs. "Je ne saurais pas répondre. Ce n'est pas qu'elle [la moto] paraissait bien, elle l'était. Les chronos étaient là, que ce soit en pneus usés ou en sortant du box en pneus neufs, sur un tour, deux tours, dix tours, 20 tours, en distance de course... Notre rythme était le meilleur en Malaisie ou bien il n'était pas loin de l'être, en Indonésie pareil. Ce n'est pas que la moto paraissait rapide, elle l'était."

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est justement sur ça qu'on travaille, on ne comprend pas. Le grip a beaucoup baissé et cette moto ne génère pas l'adhérence qu'on attendait en lui mettant plus de poids et plus de traction à l'arrière. On a du mal car il y a beaucoup de poids à l'arrière pour essayer d'avoir du grip mais ça ne marche pas et ça nous provoque d'autres problèmes en plus. Ni moi en tant que pilote ni les ingénieurs ne comprenons la situation. C'est compliqué."

Avec Charlotte Guerdoux

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