Pol Espargaró a des "émotions contradictoires" après le succès d'Aleix

Ému après le succès de son grand frère mais très déçu de sa chute, Pol Espargaró reconnait être passé par des sentiments ambivalents après le GP d'Argentine. Le pilote Repsol Honda espère que les difficultés rencontrées ce week-end seront passagères.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

C'est depuis le box de l'équipe Honda officielle que Pol Espargaró a assisté au premier succès de son frère Aleix au GP d'Argentine. Victime d'une chute au virage 2 quelques tours plus tôt, il est resté prostré quelques instants une fois la course terminée avec un langage corporel qui ne permettait pas de savoir ce qui l'emportait entre l'émotion pour sa famille et la déception concernant sa propre course. L'intéressé reconnaît avoir eu du mal à faire la part des choses.

"C'est le genre de journée avec des émotions contradictoires, on veut rire et profiter mais ça coûte vraiment, c'est dur quand c'est tout ou rien", a reconnu le pilote Repsol Honda. "Je suis très heureux pour Aleix et Aprilia, mais au final je suis tombé alors que j'étais quatrième et que je me battais avec Álex Rins pour le podium."

 

Le #44 a été l'un des premiers à féliciter Aleix Espargaró dans le Parc Fermé et les deux hommes se sont tombés dans les bras. Malgré la déception quant à son abandon, Pol Espargaró s'est ainsi dit "très heureux" pour son frère comme pour Aprilia, dominateurs tout au long du week-end à Termas de Río Hondo.

"Depuis le premier tour, l'Aprilia a été parfaite sur cette piste et Aleix a piloté à la perfection, en prenant soin des pneus. Il a attendu jusqu'à la fin, il a fait une course intelligente. Aleix a été parfait ce week-end, il n'y a rien d'autre à dire. Il le mérite, parce qu'il travaille beaucoup et le gros travail d'Aprilia a porté ses fruits."

"Aleix est une personne qui travaille dur, à sa façon : il fait tout le temps du vélo, il donne la priorité aux efforts et c'est un cadeau du ciel que ce résultat soit arrivé", a ajouté le cadet de la fratrie.

La Honda est retombée dans ses travers en Argentine

Si les résultats des frères Espargaró ont été diamétralement opposés dimanche, ils ont pourtant passé plusieurs tours l'un derrière l'autre. En début d'épreuve, Aleix occupait la deuxième position devant Pol Espargaró, mais pendant que le premier entrait dans une lutte avec Jorge Martín pour la tête, le second ne parvenait pas à résister à Álex Rins, souffrant d'un manque d'adhérence.

"Je suis déçu, c'est sûr. Je suis d'abord désolé pour l'équipe. On n'a pas assez rapides tout le week-end mais malgré ça, avec une moto qui n'était pas parfaite, on faisait une course acceptable, [j'étais] quatrième. En suivant Álex, je me disais qu'au pire on finirait cinquième et ce n'était pas mal du tout dans des conditions où l'on souffrait."

 

La Honda version 2022 semblait avoir trouvé le grip arrière qui lui faisait défaut l'an passé mais la machine japonaise est retombée dans ses travers à Termas de Río Hondo, ce qui l'a poussé à dépasser la limite : "La moto ne fonctionnait vraiment pas comme dans les tests [de pré-saison]. On manquait vraiment de grip arrière. Ici, avec cette carcasse, c'était vraiment mieux qu'en Indonésie, mais malgré ça je n'ai pas pu finir la course. J'ai essayé de reprendre du temps à Rins au freinage et j'ai fini par terre."

"Je perdais pas mal de temps dans les accélérations par rapport à Álex, et il fallait trouver un moyen de rattraper le temps [perdu]", a ajouté Pol Espargaró. "À chaque tour, je freinais un peu plus tard parce qu'à chaque fois, j'avais moins de carburant, je pouvais mieux me rapprocher, mais j'ai commencé à patiner, encore plus que lui. Il fallait freiner de plus en plus tard et quand j'ai vu qu'il restait 13 ou 14 tours, je savais que ça serait très dur de finir cette course. J'ai continué jusqu'à ce que ça finisse comme ça."

Le Catalan espère maintenant que le GP d'Argentine restera une anomalie dans sa saison, après un week-end sur un circuit très poussiéreux et donc très glissant. Candidat à la victoire à Doha et en difficulté au GP d'Indonésie, dans un week-end où le choix de pneus a fait polémique, puis en Argentine, Espargaró espère un retour à la normale dès la fin de semaine, à Austin.

"Ce qui est positif, c'est que les conditions [du GP d'Argentine] sont les pires que l'on rencontrera cette année. C'est impossible d'avoir des conditions plus mauvaises. Dans ces conditions, avec mes plus mauvaises sensations, on est dans le top 5, donc la vitesse est là [mais après] trois courses, avec une bonne vitesse, on n'est que dixièmes du championnat. C'est douloureux, c'est décevant."

"Par rapport à Aleix ou Aprilia, on avait moins de grip. Dans les courses sur ces circuits où il y a peu de gomme, on y est plus sensibles et on a un peu plus de mal. Maintenant on va au Texas, où on aura les pneus du Qatar, les mêmes composés. C'est un circuit où il y a plus d'activité, avec un véritable asphalte, donc la piste devrait offrir plus d'adhérence. On devrait retrouver un package normal, une moto normale, et être plus performants. Si on est plus performants là-bas, on retrouvera les sensations normales et ce cauchemar sera terminé."

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