La grosse frustration de Pol Espargaró après la chute du départ

Pol Espargaró a été touché au poignet dans la chute survenue au départ de la course de Misano. S'il n'a été qu'une victime collatérale de l'accrochage, le pilote Honda n'a pas caché sa frustration, estimant qu'une piètre qualification y était pour beaucoup.

Le carambolage survenu au départ du Grand Prix de Saint-Marin, ce dimanche à Misano, n'a pas engendré d'importantes blessures pour les pilotes impliqués. Pol Espargaró a cependant dû être examiné à cause d'un poignet gauche douloureux. Malgré le choc, il semble avoir évité toute fracture, ce qui était pour lui l'essentiel alors que ce poignet a déjà été blessé il y a deux ans lors du Grand Prix d'Aragón.

"J'ai une vieille blessure, je m'étais cassé le poignet, et il semble y avoir une luxation", explique le pilote espagnol. "Quand j'ai sauté de la moto, j'ai senti un peu de douleur, puis ça a un peu disparu étant donné que j'étais échauffé, mais maintenant ça recommence et ça enfle. J'ai donc voulu m'assurer qu'il n'y avait rien de cassé. Rien n'est cassé, mais ça ne cesse de grossir."

Espargaró estime néanmoins qu'une journée de repos demain suffira à le remettre d'aplomb afin que le test au programme mardi et mercredi ne soit pas compromis : "Je pense que ça va aller, parce qu'il n'y a rien de cassé. Ça veut dire que demain, ça va faire mal mais ensuite ça devrait aller mieux."

Quant à la dynamique de l'accident en elle-même, elle semble selon lui devoir être mise sur le compte d'une attaque un peu trop musclée de la part de Brad Binder, comme le pense également Johann Zarco"Rien de mal à ça, c'était juste agressif", juge-t-il, sans chercher la polémique avec son futur collègue chez KTM.

"D'après les images que j'ai vues, je crois que Brad est entré dans le premier virage un peu trop vite, [il était] sur le vibreur à l'intérieur, et je pense qu'il a touché Johann, qui pour cette raison est tombé. Puis Johann a fait tomber Pirro, qui m'a ensuite fait tomber. Je crois que c'est ce qui s'est passé, mais je ne suis pas vraiment sûr", tente d'expliquer le pilote espagnol.

Binder, quant à lui, décrit un début de course très mouvementé et un incident de course regrettable. "Ça a été le chaos dans le premier virage. J'ai serré à l'intérieur et je pense que quand Zarco a tourné, tout le monde s'est regroupé", explique-t-il. "Je crois qu'il s'est fait prendre en sandwich au milieu", ajoute le Sud-Africain, précisant avoir senti qu'il touchait quelque chose avec sa botte gauche, ce qui a possiblement entraîné la chute du Français. "Je suis désolé d'avoir été impliqué là-dedans", assure-t-il, impuissant.

Une fois Zarco déséquilibré, ce sont Michele Pirro puis Pol Espargaró qui ont été envoyés au tapis dans un effet domino. L'Italien, aligné par Ducati avec une wild-card, a été évacué sur une civière mais s'en sort sans blessures. Quant au pilote Pramac, il s'estime chanceux de ne pas s'être blessé, ne souffrant que d'ecchymoses sur la hanche.

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"On ne travaille pas assez dur"

Bien que globalement rassuré par les examens médicaux passés, Pol Espargaró a laissé éclater sa frustration au micro du site officiel du championnat lorsqu'il a été interrogé sur le manque de chance qui a été le sien en étant impliqué dans cette chute collective.

"Tout est entre nos mains, les choses n'arrivent pas par hasard", a-t-il affirmé. "On part derrière, et quand on part derrière on a plus de mal à se battre pour les positions [qu'on vise]. Certes, ce n'était pas de ma faute, j'ai été envoyé au tapis [...] mais au final on partait pratiquement derniers parce qu'on n'est pas assez rapides. C'est tout. C'est ça le principal."

Tout est entre nos mains, les choses n'arrivent pas par hasard. Certes, ce n'était pas de ma faute, j'ai été envoyé au tapis mais on partait pratiquement derniers parce qu'on n'est pas assez rapides.

Pol Espargaró

Le pilote espagnol avait obtenu la 19e position sur la grille de départ pour cette course, soit son plus faible résultat de la saison en qualifications. "Je peux pousser autant que je veux mais si on est lents et que la moto ne fonctionne pas, qu'est-ce que je peux faire ? Je veux être le plus rapide de la grille, je suis aussi motivé qu'au premier jour, je pense que je suis dans le meilleur moment de ma carrière psychologiquement et physiquement, mais c'est super frustrant parce que je sens que je ne peux pas en tirer profit."

"Le résultat d'aujourd'hui, cette chute, c'est parce qu'on n'est pas dans la position où l'on devrait être. C'est tout. On peut se plaindre des autres mais il faut qu'on se concentre sur nous-mêmes, qu'on essaye de faire de meilleurs samedis, d'être plus rapides en qualifs, et ensuite les courses seront beaucoup plus faciles. Si on part devant, personne ne nous touche. C'est dans cette position qu'on devrait être."

Alors que Honda ne parvient toujours pas à sortir la tête de l'eau après deux années particulièrement rudes, Espargaró, sur le départ, observe avec amertume l'aisance du clan Ducati pour aller chercher les chronos, mais aussi les efforts fournis pour développer les machines concurrentes.

"Il faut qu'on prenne tous les risques pour faire ce tour-là, le tour parfait qui va nous qualifier en Q2. On peut le faire une fois, mais ensuite quand on réessaye de pousser aussi fort, on tombe, comme ça m'est arrivé samedi matin. Alors, oui, je suis le premier à vouloir partir devant et faire des choses différentes, mais ça n'est pas facile. Il faut clairement qu'on commence à travailler plus dur pour améliorer la situation", affirme-t-il. "C'est la seule façon de progresser, travailler plus dur. On ne travaille pas assez dur."

"Combien de choses, de pièces avons-nous testées depuis le Qatar sur cette moto ? Pas tant que ça. Mardi, au test, on ne semble pas avoir beaucoup de choses à essayer… Ça n'est pas comme ça qu'on va progresser", poursuit-il avec vigueur. "Les autres, on les voit mettre des ailerons sur leurs motos tous les deux ou trois mois, ils essayent de les améliorer et ils sont toujours plus rapides. Aujourd'hui, la course a été une demi-seconde au tour plus rapide que l'année dernière, quand Marc [Márquez] et moi étions montés sur le podium. Imaginez, on aurait été ridiculement mauvais l'année dernière aussi par rapport à cette année, alors il faut qu'on progresse."

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