Poncharal : "Là, on y a vraiment cru"

Un an quasiment jour pour jour après avoir enfourché pour la première fois la Yamaha confiée à l'équipe Tech3 en vue de la saison 2017, Johann Zarco a donc conclu son premier exercice en MotoGP en égalant son meilleur résultat de la saison avec la deuxième place, une position qu'il avait déjà obtenue au Mans à la fin du mois de mai. 

L'épilogue d'une saison pleine pour les troupes d'Hervé Poncharal, qui sont parvenues à remplir l'objectif fixé en début d'année de damer le pion à Suzuki au Championnat teams, pour finir à la quatrième place.

Et si le début de championnat du constructeur japonais, pour le moins laborieux, a joué un rôle clé dans la hiérarchie à la fin de cette saison 2017, les performances fournies tout au long de l'année par l'équipe de Bormes-les-Mimosas ont au moins joué un rôle équivalent dans ce résultat final.

Le Grand Prix de Valence en est en ce sens un formidable exemple, avec un magnifique baroud d'honneur de Zarco, qui aura mené la meute durant 25 des 30 tours de course, soit plus que sur toute autre épreuve jusqu'ici.

À telle enseigne que le patron de la structure française, Hervé Poncharal, a bien cru venue l'heure du succès pour son équipe. "Au Qatar, on a fait un tiers de la course devant et on ne savait pas comment la course aurait pu évoluer au fur et à mesure des tours", a-t-il commenté, au micro d'Eurosport. "Mais là, on y a vraiment cru, surtout qu’il y avait quand même Lorenzo à terre, Dovizioso à terre, Marc Márquez qui était hors du coup suite justement à divers incidents durant la course, c’était donc un mano à mano avec Dani Pedrosa."

Impossible de répondre à l'attaque de Pedrosa

Et si Márquez a bien essayé de répliquer en repassant très provisoirement devant Zarco dans le 23e tour, c'était pour mieux se faire peur dans le virage 1 quelques instants plus tard. Mais c'est finalement dans ce même tournant que le Français a dû s'incliner face à la passe d'armes imparable de Pedrosa dans la dernière boucle.

"On sait qu’en bagarre, Johann est plutôt plus agressif que Dani, donc on y a cru", souligne cependant Hervé Poncharal. "Franchement, à l’entrée du dernier tour, je me suis dit : ‘Y a 50-50’, 50 pour Johann, 50 pour Dani'. Dani a été intelligent, il est passé au premier virage à l’intérieur, il a un peu tassé pour lui faire perdre suffisamment de distance pour ne pas qu’il puisse l’attaquer au deuxième virage. Il savait que Johann était mieux dans la deuxième partie du circuit et que lui était plutôt mieux dans la dernière partie…"

Au total, on aura donc vu cette année un pilote Tech3 mener une course à huit reprises – sept fois pour Zarco, et notamment lors de chacune des quatre dernières courses, et une fois pour Folger sur ses terres en Allemagne.

Mais cette fois-ci encore, il a fallu se résigner à finir deuxième même si, comme l'a expliqué le Rookie de l'année en conférence de presse hier, le plus important est d'avoir pu envisager de nouveau la victoire. "Ça s’est terminé à peu de choses près", reconnaît Poncharal. "Johann était dans un état d’esprit où il a réessayé de l’attaquer [Pedrosa] à l’entrée du troisième secteur, il a perdu l’avant et à ce moment-là il s’est dit ‘Bon, on va faire deuxième’. Mais en tout cas, la victoire était vraiment très proche et dans cette saison, je n’y ai jamais autant cru, parce que quand on attaque le dernier tour devant, même si Dani Pedrosa est à vos basques de quelques millièmes, on y croit fort."

Avec Fabien Gaillard