Poncharal "très, très fier" de la "fantastique" 4e place de Fernandez

Augusto Fernández a enchanté son directeur d'équipe avec une magnifique quatrième place signée au Mans.

Augusto Fernandez, Tech3 GASGAS Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Auteur en France de son meilleur résultat pour ce qui représente sa "rookie season" dans l’élite du championnat MotoGP, Augusto Fernández (Tech3), unique rookie du plateau cette saison, n’a pas manqué de charmer son directeur d’équipe, le Français Hervé Poncharal. Le pilote de 25 ans au parcours atypique a réalisé un Grand Prix remarqué sur le circuit Bugatti, au Mans, au guidon de sa KTM satellite.

Qualifié directement en Q2, le Majorquin s’était attribué la 12e position de la grille de départ pour les courses du week-end manceau. La performance en course de Fernández, dimanche, n’a rien dû au hasard ou aux circonstances de course et le jeune espagnol s’est vite montré capable d’adopter un rythme aussi compétitif que constant que nombre de ses compères de la grille ont remarqué, à commencer par Jack Miller, dont la lente descente depuis les commandes de la course jusqu’à une position à la marge du top 10 a fini par se traduire par une chute ; ou encore Aleix Espargaró qui se trouva incapable de le dépasser dans sa course de remontée.

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Un résultat au mérite

Des chutes, il y en a eu beaucoup en course, dimanche, mais au contraire de nombre de ses poursuivants, Fernández n’a pas particulièrement bénéficié de celles-ci pour obtenir sa position finale à l’arrivée, acquise grâce à un réel rythme l’ayant vu franchir la ligne à 6.3s du vainqueur solitaire Marco Bezzecchi, et surtout à 1.5s du podium de Johann Zarco.             

"Ce que je voudrais aussi mettre en avant, c’est qu’il n’est pas là uniquement parce qu’il y a eu des chutes devant : c’est un petit peu dévaloriser sa performance", tenait à préciser un Hervé Poncharal ravi, au micro de Canal+, après la course de dimanche. "Il faisait des temps similaires aux autres pilotes de la même marque – [Brad] Binder et [Jack] Miller –, il allait même plus vite parce qu’il les a passés tous les deux."

"Il était en bagarre avec Aleix Espargaró sur l’Aprilia officielle, qui n’a jamais réussi à le passer. Et il est très, très proche, en temps, de la deuxième position de Johann [Zarco] et Jorge Martin. Donc c’est une vraie place de quatrième, on en est très, très fier. C’est sa cinquième course seulement, il est rookie, il travaille super bien. Il a aussi du mental, parce qu’il est tombé dans la matinée au warm-up et ce n’est pas facile de repartir après une chute – c’était quand même une grosse chute – de faire le départ qu’il a fait et d’avoir le rythme qu’il a eu. C’est fantastique."

Aleix Espargaró félicite Augusto Fernández

Cette quatrième place est survenue alors que l'avenir d'Augusto Fernández dans la galaxie KTM/GasGas est déjà incertain, une promotion de Pedro Acosta pour la saison 2024 étant possible. Aleix Espargaró, qui a vu l'arrivée du GP de France dans la roue de Fernández, s'est félicité de la performance de son compatriote dans un tel contexte.

"La course d'Augusto a été folle", a estimé l'Espagnol. "Bravo à lui parce qu'il ne s'agit pas que de partir devant. Il a pu doubler les KTM et rouler à un rythme très solide. J'étais très content pour Augusto. Je sais à quel point c'est dur de garder sa place dans ce paddock, il faut se battre comme un lion et il le fait dans une situation qui n'est pas la meilleure. On sait ce que cette équipe a fait avec les rookies par le passé, donc sa position n'est pas facile en ce moment."

"Mais il travaille dur et il est le Champion en titre du Moto2. Dans le dernier tour, j'ai eu des opportunités de le doubler mais j'ai décidé de ne pas essayer parce que je pense que c'était trop risqué et que je ne voulais pas ruiner sa course, vu qu'il faisait quelque chose d'incroyable."

Heureux, Fernández estimait de son côté que l’une des clés de sa performance au Mans, au-delà des qualifications, résidait dans la confiance trouvée au guidon de sa machine lors de  la journée de tests organisée en Andalousie dans la foulée du GP d’Espagne.

"Tout est tellement serré que le fait de pouvoir faire un test – comme celui de Jerez – et d'essayer de petites choses, des choses stupides, m'a donné beaucoup de confiance, de cohérence, et m'a permis de mieux sentir la moto... C'est le premier week-end où j'ai fait tout ce qu'il fallait, donc je ne veux pas m’emballer. Voyons si nous pouvons faire aussi bien au Mugello."

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Un pilote régulier

L'une des principales réussites de Fernandez cette année est qu'il a terminé les cinq courses du dimanche et qu'il a toujours amélioré sa position entre le départ et l’arrivée. Au Portugal, l’Espagnol est parti 18e sur la grille et a terminé 13e ; en Argentine, il est passé de la 17e à la 11e place ; à Austin, de la 20e à la 10e place ; à Jerez, de la 21e à la 13e place ; et au Mans, de la 12e à la 4e place, après avoir atteint la Q2 pour la première fois.

Il s’agit donc là d’une nouvelle manche conclue dans les points pour celui qui pointe au 14e rang du général, dix points derrière Franco Morbidelli et cinq devant Fabio Di Giannantonio.

Dithyrambique, Poncharal, a plus largement fait étal de son amour pour cette discipline qui lui apporte tant d’émotions communicatives, au travers des performances de ses pilotes mais aussi plus généralement de la communion entre la discipline et son public.

"Augusto nous a fait une course incroyable. C’est ce qui fait l’intérêt du sport et, je dirais, des Grands Prix moto : jamais rien n’est écrit à l’avance. On l’a vu, beaucoup de choses se sont passées. On a battu le record de spectateurs ici au GP de France. Et avoir cette foule qui regarde, et qui suit, et qui soutient les pilotes […], ce sont des vrais passionnés, des vrais amateurs de sensations et d’histoires humaines. Et je peux vous dire que même si on [Tech3] n’a pas de pilotes français, il y en avait beaucoup qui étaient au pied de notre box à nous féliciter, donc ça fait chaud au cœur. On n’a pas toujours eu de la chance lors de notre GP national, et cette année ça a voulu jouer."

Avec Fabien Gaillard

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