Pour Valentino Rossi, battre Márquez "serait un miracle"

L.B., Alcañiz - L'an dernier, le pilote Yamaha avait, certes, terminé cette course en troisième place, dans le sillage d'un Dani Pedrosa transcendé, mais il se souvient également qu'il avait cumulé 2"1 de retard sur Lorenzo et 1"5 sur Márquez rien que dans le premier tour… Compte tenu des performances très prometteuses du Catalan sur les deux jours d'essais menés sur le MotorLand en préparation de la course, il n'exclut pas que ce scénario puisse se répéter demain.

"Il y a le risque de prendre deux secondes dans le premier tour, parce que je suis sixième comme l'année dernière", rappelle Rossi. "L'année dernière, je n'étais pas bien parti. Ici, le premier virage est très proche [de la grille de départ] et partir de la deuxième ligne c'est donc un peu un problème."

Leader du championnat avec 43 points d'avance sur le Docteur, Marc Márquez a toutes les cartes en mains pour frapper fort dimanche. S'il indiquait en entame de Grand Prix pouvoir accepter d'être titré sans ne plus gagner de courses d'ici à la fin de la saison, d'aucuns pensent au contraire que le pilote Honda pourrait assommer la course en attaquant. "Seul lui le sait et il le décidera probablement en course", tempère Rossi. "En tout cas, il est parti très fort, il est en pole et il est celui qui a le meilleur rythme, alors il peut assurément tenter sa chance."

"Il faut toujours être assez réalistes et regarder les feuilles des temps : les chiffres ne mentent jamais. Penser battre Márquez demain, je ne dis pas que ce sera impossible mais ce serait un miracle", souligne le nonuple Champion du monde, qui pense devoir se battre plutôt pour les accessits : "L'important, c'est de marquer des points, d'essayer de monter sur le podium, ce qui ne sera pas facile parce qu'il y a quatre ou cinq pilotes très rapides pour la deuxième place. Ensuite on verra… J'ai 43 points [de retard], si au final ce sont 40 ou 46, au fond ça change peu pour nous."

Une journée commencée au sol

Cette qualification en deuxième ligne intervient au terme d'une journée bien mal entamée pour le pilote italien, parti à la faute dès son tour de sortie des stands, ce matin. "C’était une journée très importante. Le samedi il y a toujours beaucoup de travail, surtout sur une piste comme celle-ci, où il faut essayer de regarder les pneus. Mes choix n'ont pas été les meilleurs, parce que je me suis étalé au bout d'un demi-tour", résume l'Italien, envoyé en highside par le pneu arrière le plus dur.

"Commencer la journée comme ça, ça n'est pas fantastique. D'un autre côté, j'ai eu de la chance et je dois dire merci à Dainese parce que je suis tombé assez lourdement sur l'épaule droite. L'airbag a très bien fonctionné et m'a probablement sauvé. Je me suis fait un peu mal au doigt, il me gêne un peu mais à part ça, ça va", ajoute-t-il.

Après ce réveil mouvementé et le temps perdu pendant cette séance, Rossi est surtout déçu de sa sixième place sur la grille, lui qui a repris l'habitude de cumuler les départs de la première ligne. "Je ne suis pas très content, je pense que j'aurais pu faire mieux mais je n'ai pas réussi à boucler le bon tour, d'autant qu'on est tous en deux dixièmes."

"Il y a aussi des choses positives, parce qu'en EL4 j'ai été plutôt compétitif en termes de rythme de course. Je me sentais assez bien et j'ai fait de bons temps, c'est donc important. Mais tout est encore à construire. On a encore beaucoup de choses à essayer, et puis il faut surtout voir quelles seront les conditions demain matin parce qu'il semble qu'il fera un petit peu plus frais et il sera donc important de faire le bon choix de pneus devant et derrière."

En termes de stratégie pneumatique, Valentino Rossi penche pour des pneus durs, option qui devrait d'après lui s'avérer majoritaire dans le peloton, même si le thermomètre s'abaisse un peu. Reste à voir si les prévisions météo, pour l'heure très changeantes, se stabiliseront sur un temps sec, ou pas…

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