Miller et Bagnaia, "une approche différente de la course"
Pramac Ducati aura un pilote sur la première ligne de la grille en la personne de Jack Miller, tandis que son second représentant Pecco Bagnaia, passé à deux doigts de la pole mais ayant vu son meilleur temps annulé en qualifications, devra s'élancer depuis la cinquième position en vue de la course de ce dimanche.

Lors de la dernière épreuve en date à Misano, la semaine dernière, Jack Miller et Francesco Bagnaia étaient tous deux partis depuis la deuxième ligne de la grille, respectivement cinquième et sixième. Bagnaia avait ensuite conclu le Grand Prix de Saint-Marin sur la seconde marche du podium, 2''2 derrière Franco Morbidelli, tandis que Jack Miller avait connu une course moins réjouissante avec une arrivée au huitième rang, à onze secondes de la victoire et juste derrière la Ducati d'usine d'un Dovizioso que l'on sait en délicatesses avec sa monture.
Cette fois, Miller entend bien se montrer plus menaçant aux avant-postes, tandis que Bagnaia, irrésistible en Essais Libres avec le meilleur temps combiné puis lors du warm-up, compte sur une nouvelle course solide malgré une jambe toujours boiteuse pour définitivement convaincre le management de Ducati de lui céder le guidon d'usine en 2021.
Lire aussi :
Alors que le départ du Grand Prix d'Emilie-Romagne sera donné dans quelques heures, Francesco Guidotti, team manager de l'équipe, revient un peu en arrière et analyse en particulier l'amorce de la dernière course de Miller et Bagnaia, tirant les leçons des approches différentes de son duo.
"C'est une approche différente de la course, avec différents caractères ! Notamment pour Pecco, qui a raté trois courses après cinq semaines. Sa première partie de la course a été très prudente et il a fait attention à ne pas commettre d'erreur ; il avait besoin de rester terre à terre pour aborder le premier tour, puis il a été très rapide dès qu'il a commencé à pousser et ça s'est très bien passé : il a pu pousser jusqu'à la fin", commente l'Italien.
"Pour Jack, vous le savez, il est très solide au départ et il prend toujours de bons départs. Son approche est plus sauvage [rire] ! Il a donné 100% dès le début", sourit Guidotti, séduit par le sens de l'attaque de l'Australien. Un style sans réellement de compromis dans les premiers kilomètres de course, qui a peut-être coûté chez dans un cadre plus large, mais que son team manager soutient tout de même. "Il est certain que pour la durée vie du pneu, c'est plus dangereux et que parfois ça fonctionne et d'autres moins… Sur cette course, il est certain que ça aurait pu être mieux mais comment dire à Jack de ne pas faire ça au départ ! Peut-être doit-il ajuster un tout petit peu au début et être un peu plus calme pour quelques tours, puis revenir en force après. Mais j'aime ça chez Jack !"

Dès lors, Pramac a envisagé quelques changements sur les réglages de ma moto et envisage une approche différente dans la gestion des pneus, en espérant que les pilotes sauront aussi apprendre de la dernière épreuve. "Oui, ce n'est pas qu'au niveau de Jack [que des ajustements sont nécessaires, ndlr], c'est aussi au niveau des réglages et il faut un peu changer ceux-ci pour lui permettre d'être plus constant et plus rapide sur l'ensemble de la course. Peut-être aussi au niveau du choix du pneu", poursuit Guidotti avec bienveillance.
"Nous avons la chance cette année de faire une deuxième course sur ce même circuit donc ça peut beaucoup aider à comprendre si ce n'est qu'une question de réglages, de pneus ou de style de pilotage. La plupart du temps, c'est l'ensemble qui peut être ajusté et de petits pas faits de chaque côté peuvent vraiment aider."
L'un des premiers commentaires d'après-couse de Pecco Bagnaia après son arrivée en seconde position la semaine dernière a concerné le départ : la prochaine fois, promettait alors l'Italien, un départ plus agressif serait nécessaire pour tenter de jouer la victoire. Mais tout le monde est aussi plus rapide ce week-end grâce aux enseignements tirés de la première course et des tests collectifs de mardi, signifiant que la gestion des pneus devrait elle aussi évoluer.
"Comme je l'ai dit, il a été prudent parce que c'était sa première course après de longues semaines passées dans le canapé", répète Guidotti. "Il avait montré son potentiel [sur les départs] en Moto2 et il est certain que c'est un petit peu différent en MotoGP mais il est capable de prendre un meilleur départ s'il pousse un petit peu plus au début…"

Article précédent
Warm-up - Le Márquez que l'on n'attendait pas !
Article suivant
Pourquoi Quartararo ne changera pas d'approche dans la quête du titre

À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP d'Émilie-Romagne |
Pilotes | Jack Miller , Pecco Bagnaia |
Équipes | Pramac Racing |
Auteur | Guillaume Navarro |
Miller et Bagnaia, "une approche différente de la course"
Le plus vu en ce moment
Teaser de la présentation Petronas SRT
La présentation des motos de Pramac Racing
L'histoire de Pramac en MotoGP
Présentation des pilotes et motos Repsol Honda
Poncharal : toujours le même feu après l'émotion des premières victoires
Les teams indépendants ont prouvé en 2020 leur capacité à se battre pour la victoire et même pour le titre en MotoGP, et Tech3 a été l'un des acteurs forts de cette saison riche en émotions. Hervé Poncharal s'en remet à peine qu'il repart avidement en quête de nouveaux succès.
Andrea Dovizioso et l'expérience incomparable de 19 ans en Grand Prix
Jamais absent d'un Grand Prix depuis 2002, Andrea Dovizioso referme à présent un chapitre qui représente plus de la moitié de sa vie et qui lui aura apporté des enseignements d'une richesse inégalable.
Comment le duel entre Rainey et Schwantz est entré dans la légende
La rivalité entre Alain Prost et Ayrton Senna est souvent considérée comme la plus forte de l'Histoire des sports mécaniques. Mais celle entre Wayne Rainey et Kevin Schwantz pourrait tout aussi bien prétendre à ce statut. Leur duel a atteint ses sommets en 500cc durant la saison 1991, dont les deux pilotes gardent des souvenirs marquants 30 ans plus tard...
Brad Binder, un destin de leader pour KTM en MotoGP
Sa première saison en MotoGP a vu Brad Binder se hisser extrêmement haut, mais aussi commettre quelques erreurs de débutant. Décidé à ne se trouver aucune excuse, le Sud-Africain affiche par là précisément le trait de caractère qui explique pourquoi KTM voit en lui l'homme de la situation pour prendre les rênes du programme après Pol Espargaró.
Pourquoi Suzuki doit choisir le successeur de Brivio en interne
Le départ de Davide Brivio de Suzuki confronte la marque japonaise à un dilemme : recruter un nouveau directeur d'équipe ou confier le poste à une personne capable de maintenir la philosophie actuelle.
Les dix moments décisifs pour le titre MotoGP 2020
Titré six fois en sept saisons, vainqueur de 43% des courses dont il a pris le départ en MotoGP, Marc Márquez aura été le grand absent de cette saison 2020, ouvrant un boulevard aux prétendants à sa succession dès la première manche. Condensé en quatre mois, le championnat ne s'est toutefois pas arrêté à ce premier coup de théâtre...
L'Autriche 2019, "la dernière grosse émotion" de Dovizioso avec Ducati
Arracher la victoire à Marc Márquez dans une course où il jugeait l'Espagnol favori aura été une émotion incomparable pour Andrea Dovizioso, sans doute son meilleur souvenir avec Ducati.
L'erreur de Márquez qui a véritablement causé sa longue convalescence
Que Marc Márquez décide ou pas de subir une troisième opération pour soigner son bras droit, sa tentative de reprendre la piste à Jerez – quatre jours après la première intervention – restera l'une des pires décisions de l'histoire du MotoGP. Le pilote espagnol pourrait encore en payer les conséquences en 2021.