Quartararo, Bagnaia et Espargaró : Une bonne entente assumée qui étonne

Fabio Quartararo, Pecco Bagnaia et Aleix Espargaró se battent pour le titre MotoGP tout en conservant une très bonne relation en dehors de la piste. Si celle-ci étonne, les trois pilotes la revendiquent, et Espargaró s'emporte même contre ceux qui préféreraient les voir s'écharper.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing, Francesco Bagnaia, Ducati Team, et Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing, Francesco Bagnaia, Ducati Team, et Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Gold and Goose / Motorsport Images

L'époque des rivalités exacerbées en piste serait-elle révolue en MotoGP ? C'est en tout cas l'impression que donne la quête du titre cette saison, avec une ambiance particulièrement bonne entre les trois principaux prétendants à la couronne, qui se tiennent actuellement en 17 points.

Si certains regrettent les duels explosifs du passé comme celui, mythique, que se sont livrés Valentino Rossi et Max Biaggi au début des années 2000, Pecco Bagnaia estime que ce temps est désormais "très loin" et reflète une époque où la lutte acharnée prenait une tournure de "guerre psychologique" animée par les médias.

"Je crois que les journalistes jouaient un rôle là-dedans", a-t-il déclaré en marge du GP du Japon. "On cherche toujours une rivalité, c'est normal car un seul gagnera, mais pour le moment on est des adversaires avec du respect. Je ne vais donc rien dire de mal sur Aleix [Espargaró] parce que je ne le pense même pas et je n'en ai pas besoin. [...] Si quelqu'un dit quelque chose de mal sur moi ça ne me fait rien parce que c'est ce qu'il pense, je n'y fais pas attention."

Aux yeux de l'Italien, les temps ont changé et le respect a pris le pas sur le reste, à l'heure où le MotoGP est de plus en plus serré et où la préparation particulièrement difficile. "On est des pilotes intelligents. Je ne veux pas dire qu'avant ils ne l'étaient pas [rires] mais il y a beaucoup de respect entre nous. On sait tous ce qu'on doit faire pour être à ce niveau. On doit travailler beaucoup chez nous pour arriver ici et avoir un très haut niveau physique et de concentration. Du coup je pense qu'il y a beaucoup de respect entre nous, et que c'est pour ça qu'on a une bonne relation", a ajouté Bagnaia.

"Ça ne veut pas dire qu'on est amis, ça veut dire qu'on est des adversaires mais avec du respect. Si on doit parler, on parle. Si on doit faire une blague, on la fait. Je pense que ça a beaucoup changé ces dernières années et c'est mieux selon moi parce qu'on ne voit pas en piste des choses qui se passaient avant."

Une relation qui résiste aux erreurs commises en piste

L'accrochage entre Fabio Quartararo et Aleix Espargaró à Assen

L'accrochage entre Fabio Quartararo et Aleix Espargaró à Assen

Un point de vue pleinement partagé par Fabio Quartararo, qui estime qui lui est très facile de faire la différence entre ce qui se passe en piste et en-dehors. "Quand je mets le casque, ça peut être ma mère, mon père ou mon frère, j'ai une personne à battre devant moi. C'est assez simple pour moi. On a tous beaucoup de respect les uns les autres car on sait à quel point notre sport est dangereux, mais après il y a des gens avec qui c'est plus facile de discuter et d'avoir une excellente relation. Mais de mon côté c'est très facile de passer d'un gars super sympa à un vrai compétiteur quand je mets le casque", déclarait-il au GP des Pays-Bas.

Un Grand Prix justement marqué par une erreur de la part du Français, qui avait chuté dans les premiers tours de course en emportant Aleix Espargaró avec lui, alors son principal adversaire pour le titre avant la remontée de Bagnaia. Resté sur ses roues, l'Espagnol avait alors entamé une incroyable remontée et terminé quatrième.

Si cet incident aurait pu avoir des conséquences sur la très bonne entente entre les deux pilotes, qui habitent à 200 mètres l'un de l'autre et se voient régulièrement, il n'en avait rien été. "Si un autre pilote m'avait emporté, je me serais peut-être plus énervé, mais Fabio est un pilote propre et il est tout de suite venu s'excuser. On a une bonne relation. Moi je suis franc, quand j'ai une bonne relation avec quelqu'un, j'ai une bonne relation, je ne fais pas semblant et je ne suis pas hypocrite", avait alors expliqué le pilote Aprilia.

Espargaró agacé par les remarques

Ce week-end, au Japon, ce dernier n'a pas changé d'avis et s'est agacé des remarques sur sa bonne entente avec le Français ainsi qu'avec Bagnaia. "Au final qu'est-ce que vous voulez ? Changez de chaîne et mettez du MMA. Ça me fait chier. Vous voulez qu'on se batte ?" a-t-il rétorqué avec son franc-parler habituel. "On sait séparer la piste et le reste. Je ne vais pas me battre avec Fabio. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de tension entre Pecco et Enea [Bastianini] par exemple, mais quand on est ensuite détendus, ça va, c'est bien, c'est normal. Il n'y a pas de tension en-dehors de la piste. Tranquille ! D'accord ?"

Fabio Quartararo et Aleix Espargaró à l'arrivée du GP de Catalogne

Fabio Quartararo et Aleix Espargaró à l'arrivée du GP de Catalogne

Espargaró a néanmoins reconnu que la tension que génère la lutte pour le championnat était forcément palpable en piste, où la moindre erreur peut avoir de lourdes conséquences, surtout à cinq courses de la fin de la saison.

"Je profite et je vois que Fabio profite aussi beaucoup, peut-être plus que Pecco. Je vois Fabio au quotidien. Dans le vol pour venir on était ensemble et on a beaucoup discuté. Je vois que c'est un gars qui profite de la vie, qui est heureux. Mais il y a aussi beaucoup de tension. Par exemple aujourd'hui, il restait peu de temps avant de terminer la séance, et à cause de quelques drapeaux jaunes j'étais 14e et j'ai rapidement pensé que demain il pouvait pleuvoir, que je n'allais pas passer en Q2 et ça complique ton championnat. Ça crée beaucoup de tension", a ajouté l'Espagnol au terme du premier jour à Motegi.

"Regardez Bastianini. Il a chuté et si demain il pleut, ça lui compliquera tout. Si au final il doit partir en étant loin derrière et qu'il y a un contact ou autre au premier tour, personne ne s'en souviendra mais ça sera à cause des EL1, où il ne se sera pas qualifié [en Q2] à cause de cette chute. La tension est donc très élevée et trouver l'équilibre entre profiter et gérer la tension est difficile."

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