Quartararo : Championnat perdu, je me concentre sur la 2e place
Fabio Quartararo n'a pu sauver que deux points du Grand Prix d'Europe, au terme d'un week-end qui n'aura été que de mal en pis. À deux semaines du tomber de rideau sur le championnat, le Français ne se fait plus d'illusions.
Le Grand Prix d'Europe de Fabio Quartararo semblait ne pas pouvoir être beaucoup plus difficile qu'il ne l'avait été durant les deux premières journées, alors qu'il s'est trouvé en très grande difficulté dans les conditions pluvieuses, mais c'était sans compter sur deux nouveaux pépins venus ajouter à ses malheurs dimanche. D'abord une chute, survenue dès le premier tour et qui l'a fait dégringoler à la dernière place, puis un variateur de hauteur capricieux qui a gâché le reste de sa course.
"Mes sensations au warm-up n'étaient pas très bonnes, mais on avait fait de petits changements pour la course. Malheureusement je n'ai pas eu beaucoup de temps pour les expérimenter avant ma chute", regrette le pilote français, parti à la faute au même moment qu'Aleix Espargaró, dans le virage 8. "Aleix est tombé juste devant moi, il était très proche, j'ai dû freiner un peu plus fort en réaction et ça a été similaire à ce qui s'est passé à Silverstone pour moi."
"Donc malheureusement je suis tombé, puis je suis revenu et ensuite j'ai eu un problème avec le variateur de hauteur, qui est resté bloqué pendant beaucoup de tours. Dans tous les tours où je me suis montré plutôt rapide, par rapport au rythme qui était le nôtre, le variateur n'était pas mal", souligne Quartararo, gêné en revanche à chaque fois que le système abaissait à nouveau l'arrière de sa machine et restait bloqué dans une position destinée aux départs des courses. "Dans certains tours je le sentais, dans d'autres non, et on a vu que pendant la majeure partie de la course, environ la moitié, la moto était en position basse. Souvent, l'ajusteur était juste bloqué en bas."
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Qualifié 11e, Fabio Quartararo se trouvait en neuvième position lorsqu'il est parti à la faute. S'il a réussi à remonter jusqu'à la 14e place par la suite pour sauver deux points au terme d'une course solitaire, il estime qu'il n'aurait pu en obtenir qu'une poignée de plus à la régulière. "Je pense malheureusement qu'on avait le rythme pour ne se battre que pour la cinquième, sixième ou septième place, mais si j'avais été à cette position-là, je crois qu'on aurait eu des problèmes de pneu avant, comme en Aragón, et que j'aurais donc terminé comme Franco [Morbidelli, 11e]."
Si le bilan de ce Grand Prix est très lourd pour le pilote français, ce n'est donc pas à mettre sur le compte de ce début de course manqué, mais bien de problèmes généralisés qui pèsent de plus en plus à mesure que l'issue du championnat approche. Celui qui avait réalisé un début de saison parfait en enchaînant deux victoires ne cache plus son agacement face à une irrégularité aux effets désastreux et aujourd'hui, il tire ouvertement un trait sur ses chances de titre.
"Je suis tombé, mais aujourd'hui ça se présentait un peu difficilement de toute façon. Je suis très triste. Le championnat n'est pas fini, mais on se concentre à présent sur autre chose, on va essayer d'assurer la deuxième place. Je suis vraiment déçu mais c'est comme ça et je ne peux rien faire de plus", regrette Quartararo, toujours deuxième mais à 37 longueurs de Joan Mir désormais, et à égalité de points avec Álex Rins.

"J'ai perdu le championnat aujourd'hui", estime le pilote Petronas, tout en retenant un autre épisode néfaste pour ses chances, celui du Grand Prix d'Aragón, où en partant de la pole position il a terminé hors des points à cause d'une pression de pneu avant mal évaluée. Aujourd'hui, il se montre très clair sur les coulisses de cet épisode, révélateur de ce qu'il veut voir changer pour la saison prochaine : "On voulait prendre le départ avec moins de pression à l'avant, mais compte tenu du protocole Yamaha, ils ont dit non et j'ai eu la plus mauvaise course de ma vie, avec zéro point à la clé alors que j'avais le rythme pour me battre pour la cinquième ou la sixième place. Ce sont les deux courses où on a perdu le championnat."
Avant de s'avouer totalement vaincu, Fabio Quartararo retentera sa chance la semaine prochaine, sur le même circuit. Peut-être pourra-t-il alors profiter de l'expérience engrangée ce dimanche, alors que les conditions étaient enfin sèches, correspondant à ce qui est également annoncé pour le week-end prochain. "Pour moi, la moto a changé beaucoup par rapport à l'année dernière et je ne la sens pas mienne", rappelle-t-il. "Quand la moto [fonctionne] dès les EL1, on ne fait ensuite que de petits changements et tout est parfait. Mais quand on commence d'emblée avec des difficultés, alors on est perdus. Et c'est aussi ce qui s'est passé aujourd'hui. Et je pense que ça n'est pas juste moi, mais c'est très dur à comprendre. C'est pour ça aussi que je voulais vraiment finir la course et essayer d'être rapide et de voir ce qu'il en était avec les pneus et tout le reste."
"J'ai vraiment hâte d'être à la semaine prochaine parce qu'il est vraiment difficile d'accepter les résultats que je fais cette année, qui sont tellement irréguliers. Peut-être que les gens pensent que je ne suis pas motivé, mais je le suis plus que jamais. Je veux juste performer, mais malheureusement ce n'étaient pas les bons choix, pas les bons réglages, et il y a quelque chose qui n'allait pas. J'ai vraiment hâte d'être à la semaine prochaine pour essayer de montrer mon potentiel avec une position que je mérite."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP d'Europe |
Catégorie | Course |
Lieu | Valencia Grand Prix Circuit |
Pilotes | Fabio Quartararo |
Équipes | Petronas SRT |
Auteur | Léna Buffa |
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