Guéri du COVID-19 et mentalement apaisé, Quartararo est prêt
Physiquement amoindri par le COVID-19 au mois de décembre, Fabio Quartararo est aujourd'hui en forme, mais aussi reboosté mentalement après les déceptions de la saison passée.

Fabio Quartararo a révélé il y a quelques jours avoir contracté le COVID-19 pendant la coupure hivernale et avoir été suffisamment touché pour perdre en condition physique. Désormais requinqué, il en a dit plus sur la manière dont le virus l'a frappé, "une semaine après Portimão", concédant qu'il a été infecté en ayant quelque peu baissé la garde après des mois passés à suivre un protocole très contraignant pendant le championnat.
"Entre Jerez et Portimão, ça avait été très strict. Je passais mon temps à la maison, avec Tom [son assistant] ou de très petits groupes de ma famille, et après Portimão on n'avait plus les mêmes réflexes", admet le pilote Yamaha. "On ne se lavait plus les mains autant qu'on le faisait pendant le championnat, on enlevait un peu trop le masque... Et j'ai attrapé le COVID-19."
"J'ai fait une forme assez dure et il m'a fallu au moins un mois pour revenir à 100%, j'étais donc un peu inquiet. Finalement, je suis content, parce que j'ai atteint un très bon niveau et je me sens très bien. Je suis content d'être revenu à une condition physique de 100%", se félicite Quartararo, soulagé d'avoir été touché durant la période la plus creuse de l'année, si bien que sa préparation physique n'en a pas été perturbée.
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"J'ai attrapé le COVID-19 fin novembre, début décembre. C'était un moment où l'entraînement était un peu light, car la préparation physique à bloc commence mi-décembre, jusque début mars. C'est sûr que j'ai perdu un petit peu de condition physique pendant un mois, mais je l'ai récupérée et ça n'a pas vraiment changé", ajoute-t-il.
L'aide d'un psychologue pour se recentrer
Sa préparation mentale, quant à elle, représentait une part importante du travail hivernal pour Fabio Quartararo, qui n'avait pas caché son intention de refaire des séances chez un psychologue après avoir accusé le coup la saison dernière. Alors que le championnat lui a échappé de façon étonnante quand il n'a pas pu empêcher une dégringolade de la première à la huitième place du championnat en cinq manches, il admet que "[son] manque d'expérience [l'a] déstabilisé".
"Ça ne me dérange pas du tout de dire que je suis allé chez un psychologue, parce que je sais le bien qu'il m'a apporté dans le passé et je pense qu'il peut encore m'apporter des choses. C'est pour ça que j'ai décidé d'y retourner", explique le Niçois, qui a déjà fait appel à ce type d'aide lorsqu'il courait en Moto2 ou après un premier Grand Prix MotoGP qui l'avait "mis KO".

En quoi cela l'a-t-il aidé cet hiver ? "Avant toute chose, à rester calme", répond d'emblée le Français, qui explique avoir notamment voulu se détacher de "tous ceux qui pensent [qu'il n'est] pas bien entouré".
"Par exemple, l'année dernière j'ai beaucoup entendu dire : 'Ah, Fabio n'a pas de coach de pilotage', 'Fabio n'est pas entouré par les bonnes personnes'… Ça n'est pas que ça m'affecte, mais [j'ai besoin] de me concentrer pour tout oublier, oublier tout ce que les gens disent, car je sais que j'ai les bonnes personnes autour de moi", explique-t-il.
Avoir un analyste de performance qui se dédierait à lui sur les Grands Prix, très peu pour lui... "Je n'ai pas besoin d'un coach de pilotage. Je veux que le groupe reste aussi restreint que possible, et avec toute la télémétrie on peut voir exactement où l'on perd", pointe-t-il. "Franchement, je ne veux pas avoir quelqu'un en qui je n'ai pas confiance à 100%. Si je trouve quelqu'un dont je sens vraiment qu'il peut m'aider, alors je le prendrai comme coach, mais pour le moment il n'y a personne que je voudrais absolument. Je ne veux pas prendre quelqu'un juste pour dire que j'en ai un. Je pense que c'est inutile de dire qu'on en a un si, sur dix choses qu'il vous dit, il se trompe huit fois. Tant que je n'ai pas trouvé la bonne personne je n'aurai pas de coach de pilotage."
Soit. Mais aussi sûr de lui puisse-t-il être, Fabio Quartararo semblait malgré tout avoir besoin de l'aide de son psychologue pour réussir à oublier ces commentaires qu'il a pu entendre. "Je pense que le psychologue m'aide à me concentrer juste sur moi-même et à ne pas perdre mon temps à écouter les gens dire des choses qui, à mon avis, ne sont pas vraies. Je ne veux pas y donner de l'importance", admet-il.
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"Je pense qu'il m'aide à suivre une voie", ajoute également le Français. "Par exemple, l'année dernière, quand la moto ne fonctionnait pas très bien, je voulais piloter, aider l'équipe à la régler, trouver des idées pour voir si on pouvait l'améliorer… Mais mon boulot c'est d'analyser [les datas] avec le responsable des données et mon chef mécano, de donner mon avis, de piloter, mais pas de réfléchir pendant des heures à quels réglages je veux mettre en place. Il faut que je déconnecte, que je me concentre sur mon job et non pas suivre plusieurs voies à la fois. Et c'est à ça que le psychologue m'aide."
Fabio Quartararo indique qu'il reverra son psychologue avant le début du championnat, prévu dans un mois et demi. "Pour l'instant, je ne peux pas vraiment dire si le psychologue m'a apporté quelque chose, je pense que c'est plus pendant la saison que je vais voir s'il y a eu du positif ou pas", souligne-t-il. "Pour le moment, je vois que je me sens bien, je ne pense à rien d'autre qu'à être prêt pour la première course. Je me sens bien mentalement et physiquement, donc il ne reste plus qu'à attaquer le début de saison au Qatar."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Fabio Quartararo |
Équipes | Yamaha Factory Racing |
Auteur | Léna Buffa |
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