Quartararo découvre la place de leader, "une sensation géniale"

Pour la première fois depuis qu'il a rejoint la catégorie MotoGP, le jeune pilote français a tenu les rênes d'une course, face à deux des références de la discipline. Une émotion qu'il n'est pas près d'oublier, mais qui ne change pourtant en rien son approche mesurée de cette première saison.

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Fabio Quartararo ne redescend pas de son nuage, particulièrement depuis le début de la saison européenne, qu'il a entamée par une pole position à Jerez. Depuis, celui qui est le plus jeune pilote du plateau est parti deux autres fois du meilleur emplacement, et il vient d'enchaîner deux podiums en guise de récompense. Mieux, il a occupé hier la tête de la course d'Assen, une première pour lui en catégorie reine. Un véritable rêve éveillé pour le Niçois, qui déclarait hier avoir vécu "le meilleur moment de [sa] vie, encore plus que [son] premier podium !"

"À un moment, j'ai pensé au fait que quand j'étais petit, je regardais cette course et je regardais bien sûr celui qui était en tête. Et, aujourd'hui, j'ai été en tête d'une course MotoGP pour la première fois ! Et je l'ai fait pour plus d'un tour", se réjouissait Quartararo, resté aux commandes en effet pendant 12 des 26 tours de la course. "C'est une super sensation. Les premiers tours ont été bien meilleurs que sur les premières courses de la saison, et boucler des tours en tête pour la première fois en MotoGP, c'est génial. […] J'ai fait mes premiers tours [de leader] l'année dernière en Moto2, mais on sait que c'est différent. En Moto2, j'étais devant des pilotes top, mais là on sait qu'il n'y a pas plus haut comme niveau."

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Bien parti, le pilote Petronas s'est d'emblée installé dans la roue des Suzuki, si bien qu'au troisième tour, c'est lui qui a saisi l'opportunité de la chute de Rins pour prendre les rênes des opérations. Déjà, Marc Márquez et Maverick Viñales le marquaient à la culotte, annonçant ce qui allait devenir une bagarre à trois au fil des tours. "J'ai vu Márquez 0 ou Viñales 0 tout le long [sur mon panneau], mais j'ai quand même réussi à faire de très beaux tours", se félicite-t-il, satisfait de ne pas avoir cédé à la pression.

"Je me suis dit 'je donne le maximum', mais je savais que pour les derniers tours je ne pourrais rien faire. Même quand j'étais devant, je n'en pouvais plus. Physiquement, j'étais super bien mais j'étais super crispé dans le secteur dans lequel on allait super vite vendredi et samedi, mon bras tremblait, je ne pouvais rien faire. Donc je me suis dit, je m'amuse le plus possible, j'essaye de creuser une petite avance sur le groupe de derrière, et c'est ce qu'on a fait."

Posé et mesuré malgré les succès qui se succèdent, Fabio Quartararo se plaisait à rappeler à quel point une course telle que celle-ci pouvait avant tout être riche d'enseignements pour lui. "C'est une sensation géniale. J'ai plutôt bien piloté, […] pendant tout le week-end on a été rapides. J'ai regardé les données des pilotes Yamaha et je pense que durant tout le week-end j'ai acquis beaucoup d'expérience", retient-il.

Bien qu'il s'agisse de son deuxième podium en catégorie reine, une troisième place après la deuxième acquise en Catalogne, celle-ci pourrait avoir un peu plus de valeur pour Fabio Quartararo sachant que l'accident ayant impliqué quatre leaders au début de la course précédente a pu impacter la hiérarchie finale. Cette fois, c'est en toute régularité qu'il s'est installé aux avant-postes et qu'il y a conquis son trophée, sans aucun doute permis.

"À Barcelone, énormément de personnes m'ont dit 'tu as fait le podium, parce qu'il y a quatre pilotes qui sont tombés'. Mais je pense qu'à Barcelone on avait un des meilleurs rythmes aussi, c'était un circuit beaucoup plus facile, laissant beaucoup plus de temps pour se reposer. Ici, pour moi les circonstances sont vraiment extrêmes, on n'a pas le temps de se reposer et surtout il y a des changements de direction super rapides. Personne n'est tombé, à part Rins dans les premiers tours, mais je pense quoi qu'il en soit qu'on était prêts à partir devant et à faire une très belle course."

Razlan Razali, Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Razlan Razali et Fabio Quartararo

Le pilote français était prêt à faire une belle course, assurément. Pourtant, il assure ne pas avoir pensé à la victoire lorsqu'il était installé sur la grille de départ. "J'ai pensé un peu au podium, ce qui est normal, mais on sait très bien que si on fait cinquième ou sixième, ça reste un très bon résultat", rappelle-t-il. "C'est sûr que maintenant qu'on a goûté à la saveur du podium, quand on en redescendra, à mon avis, ce sera plus difficile, mais aujourd'hui on est monté sur le podium et on va travailler encore au Sachsenring pour faire un très bon résultat."

Ne pas changer d'objectif au championnat

Ce Grand Prix d'Allemagne, au programme dès cette semaine, Fabio Quartararo l'attend tout particulièrement, sachant qu'il se déroule sur une piste tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et qui devrait donc soulager son avant-bras droit récemment opéré d'un arm-pump.

"Ce sera vraiment bien, parce que [dimanche] quand j'ai pu me reposer c'était sur le côté gauche. J'arrivais à détendre mon bras et à piloter normalement. Et le Sachsenring tourne entièrement à gauche. On sait que Márquez est très fort là-bas, mais pour ce qui est de ma condition physique, ce sera beaucoup plus facile là-bas qu'ici, à Assen", pressent-il. "Après Barcelone, je me suis dit que j'arriverais à Assen à 100% parce qu'à Barcelone je n'avais rien eu, mais je ne suis pas arrivé à 100%. […] Je pense que le Sachsenring sera très bien pour moi, physiquement, pour mon bras. J'ai vraiment hâte d'être en Allemagne et d'avoir cinq jours de repos."

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Le pilote Petronas tentera d'obtenir en Allemagne un résultat à la hauteur des deux précédents, afin de partir en vacances sur le meilleur bilan possible. Pas simple, toutefois, de ne pas se laisser griser par son excellente situation au championnat, lui qui occupe désormais la sixième place, à cinq points de Valentino Rossi et du top 5. Également passé en tête du classement des indépendants au détriment de Jack Miller, il est, de loin, leader parmi les rookies avec plus du double de points du second, Joan Mir.

Et pourtant, le Français n'a pas l'intention de changer ses plans pour cette première saison en MotoGP. "L'objectif c'est d'être rookie de l'année. C'était l'objectif en début de saison, il ne faut pas en changer, celui-là il faut le garder", annonce-t-il. "C'est sûr qu'on ne regarde pas le championnat, mais on est dans une bonne situation. On est en pleine confiance et on va donner le maximum pour marquer encore plus de points."

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