Interview

Quartararo pourrait challenger Márquez à l'avenir selon Zeelenberg

Pour Wilco Zeelenberg, Quartararo a bel et bien l'étoffe d'un vainqueur. Séduit par son jeune pilote, le team manager du Petronas Yamaha SRT le voit comme un possible rival pour Marc Márquez à l'avenir.

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Fabio Quartararo n'a pas besoin d'attendre que lui soit décerné le titre de Rookie de l'année en fin de saison pour faire office de révélation de 2019. Avec trois pole positions et trois podiums à son actif, il est le troisième pilote à avoir mené le plus de tours en course cette année. Ses 92 points le classent au septième rang du championnat pour le moment, premier rookie mais aussi premier pilote satellite, excusez du peu !

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Jeune et sans complexes, le Niçois a séduit les observateurs les plus exigeants de la catégorie reine. Au sein de son équipe, on n'est pas moins conquis par ce talent brut qui semble avoir toutes les qualités pour prétendre à des résultats encore plus glorieux. "Nous aimerions gagner dès que possible. Nous sommes un junior team et envisager des titres serait difficile, mais j'adorerais que nous gagnions quelques courses. C'est ce que tout pilote et toute équipe veut faire. Comme nous l'avons vu cette année, Fabio n'en est pas loin. À l'avenir il pourrait peut-être gagner des courses", explique Wilco Zeelenberg à Motorsport.com.

"Cela dépend un peu de Marc, s'il est en difficulté ou non", poursuit le team manager du Petronas Yamaha SRT, par ailleurs conscient que Marc Márquez est un obstacle encore plus difficile à franchir pour quiconque rêve de devenir Champion du monde à l'heure actuelle. Un objectif qui ne lui semble toutefois pas démesuré pour Fabio Quartararo sur le long terme. "Je pense bien sûr qu'il a tout ce qu'il faut pour être très performant. Mais il ne faut pas oublier qu'il doit battre Marc Márquez. Et Marc est encore à un autre niveau pour le moment, et ce comparé à tout autre pilote. Il est quintuple Champion du monde, rapide sur le mouillé comme sur le sec… Il est l'homme à battre et c'est clair pour tout le monde. Le challenger sur une saison entière sera un gros travail, y compris pour Fabio, mais à l'avenir si quelqu'un peut le faire, je pense que c'est Fabio."

Un pilote qui va "comme un gant" à sa moto

Pour Wilco Zeelenberg, l'environnement dans lequel évolue le jeune pilote français contribue à ses excellents débuts, tant la confiance qui s'est créée au sein de son équipe parait évidente. "Les liens au sein de ce groupe sont très forts. Son chef mécanicien a sa propre philosophie quant à la manière de régler la moto. Cela correspond très bien à Fabio, et Fabio quant à lui va à la moto comme un gant. C'est donc doublement positif", observe le team manager. "Ils ont pour philosophie qu'il ne faut pas trop changer la moto pour un rookie. Le pilote doit pousser la moto à sa limite, ensuite ils analysent ce qu'il faut faire et procèdent à des ajustements, et le pilote apprécie vraiment cela si bien qu'il suit une vraie courbe de progression. Et je pense que c'est ce qui se passe."

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"Parfois, il est difficile de juger si un pilote est en difficulté. D'ailleurs, toutes les séances n'ont pas été positives. Mais ensuite il faut trouver le problème, l'étudier et le régler. C'est très important, évidemment. Moins vous avez de problèmes pendant un week-end de course, plus un pilote est positif, en confiance, plus il peut attaquer fort et en tombant peu. Et ensuite on obtient de bons résultats."

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT fête sa troisième place avec son équipe

Une motivation pour Morbidelli

Une approche qui réussit indéniablement à Fabio Quartararo, au point que durant cette première moitié de saison il a pris l'avantage sur son coéquipier, Franco Morbidelli, plus expérimenté mais actuellement 12e avec 58 points. Celui-ci, toujours très modéré dans ses réactions, promet que cela ne l'atteint pas négativement, ce dont témoigne aussi le patron des troupes.

"Je pense que Franco est toujours sous contrôle. C'est un garçon qui réfléchit beaucoup avant de dire quelque chose", souligne Zeelenberg. "Si vous lui demandez comment ça se passe, il vous dira que ça va plutôt bien, mais que Fabio est plus rapide. Il voit les choses assez clairement. Fabio n'est pas seulement plus rapide que Franco à l'heure actuelle, il est aussi souvent plus rapide que Maverick et Vale. Mais cela motive Franco, ça ne le démotive pas. C'est le plus important."

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"Il regarde ses données et nous partageons tout. Je le vois s'améliorer dans ce domaine, et même quand il explique ce qu'il ressent sur la moto, c'est un autre niveau par rapport à Fabio. Fabio fait tout avec son talent naturel et obtient assez facilement et assez vite les chronos, mais les explications que donne Franco sur la moto sont beaucoup plus précises", salue le directeur de l'équipe, qui dit croire dans le potentiel de Morbidelli pour élever sa courbe de résultats. "On l'a vu à Brno. Fabio était premier et Franco deuxième, mais la différence au chrono était d'un dixième. Il faut un peu plus de temps à Franco pour obtenir ces sensations, mais je crois que dès qu'il a tout réuni, on peut voir de bonnes choses de sa part."

Propos recueillis par Gerald Dirnbeck

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