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Mis KO par le Qatar 2019, Quartararo mise aujourd'hui sur le mental

Sa pointe de vitesse n'est plus à prouver, mais le jeune pilote français le sait : "la vraie force est dans le mental".

Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Photo de: MotoGP

Il y a un an jour pour jour, Fabio Quartararo s'alignait pour la première fois sur la grille de départ d'un Grand Prix MotoGP, sous les projecteurs de Losail. Qualifié cinquième, le rookie avait étonné tout le monde, lui dont beaucoup critiquaient l'arrivée précoce dans la catégorie reine, et lui-même s'était pris à rêver de rapidement concrétiser ses ambitions en se frottant aux maîtres de la discipline à 19 ans à peine.

Installé derrière la roue du vice-Champion du monde Andrea Dovizioso, trois lignes devant son idole Valentino Rossi, il a pourtant commis sur la grille une faute qui allait gâcher sa course, puisqu'il allait être contraint de s'élancer de la pitlane après avoir calé au départ du tour de chauffe. En rage, il avait été calmé tant bien que mal par son directeur d'équipe, mais s'il a réussi à rallier l'arrivée de la course 42 minutes plus tard ce n'est qu'à la 16e place, celle qui pour moins d'une seconde le privait de toute récompense. Rapidement, Quartararo a su se remettre en question et demander l'aide nécessaire pour rebondir.

"Sans adrénaline, je mourrais, c'est mon carburant naturel. Par contre, quand il y en a trop, les nerfs lâchent et ça risque de tout gâcher. Comme au Qatar l'année dernière", raconte-t-il dans les pages du GQ italien. "Du bonheur, j'ai plongé dans l'inconfort total. Les conditions étaient réunies pour que je me batte avec les top pilotes et je n'ai même pas marqué un demi-point."

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"Ça a été un coup dur, inattendu, qui m'a mis KO. C'est même la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, pourtant pendant ma carrière j'avais déjà éprouvé l'amertume de la défaite. Cette sensation horrible m'a servi à comprendre que j'avais besoin de transformer la tension négative en énergie positive et j'ai trouvé le courage de demander de l'aide à un psychologue. J'ai touché le fond, je suis remonté à la surface à travers un travail introspectif et quelques exercices faciles et voilà, les bénéfices en piste sont arrivés tout de suite."

Dès le Grand Prix suivant, en effet, Fabio Quartararo a été chercher ses premiers points en se classant huitième et un mois plus tard il s'élançait de la pole position et passait un cap indéniable lors du Grand Prix d'Espagne, prémisse des six poles et sept podiums qu'il allait récolter au cours de cette saison. L'aide qu'il avait alors requise n'était qu'une nouvelle démonstration du soutien précieux que pouvait lui apporter un psychologue du sport, ce dont il avait déjà fait l'expérience la saison précédente, en Moto2, où il avait ressenti le besoin de travailler sa maîtrise de soi, de chercher des moyens de canaliser son énervement.

"La méthode, je l'ai trouvée : rester calme"

Des gestes d'humeur, il a continué à en afficher, et si cela n'a jamais mis en péril les performances grâce auxquelles il a impressionné le championnat l'an dernier, le jeune Niçois le sait, il lui faut désormais mettre en pratique les enseignements acquis au cours de sa jeune expérience. Il faut dire qu'il reconnaît lui-même avoir connu un véritable ascenseur émotionnel, lui qui est arrivé en Grand Prix précédé d'une réputation de "nouveau Márquez" et a mangé son pain noir au cours de quatre saisons avares en récompenses, avant d'intégrer le MotoGP sous les regards narquois de quelques observateurs critiques et de leur clouer le bec en s'affirmant à plusieurs reprises comme le meilleur rival d'un #93 au sommet de son art. Ces émotions qu'il affiche aisément seraient pour certains son talon d'Achille, mais Quartararo sait où il va.

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"Ma deuxième saison sera un tremplin", pressent-il. "Je veux exploiter toutes mes capacités. La méthode, je l'ai trouvée : rester calme. Ce n'est que comme ça que le cerveau peut fonctionner à plein régime. Les muscles sont indispensables pour gouverner un bolide qui fait plus de deux fois mon poids, mais la vraie force est dans le mental. J'ai sélectionné ma playlist rap préférée, éloigné les pensées négatives et j'ai l'intention de me nourrir de belles émotions. Je veux être la meilleure version de moi-même."

Un Quartararo rapide, comme il l'a encore prouvé pendant les essais d'intersaison, rassuré sur son avenir, puisqu'il est engagé avec Yamaha jusqu'en 2022, et suffisamment mûr pour exploiter son mental autant que son corps : voilà le rival redoutable que devront affronter les prétendants à la victoire et au titre cette saison.

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