Razali : Comme Rossi, Dovizioso analyse trop et en oublie de piloter

Après un début de championnat rude pour tout le clan Yamaha à l'exception de Fabio Quartararo, ce sont les performances d'Andrea Dovizioso qui s'attirent les critiques de Razlan Razali, déçu que le pilote italien ne puisse mettre à profit son expérience.

Razlan Razali, RNF MotoGP Racing

L.B., Le Mans - Razlan Razali, patron de l'équipe RNF, n'est pas homme à mâcher ses mots, sachant parfois se montrer habilement polémique lorsqu'il s'agit de placer les intérêts de sa structure au cœur des débats. Après six premières manches compliquées pour le team satellite Yamaha, le Malaisien a livré une analyse qui aura assurément pour but de faire réagir son pilote numéro un, Andrea Dovizioso, dont la prestation est pour le moment décevante.

"Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ce qu'il ait autant de mal étant donné que l'année dernière, il a fait cinq courses et les tests", souligne Razlan Razali dans une interview pour GPOne. "Nous pensions qu'avec son expérience il allait savoir comment s'adapter à la M1. Je crois qu'il faut qu'il prenne du recul, qu'il ne soit pas trop analytique et qu'il pilote simplement la moto, en essayant d'obtenir le maximum, au lieu de penser à ce qui ne fonctionne pas. La moto est ce qu'elle est."

Déjà à la tête de l'équipe qui alignait Valentino Rossi lors de sa dernière saison en MotoGP, Razlan Razali établit aujourd'hui une comparaison entre ce qu'il observait dans le stand du #46 et le comportement de son nouveau pilote, qui a pris le témoin de vétéran du plateau après le départ du Docteur.

"Je trouve des similitudes entre lui et Valentino l'année dernière. Tous deux ne veulent pas seulement être des pilotes, mais aussi des ingénieurs, et ils oublient d'être pilotes et de piloter la moto comme elle est. La philosophie d'avoir des jeunes est juste, car ils n'ont pas de références et, simplement, ils pilotent. C'est la différence entre un débutant et un pilote très expérimenté. Vale et Dovi sont très analytiques, très sensibles, mais ils en oublient de piloter la moto."

En sports mécaniques, les équipes restent plus longtemps que les pilotes, qui vont et viennent.

Razlan Razali

Avec un seul top 10 au compteur de RNF, obtenu par Darryn Binder en Indonésie, Razlan Razali admet sans difficulté que la tournure prise par la saison est en deçà des attentes, ce qu'il explique en partie par le tremblement de terre qui a secoué son équipe l'an dernier avec le départ de Petronas et de Sepang, le forçant à monter une nouvelle structure en quelques semaines à peine.

"Tout étant nouveau, nous savions que nous devions réduire nos attentes, mais nous ne pensions pas que cela se serait passé comme ça. Nous voulions faire mieux. Il reste du temps pour opérer un tournant", pointe à présent le patron de l'équipe actuellement classée 11e sur les 12 participant au championnat.

"En tant que team, nous voudrions faire mieux que l'année dernière. Parmi les teams indépendants, il sera difficile de rejoindre Pramac et LCR, nous nous battons contre VR46 et Tech3. Si l'on parle des pilotes, il faut qu'ils regardent au fond d'eux pour faire prendre un tournant à leur saison", reprend-il. "En sports mécaniques, les équipes restent plus longtemps que les pilotes, qui vont et viennent. Ils doivent savoir quelle sera leur situation la saison prochaine selon qu'ils obtiennent de bons résultats ou non, mais en ce qui nous concerne, nous leur apportons tout notre soutien."

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