Retrouver le Red Bull Ring sans travaux laisse certains pilotes sceptiques

Un an après les images glaçantes des accidents très impressionnants survenus en Autriche, le MotoGP disputera cet été deux nouvelles courses au Red Bull Ring.

Accident de Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT et Johann Zarco, Avintia Racing

Accident de Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT et Johann Zarco, Avintia Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Le MotoGP a annoncé vendredi un nouveau changement à son calendrier 2021. Mettant en avant les difficultés de déplacements engendrées par la pandémie de COVID-19, les instances ont officialisé l'annulation du Grand Prix de Finlande, qui aurait dû se tenir au mois de juillet sur le circuit du KymiRing, piste dont l'entrée au programme est donc repoussée pour la deuxième année de suite.

Comme en début de championnat, lorsque de premiers reports ont dû être annoncés, cette nouvelle s'accompagne d'une solution permettant de ne pas envisager de baisse du nombre d'épreuves. Le MotoGP emploiera donc une nouvelle fois l'option d'une double manche, solution d'urgence qui a fait des miracles l'an dernier en garantissant la tenue de 14 courses sur un total de dix pistes seulement. À l'entame de cette saison 2021, la recette a été réemployée au Qatar, afin de compenser en partie l'impossibilité de tenir les manches américaines en avril.

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Cet été, c'est le Red Bull Ring qui accueillera une deuxième manche en plus de l'habituel Grand Prix d'Autriche. Baptisé Grand Prix de Styrie, comme l'an dernier, il sera disputé début août, une semaine avant d'enchaîner sur une seconde course sur place. Ce calendrier ne sera pas sans rappeler les événements de l'an dernier, alors que le premier Grand Prix avait été marqué par l'accrochage terrifiant entre Franco Morbidelli et Johann Zarco, dans lequel Valentino Rossi et Maverick Viñales avaient été frôlés par une moto en perdition.

Les images glaçantes de cet impressionnant accident avaient poussé les pilotes à intensifier leurs requêtes de modifications de la piste autrichienne. L'accident, survenu dans le virage 3, avait finalement conduit à des travaux d'urgence sur l'airfence placé dans cette zone afin que le deuxième Grand Prix puisse se tenir, mais ce sont des modifications plus profondes qui sont attendues pour l'avenir. Plusieurs pilotes, interrogés vendredi sur l'ajout de cette nouvelle épreuve au Red Bull Ring, ont confirmé que les travaux espérés n'auront pas été réalisés avant ces deux Grands Prix. C'est le cas notamment d'Aleix Espargaró, qui en a profité pour égratigner cette décision, qui ne trouve aucunement grâce à ses yeux.

"Avant toute chose, je sais que la Dorna fait de son mieux pour que le championnat se tienne malgré la situation liée au COVID-19, mais je n'aime pas du tout le fait de disputer deux courses sur la même piste, et même s'ils décidaient par exemple de faire deux courses en Aragón, qui est ma piste préférée. Je n'aime pas ça du tout. Ça ne donne pas un bon championnat, c'est mon avis. Et bien entendu, en Autriche c'est encore pire, parce que tout n'est que ligne droite, il n'y a que trois virages", a critiqué le pilote espagnol.

"À chaque Commission de sécurité, on parle de l'Autriche, on évalue différentes options, mais malheureusement il n'y aura aucune modification pour 2021. En revanche, il y en aura pour 2022. Donc, évidemment, je suis sûr que les pilotes ne sont pas du tout contents à l'idée de faire deux courses là-bas sans modifications", a ajouté Aleix Espargaró.

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"Je ne sais pas quel travail ils ont fait sur le circuit, je vais encore le demander à la Commission de sécurité", a réagi quant à lui Jack Miller, avant de se rendre à la réunion traditionnelle de vendredi soir. "Mais c'est quand même un circuit effrayant. J'aurais préféré une chicane entre les deux premiers virages, pour nous ralentir un peu, mais on n'a pas pu réagir dans les temps."

"Je pense que les changements qu'ils ont faits sur les murs l'an dernier ont aidé, mais vous savez... Je pense que c'est l'enchaînement des virages. Ces deux chutes étaient particulières l'an dernier, avec Viñales qui a sauté [de sa moto] à cause de ses freins [à l'approche du virage 1, ndlr] et la grosse chute de Franky et Johann. Je n'imagine pas ça se reproduire, mais j'aimerais qu'on soit un peu ralenti à cet endroit. Je suis malgré tout impatient de retourner à Spielberg et j'espère qu'il fera meilleur là-bas", a ajouté le pilote australien, quelque peu sarcastique, après s'être classé septième de la première journée au Mans.

Joan Mir veut aussi voir dans ce changement de programme une bonne nouvelle pour ses propres intérêts. "Je ne sais pas très bien pourquoi, mais j'étais bon en Autriche [en 2020], donc les deux courses là-bas pourraient être positives pour moi. C'est une piste qui convient à mon style en général, et je l'aime bien", a ainsi expliqué le Champion du monde en titre, qui considère néanmoins que la prudence sera de mise pour les pilotes, conscients des risques.

"Je pense qu'ils veulent faire des changements [pour la sécurité] mais je crois qu'ils ne sont pas pour cette année. On savait [déjà] que ce serait dangereux là-bas cette année, mais c'est important que tous les pilotes le sachent, qu'on fasse attention en course, en évitant des choses idiotes pour limiter les dangers dans ce virage, des choses comme celles qu'on a vues l'an dernier. Il faut être responsable. Les conditions ne sont pas idéales mais en tout cas, je pense que la piste permet de faire de bonnes choses et qu'elle est assez sûre", a conclu Joan Mir.

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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