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Redding et sa saison "psychologiquement démoralisante" avec Aprilia

L'Anglais révèle les coulisses d'une relation frustrante avec Aprilia, qui l'a miné moralement en plus d'avoir précipité son départ du MotoGP.

Scott Redding, Aprilia Racing Team Gresini

Scott Redding, Aprilia Racing Team Gresini

Gold and Goose / Motorsport Images

Le passage de Scott Redding chez Aprilia aura été un calvaire de bout en bout. Après quatre saisons sur des machines satellites, Honda puis Ducati, l'Anglais était arrivé dans l'équipe italienne avec en poche son premier contrat de pilote officiel MotoGP, mais en remplaçant un Sam Lowes qui l'année précédente apparaissait en perdition, il s'attaquait à un défi de taille. "Pour être honnête, je pensais que l'intention était là", explique-t-il dans un podcast pour BT Sport. Seulement, il a vite déchanté.

"Ils m'ont dit : 'On va faire ceci, on va faire cela, c'est une moto d'usine et on va faire ça et ça'. Mais c'était juste un putain de vide, un immense vide. Et c'est ce qui m'a fait mal, c'est ce avec quoi j'ai été en difficulté, parce que j'ai grandi pour gagner, j'ai travaillé dur, j'étais plus léger que je ne l'ai jamais été depuis que je cours. Mais rien ne venait", regrette-t-il.

La situation s'est rapidement dégradée, sachant qu'au bout de six Grands Prix à peine Aprilia annonçait le remplacement de Scott Redding par Andrea Iannone pour l'année suivante. Alors qu'il n'était entré que deux fois dans les points avec pour meilleur résultat une 12e place, l'Anglais révélait à l'époque avoir appris la nouvelle sur les réseaux sociaux, ce qui en disait déjà beaucoup sur ses relations avec son employeur. La saison a alors été bien longue et les tensions nombreuses, au point même que l'équipe italienne en vienne à sanctionner son pilote au cœur de l'été après qu'il a exprimé des critiques un peu trop virulentes à l'égard d'une moto qu'il jugeait mauvaise.

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D'après lui, malgré ses défauts d'origine, la RS-GP n'a pas évolué durant cette saison. "Quand on est arrivés à Sepang pour la course [en novembre, ndlr], la moto qui est sortie du stand était exactement la même que celle qu'ils avaient sortie pour le premier jour du test. Exactement la même. Pas de frein moteur, elle ne tournait pas, elle perdait l'avant, mais ils s'attendaient à ce que je fasse la course avec ça et c'est juste psychologiquement démoralisant. C'était comme 'mais quel est l'intérêt à ce que je roule ?'"

Il s'était fait son avis sur cette moto dès le test de pré-saison organisé en Malaisie, neuf mois plus tôt. "Quand on est allé à Sepang, ils nous ont donné la nouvelle moto et je n'étais nulle part. Après deux tours, je suis rentré et j'ai dit : 'Ce truc, c'est de la merde'. Ça n'est pas la direction dans laquelle on doit aller", explique-t-il. "Mais ils ne me croyaient pas. J'ai dit 'vous voyez que l'ancienne moto est mieux'. 'Non, continue comme ça'."

Malgré son insistance pour qu'un test comparatif soit organisé, Redding n'a pas obtenu gain de cause. "La chose la plus douce que je leur ai dite, c'est : 'Apportez l'ancienne moto sur un test privé et on va l'essayer, essayons juste de voir ce qui est mieux, ce qui est moins bien. J'espère pour vous que tout est moins bon avec l'ancienne moto'. Et ils se sont moqués de moi, ils ont rigolé. Ils me disaient : 'Ne sois pas si bête, la nouvelle moto est mieux et bla bla bla'. Je leur disais : 'Oui, mais essayez, testez. On ne sait pas, mais on est dans une mauvaise situation, alors essayons juste'. Et ils se sont moqués de moi."

"Ensuite, ils ont apporté la moto", poursuit Redding en évoquant un test privé organisé à Misano après le Grand Prix de Saint-Marin. "Je suis rentré chez moi après le test et Aleix est resté, ce que j'ignorais. Je n'ai vu que sur sa page Instagram qu'il était resté", poursuit le pilote anglais. "Je lui ai envoyé un message et il a fait genre 'on teste l'ancienne moto'. Et je lui ai dit : 'Oh, c'est drôle ça'. Et je lui ai demandé : 'Comment ça s'est passé ?' Et il a dit : "J'étais quatre dixièmes plus vite à ma première sortie avec la moto'."

Aussi critique que son coéquipier sur la RS-GP de 2018, Aleix Espargaró avait été tellement soulagé par ce test de l'ancienne version de la moto qu'il a même envisagé de l'utiliser pour disputer le Grand Prix suivant, en Aragón. Si Scott Redding n'a pas été aussi impliqué que l'Espagnol dans les essais à cette époque, il convient de préciser qu'il faisait au même moment son choix d'avenir, se sachant contraint de trouver un nouveau guidon. Il a finalement opté pour le championnat britannique, où il a été titré en 2019, ce qui lui a ouvert une nouvelle porte pour devenir pilote officiel Ducati en WorldSBK cette année. En quelques mois, il a retrouvé le chemin de la victoire et le plaisir de la conduite, et apparaît désormais comme l'un des prétendants au titre en Superbike. Auteur de trois podiums lors de la première manche de la saison, à Phillip Island, il occupe actuellement la deuxième place du championnat.

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