"Les nouveaux revêtements n’absorbent pas l'eau", explique Stéphane Clair

En marge de l'annulation du Grand Prix de Grande-Bretagne MotoGP, Stéphane Clair a expliqué que les caractéristiques des nouveaux asphaltes pouvaient conduire à des situations où la piste peinait à évacuer l'eau de pluie.

Les balayeuses nettoient la piste de Silverstone

Les balayeuses nettoient la piste de Silverstone

Gold and Goose / Motorsport Images

Plus d'une semaine après l'annulation du Grand Prix de Grande-Bretagne MotoGP et la polémique qui a suivi, la question du resurfaçage de la piste se pose toujours. Non seulement celui qui a été posé en début d'année n'a pas gommé les bosses qui avaient été pointées du doigt en 2017 – comme avaient déjà pu le remarquer les pilotes de F1 à l'occasion du passage de la discipline à Silverstone en juillet dernier –, mais surtout l'évacuation de la pluie a posé d'importants problèmes de sécurité.

Après un accident terrible samedi lors duquel Tito Rabat a été relevé avec d'importantes fractures à la jambe droite, la journée de dimanche aura tourné à une séance grandeur nature d'attente de l'inéluctable, à savoir l'annulation pure et simple d'une course que les équipes ne voulaient pas reporter au lendemain.

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Interrogé par Eurosport dans ce contexte, Stéphane Clair, le directeur général du Circuit Paul Ricard, qui a également eu à resurfacer la piste varoise en vue du retour de la Formule 1 en 2018, a tenu à livrer un éclairage sur les caractéristiques des nouveaux revêtements de circuits, mis en cause suite au week-end britannique.

"Il y a une chose qui est très nette, c’est que les nouveaux revêtements n’absorbent pas. Il faut bien savoir qu’aujourd’hui on n’a pas des revêtements qui absorbent l’eau mais on a des revêtements qui emmènent l’eau vers les extérieurs de la piste. C’est le système de la plupart des circuits aujourd’hui, c’est-à-dire qu’il ne faut pas s’attendre à ce que l’eau traverse le bitume et s’en aille, mais tout simplement, [grâce aux] pentes qui sont créées lors du surfaçage, elle doit s’évacuer. Et donc les travaux qui sont menés [visent] à essayer de créer des sortes de gouttières, des sortes de rainures qui améliorent le flux d’eau vers les extérieurs et donc vers des sortes de caniveaux et de récepteurs. Et toute la difficulté aujourd’hui, en particulier quand un circuit est bosselé, c’est de rattraper ces petits défauts de surface et de faire que l’eau circule."

Si des enrobés drainants existent bel et bien, leur utilisation est aujourd'hui préconisée sur autoroute et ne peut s'étendre aux circuits compte tenu des contre-indications directement liées à leur conception. Ils sont en effet déconseillés en virage, du fait d'une adhérence transversale et d'une tenue mécanique insuffisantes, voire des cisaillements importants qui peuvent apparaître dans les virages à faible rayon.

"Ce qui m’étonne, c’est que personne ne tente [...] de balayer, de souffler", souligne par ailleurs Stéphane Clair, bien que les employés du circuit anglais aient multiplié les efforts pour tenter de repousser l'eau avec les balayeuses à leur disposition − des moyens visiblement insuffisants dans ce cas précis. "Les Américains sont très équipés là-dessus, les Canadiens également et là à Silverstone a priori il n’y a pas ce genre de matériel qui permet finalement de sécher la piste et de pousser l’eau vers les extérieurs. [...] Les bases militaires en disposent assez souvent, les bases aériennes militaires en disposent, ça permet d’améliorer grandement les choses dans ce genre de situation."

Quant à l'épineuse question de ce qu'il faut faire quand un événement de la sorte ne peut pas se tenir le jour prévu, Clair d'expliquer : "C’est toute la difficulté aujourd’hui. On l’a déjà vu en tennis : il y a des finales de grands tournois qui sont reportées au lendemain, mais je crois qu’en moto ou en Formule 1 aujourd’hui on n’a pas envisagé ce genre de choses parce que le dispositif humain et technique autour de la piste est très compliqué. Imaginez s’il faut faire dormir tous les gens qui travaillent, les milliers de personnes qui sont concernées une nuit de plus, c’est quand même quelque chose qui n’est pas simple."

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