Interview

Álex Rins : "Je n'ai pas envisagé de quitter Suzuki"

L'intérêt que Ducati a pu manifester à son égard ne lui fait ni chaud ni froid : le pilote espagnol s'inscrit dans la durée avec Suzuki et il entend bien récolter les fruits de cette fidélité et du travail abattu.

Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

Après l'annonce de la prolongation de son contrat avec Suzuki jusque fin 2022, Motorsport.com a pu s'entretenir avec Álex Rins. Par visioconférence, bien sûr, alors que le Catalan, basé actuellement en Andorre, attend comme chacun un déconfinement prochain et la reprise progressive des activités.

Engagé désormais pour six ans avec la marque de Hamamatsu, l'Espagnol en deviendra le plus ancien représentant depuis son retour de Suzuki en MotoGP. Encore faut-il qu'il entame sa quatrième saison, cette année, avec une GSX-RR qui lui a déjà permis de monter huit fois sur le podium, avec notamment des victoires à Austin et Silverstone l'année dernière. Depuis son arrivée en 2017, seuls cinq des 22 pilotes actuels de la catégorie reine ont remporté plus de courses que lui (Márquez, Dovizioso, Viñales, Rossi et Cruthclow).

Tout d'abord, bravo pour la prolongation de ton contrat. Même si la nouvelle était attendue, la façon de l'annoncer était originale puisque Davide Brivio et toi l'avez fait en direct sur Instagram !

C'était une façon différente de le faire. Je n'aurais pas détesté l'annoncer pendant un Grand Prix, ce qui aurait signifié que nous pouvions courir, mais c'était bien de le faire avec tous les fans, en pouvant être en contact [avec eux] et les voir réagir. Je suis heureux d'avoir annoncé cette prolongation. Être chez Suzuki pour deux ans de plus, c'est incroyable pour moi, c'est une grande équipe. Je peux dire que nous formons une famille plus qu'une équipe. J'aime être à la maison avec les miens, mais quand je vais sur les courses, cela ne me dérange pas parce que je sais que j'y ai ma deuxième famille.

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Cette annonce était la première depuis celle de Marc Márquez, qui a un peu surpris tout le monde avec une prolongation de quatre ans, alors qu'en général on signe pour deux saisons. Tu as envisagé la possibilité de signer pour plus de deux ans ?

Non, nous n'en avons même pas parlé. Il est vrai que la tendance est de signer pour deux ans, et Marc a prolongé pour quatre ans et a surpris tout le monde, mais c'est sa stratégie.

Tu vois des avantages ou des inconvénients à s'engager pour quatre ans ?

Lui, il est sûr d'en avoir [des avantages], sinon il ne l'aurait pas fait. Mais personnellement, je ne vois pas en quoi cela a des avantages.

Pendant l'année passée, as-tu été contacté par d'autres équipes ?

J'ai entendu parler de l'intérêt d'une autre équipe, mais honnêtement, je n'ai pas envisagé de quitter Suzuki.

Outre les conditions financières, quelles exigences techniques as-tu imposées à Suzuki pour prolonger ?

Je n'ai formulé aucune demande. Lorsqu'une équipe travaille dur et que vous voyez qu'elle donne le meilleur d'elle-même, il y a peu d'exigences à lui imposer. En fin de compte, je suis satisfait des arguments qui m'ont été présentés, les choses que je demandais ont été faites. Pour 2020, j'ai demandé plus de vitesse de pointe et plus de stabilité au freinage. Lors des tests, ils ont apporté des choses intéressantes et nous avons pu aller vite. Et c'est très bien.

Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Lors des tests de pré-saison, Suzuki a particulièrement brillé, y compris ton jeune coéquipier Joan Mir. Le considères-tu comme un rival direct à court terme ?

Il peut certainement devenir un rival direct sur certaines courses. Pour moi, Joan est un pilote très rapide, il l'a montré l'année dernière sur quelques Grands Prix, et pendant la pré-saison il a été très fort. C'est normal, la première année consiste plutôt à connaître la moto, à chercher les limites et à savoir jusqu'où on peut pousser ou non. Et une fois que vous l'avez bien en main, vous atteignez la limite à chaque tour.

Depuis son retour en 2015, Suzuki se distingue par le fait d'avoir avancé pas à pas. Personnellement, penses-tu que l'équipe a l'ambition de viser le titre cette année ?

Oui, certainement. Ils veulent gagner, et j'aimerais gagner aussi, et je pense que cette année il pourrait y avoir beaucoup de victoires. Mettons donc tous nos œufs dans le même panier pour tout donner et garder une longueur d'avance.

Ils veulent gagner, moi aussi, et je pense que cette année il pourrait y avoir beaucoup de victoires.

Álex Rins

Si la saison 2020 devait commencer, elle aurait un calendrier court, avec peu de courses. Est-ce que cela pourrait conduire à des surprises et à une lutte plus ouverte pour le titre ?

Bien sûr, cela va nous apporter beaucoup de surprises. Si elle est finalement courue, ce sera une saison très courte, donc nous allons tout donner et essayer de ne manquer aucune course. Ce sera la clé : ne pas se rater.

Dans le cas d'un championnat court, avec peu de courses, quels circuits aimerais-tu voir ?

Pour moi, il faudrait qu'il y ait Silverstone, le Texas, Aragón, Jerez, les Pays-Bas... [Il réfléchit quelques secondes] Le KymiRing, le nouveau circuit en Finlande. Ce sont ceux que j'aimerais voir. [Depuis, les Pays-Bas et la Finlande ont été définitivement annulés pour 2020, ndlr].

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La possibilité de courir sur certains circuits et pas sur d'autres peut-elle conditionner l'issue du championnat ?

Oui, tout à fait, puisqu'il y a des circuits qui sont bons pour certaines motos et vice-versa. Imaginez s'ils ne mettaient que des circuits avec des lignes droites de cinq kilomètres, nous serions un peu à la traîne. Mais, bon, nous essaierons d'être dans la bagarre partout où nous irons.

Sans date fixe pour le début de la compétition, les pilotes doivent être préparés à 100% physiquement et mentalement. Cela doit être très difficile.

Bien sûr, c'est très difficile, car nous sommes également confinés et cela conditionne la préparation physique pour pouvoir être prêt à 100%. J'ai eu quelques discussions avec mes entraîneurs pour essayer d'établir un plan, nous avons parlé de faire une petite pause de deux ou trois semaines sans connaître la date de début du championnat, mais au final on ne peut pas le faire parce que on ne sait jamais quand on va nous dire que les courses commencent.

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