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Pour Rossi, 2017 est une saison tantôt frustrante tantôt excitante

Selon le Docteur, le championnat actuel force tout prétendant au titre à se donner en permanence au maximum, la régularité étant le paramètre à chérir pour tenter de l'emporter sur la durée, malgré des bouleversements incessants.

Le vainqueur Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Au moment de boucler sa valise pour partir en vacances, Valentino Rossi devait digérer un résultat mitigé sur le GP d'Allemagne, tout en observant une situation plutôt favorable au championnat. Classé quatrième, il ne compte en effet que dix points de retard alors que la première moitié de la saison a été grandement marquée par sa versatilité et que la seconde promet de faire durer le suspense.

"Je suis content de cette première partie de la saison, pour deux choses surtout : parce que j'ai gagné et parce que je suis à dix points du leader et que je fais partie des cinq qui sont en lice. C'est quelque chose de positif", assurait le pilote italien, qui juge en effet que lui-même, Márquez, Viñales et Dovizioso doivent compter sur un cinquième homme : "J'ajouterais aussi Pedrosa, qui n'est pas loin [26 points, ndlr]. On est donc cinq."

Si l'on considère que, l'an dernier, 87 points séparaient le leader du cinquième pilote classé à ce stade du championnat, cette saison 2017 prend toute sa mesure et s'annonce d'autant plus excitante pour les cinq mois à venir. Selon Rossi, ce resserrement trouve sa source dans les difficultés rencontrées de façon aléatoire par les différents constructeurs, capables de passer des sommets au ventre mou du peloton d'une semaine à l'autre.

"Il n'y a pas que nous qui avons ces problèmes", constate-t-il. "Parfois, on est vraiment compétitifs et parfois, au contraire, on a plus de mal. Mais si vous regardez le nombre de victoires, et surtout le nombre de podiums de tout le monde, on est tous dans le coup."

Podium : le vainqueur Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Une saison aussi ouverte n'en est-elle que plus excitante ? "Jusqu'à Barcelone de l'année dernière, on était quatre à avoir remporté les 350 dernières courses [sic] et puis il s'est passé quelque chose… et ils ont tous commencé à gagner !" sourit Rossi en référence aux 62 GP d'affilée gagnés par quatre pilotes : lui-même, Márquez, Lorenzo et Pedrosa.

"D'un côté c'est difficile, mais c'est tellement inconstant qu'il y a aussi un côté positif. Tu peux être vraiment dans la merde [sic] sur une course et, cinq jours plus tard, au contraire, être très compétitif. Il y a des pours et des contres. En tout cas, c'est difficile, parce que tu ne sais jamais à quoi t'attendre et c'est frustrant parce que tu fais exactement les mêmes choses sur la moto, mais une semaine tu es un phénomène et celle d'après non."

"Je ne sais pas si c'est mieux ou pas, l'important c'est d'en faire partie, d'être dans le coup au championnat, d'avoir gagné – et j'en suis très content. Mais, à mon avis, personne ne peut comprendre ce qui va se passer sur les neuf prochaines courses, parce que peut-être que quelqu'un va comprendre la situation et commencer à devenir régulier, ou alors peut-être aurons-nous cette inconstance jusqu'à la fin."

"On repart à zéro chaque week-end"

Qu'est-ce qui peut provoquer des hauts et bas si marqués ? "Cette année, on va vraiment de surprise en surprise. Ce qui a vraiment beaucoup changé et qui rend ce championnat aussi incertain et aussi intéressant, c'est que, d'une piste à l'autre, le feeling avec la moto et avec les pneus change énormément. Sincèrement, on ne s'explique pas pourquoi. L'année dernière, ça n'était pas comme ça avec les Michelin, c'était plus constant", se souvient Rossi. "Cette fois, on repart à zéro chaque week-end."

Est-ce donc un problème qualitatif lié aux enveloppes fournies par Michelin ? C'est plus subtil que cela, selon Rossi. "D'habitude, quand il y a un problème de qualité entre un pneu et l'autre, cela arrive sur un pneu. Cela peut arriver peut-être une fois devant et une fois derrière. Mais, là, on se rend sur une piste et tous les pneus sont bons, puis on se rend sur une autre piste et ça va mal avec tous les pneus. Alors je ne pense pas que ce soit une question de différence entre un pneu et l'autre, c'est vraiment une question de mariage entre le pneu et la piste, qui change énormément d'un week-end à l'autre", analyse le pilote Yamaha.

Face à ce constat, Márquez semble apparaître comme celui qui a su le mieux limiter les dégâts sur les courses difficiles. "Les fois où il a été en difficulté, il l'a été moins que nous", constate Rossi. "Il a été très fort, il a gagné où il devait gagner, mais sur les courses où il avait du mal, il avait un peu moins de mal [que nous] et il a réussi à limiter les dégâts."

Parmi le quinté de tête du championnat se trouve également un pilote Ducati, la marque ayant remporté deux des neuf premières courses. Pas franchement une surprise aux yeux de Rossi, qui voit justement chez les Rouges une certaine constance : "Ducati a fait une très bonne moto cette année et ils sont toujours dans le coup. Ils sont régulièrement devant, sur toutes les pistes même si elles sont très différentes, et ils sont rapides aussi bien sur le sec que sur le mouillé et en conditions intermédiaires. Je pense donc que, jusqu'au bout, ils seront très difficiles à battre."

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

"Un peu tôt pour faire l'épicier"

Trois constructeurs et cinq pilotes séparés de 26 points après les neuf premières courses, voilà de quoi faire grimper l'excitation pour les neuf prochains rendez-vous. Alors que Honda n'a pas manqué le coche sur la piste du Sachsenring, qui lui est favorable, et que, le mois prochain, c'est Ducati qui a un rendez-vous à ne pas manquer, sur le Red Bull Ring, quelle pourrait être la prochaine piste synonyme de victoire pour Yamaha ? "Difficile à dire", répond Rossi. "À mon avis, il faut avant toute chose penser à Brno, essayer d'y être rapides et voir à partir de là."

"Sur le papier, Zeltweg [Red Bull Ring] est beaucoup plus favorable à Ducati, mais il y a beaucoup de pistes… J'aimerais être rapide à Misano. Ensuite, je suis rapide sur les pistes du triptyque, mais les autres aussi. On verra. Il faut penser à Brno, y arriver en forme et essayer d'y être rapide."

Pour tirer son épingle du jeu sur cette seconde moitié de championnat, faudra-t-il gérer ou attaquer ? "Il ne faut assurément pas faire de fautes, par contre il est probablement un peu tôt pour faire l'épicier", pointait Rossi à l'entame du week-end allemand, un avis qui n'avait pas vraiment évolué après la course : "À mon avis, il faut voir comment on se sent avec la moto. Par exemple, [au Sachsenring] j'ai fait cinquième et ça pourrait être, entre guillemets, un résultat d'épicier, mais ça a été une des courses où j'ai eu le plus de mal sur ces dernières années. J'étais vraiment en apnée. Parfois, durant ce championnat, il faut vraiment donner le maximum, même pour faire cinquième."

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