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Rossi-Márquez, le véritable duel de 2015?

Il est loin le temps où le jeune Marc Márquez venait solliciter Valentino Rossi dans le paddock pour une photo souvenir…

Podium : le troisième Valentino Rossi et le deuxième Marc Marquez

Photo de: Repsol Media

Marc Marquez et Valentino Rossi
Marc Marquez, Repsol Honda Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Marc Marquez, Repsol Honda Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Qualifications : le deuxième,Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, le troisième, Marc Marquez, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing et Marc Marquez, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Le deuxième, Marc Marquez, Repsol Honda Team et le troisième, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Ils sont loin, aussi, les lendemains d'un Grand Prix d'Argentine déjà polémique où l'Espagnol assurait qu'il gardait toute son admiration pour son aîné, alors qu'il venait de chuter en heurtant sa roue arrière. "J'ai toujours dit que Rossi était mon idole et une référence pour nous tous," déclarait-il alors. "J'ai beaucoup appris à ses côtés au cours des années et je continue à le faire."

Dimanche, à Sepang, c'est un Márquez en colère, le visage fermé, qui assénait : "Je crois que j'ai changé d'avis, comme beaucoup de personnes."

Le conflit de deux forts caractères

Il faut dire que Márquez, arrivé en MotoGP en 2013, ne s'était jamais autant et aussi longuement confronté à Rossi, lancé sur une pente ascendante qui a fini par le remettre en lutte pour le titre cette saison. Or tous deux se chauffent du même bois, avec un talent exceptionnel doublé d'un fort caractère, et les bagarres dont ils nous ont gratifiés cette saison ont laissé des traces.

Il y a d'abord eu ce fameux Grand Prix d'Argentine, avec un dépassement en force de Rossi et la résistance ultime de Márquez, qui chutera. Leur confrontation au Mans s'est avérée beaucoup plus brève et sans douleur, à l'avantage là encore de l'Italien. L'épisode suivant, à Assen, a déjà été plus délicat, puisque la tentative de dépassement de Márquez dans le dernier tour s'est opposée à un Rossi tenant fermement sa trajectoire ; l'Italien s'imposera après un passage hors-piste. A Silverstone et Misano, c'est la pluie qui a arbitré le duel entre les deux hommes.

Puis est arrivé le Grand Prix d'Australie, premier acte du (psycho)drame qui s'est joué ce week-end en Malaisie.

En effet, depuis jeudi, Marc Márquez s'estime la victime innocente du déferlement d'accusations que lui adresse Valentino Rossi et qui ont pour toile de fond la manche de Phillip Island. "Il a surpris tout le monde, jeudi," rappelait encore hier le jeune Espagnol, que le pilote Yamaha juge coupable de l'avoir délibérément ralenti durant le GP d'Australie afin de favoriser l'échappée de Jorge Lorenzo.

Livio Suppo témoigne que Márquez est resté sur sa position et continue de nier toute mauvaise intention. "Il était surpris par ce qu'a extériorisé Valentino, mais je ne crois pas que cela l'ait influencé [dimanche]. Il continue à ne pas comprendre pourquoi Rossi est convaincu qu'il a quelque chose contre lui," a déclaré le team manager Repsol Honda à Sky Italia.

Une incompréhension que Suppo partage : "J'ai encore du mal à comprendre pourquoi Valentino dit que Marc l'a délibérément gêné à Phillip Island, alors qu'il a ensuite été battre Lorenzo. Vale est sûrement arrivé ici (à Sepang, ndlr) très énervé et nerveux, mais ça n'est pas à moi de le dire, il faut le lui demander."

Un carton rouge

Est-ce à dire que Valentino Rossi céderait sous la pression de cette fin de championnat très disputée et à l'enjeu particulièrement élevé dans sa carrière? Toujours est-il que Livio Suppo soutient la version de son pilote et, malgré le visionnage détaillé des images auprès de la Direction de course, il juge Rossi coupable d'une manœuvre répréhensible : "Je n'ai absolument pas changé d'idée. Je crois que, d'après les images, on voit très bien Vale qui éloigne la moto de Marc avec la jambe."

Alors que l'Italien soutient que Márquez a touché sa jambe avant qu'il ne la bouge, celui-ci ne démord pas de son interprétation des faits - et ne décolère pas. "Au cours de ma carrière, j'ai connu beaucoup de bagarres, mais jamais aucun autre pilote ne m'a poussé avec la jambe," a-t-il déclaré dimanche en point presse.

En foot, ça vaut un carton rouge et [le joueur] sort du terrain.

Marc Márquez, au sujet de la manoeuvre qu'il reproche à Valentino Rossi

"Bien sûr, on peut se battre, on peut se dépasser, on peut avoir de petits contacts - et dans cette course, jusqu'à ce moment-là, on ne s'était jamais touchés, je l'avais toujours passé en étant au bon endroit - mais je ne sais pas comment, dans son casque, on peut penser à pousser un autre pilote de la jambe. Je n'ai jamais vu ça," regrette le pilote Honda.

Au final, Márquez juge la pénalité de Rossi insuffisante, résumant : "Cet incident de course n'est pas un incident de course." A l'instar de Jorge Lorenzo, il regrette que l'Italien ait pu marquer les 16 points de la troisième place ainsi acquise : "En foot, ça vaut un carton rouge et [le joueur] sort du terrain. (…) Il a peut-être eu un accès de nervosité, mais au final on joue notre vie."

Dernier acte de ce feuilleton, le Grand Prix de Valence au programme la semaine prochaine. A condition que tous les acteurs y participent...

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