Rossi : Je méritais mieux que la 13e place

Le pilote italien a assisté impuissant à la prise de pouvoir de Fabio Quartararo, au guidon de la Yamaha satellite. Battu de justesse en EL3 et en Q1, Rossi reste en difficulté à Jerez.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

L.B., Jerez - Les qualifications du Grand Prix d'Espagne ont donné lieu à un classement curieux, qui fait la part belle à deux Yamaha satellites – dont celle d'un rookie nommé Fabio Quartararo – alors que les M1 officielles doivent se contenter de places d'accessit. Pire, pour Valentino Rossi c'est un rôle de spectateur qui lui a été réservé pendant la Q2 qui consacrait Quartararo, n'ayant pu éviter l'élimination en Q1.

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"Je suis surpris, comme tout le monde, qu'ils aient fait un doublé, bien sûr, mais pas surpris du niveau de Franco [Morbidelli], que je connais très bien, ni de celui de Quartararo", commente le numéro 46. "Depuis les essais hivernaux, ils sont rapides, ils aiment la moto et ils ont semblé compétitifs dans toutes les séances, ici à Jerez. Aujourd'hui ils ont fait un chef d'œuvre, puisqu'ils sont premier et deuxième, alors félicitations à eux. Peut-être qu'ils sont meilleurs que moi, ils sont plus rapides que moi, ils pilotent mieux que moi et aiment mieux Jerez. Ces dernières années, sincèrement, Jerez a été difficile pour moi."

Si la performance de Quartararo peut faire penser à celles de Johann Zarco lorsqu'au guidon de la Yamaha satellite, il parvenait lui aussi à battre les pilotes officiels, Rossi rappelle que la situation est différente. "D'après ce que je sais, la moto de Quartararo est très similaire, ça n'est pas comme avec Zarco", pointe-t-il. "Il pilote très bien et il arrive à entrer dans les virages de façon très naturelle. Franchement, dans ce domaine je ne me sens pas très à l'aise. J'ai progressé par rapport à hier, mais je ne suis pas super."

Rossi s'efforce en tout cas de relativiser la domination de l'équipe Petronas Yamaha SRT, sur la base de deux constatations. La première, le rythme affiché par son coéquipier, Maverick Viñales, qui n'est pas si distancé par les M1 satellites. "À mon avis, Maverick a été plus ou moins comme Quartararo, d'ailleurs je crois que Quartararo a fait son tour derrière lui. Depuis la fin des EL4, Maverick a réussi à progresser. C'est nous qui sommes un peu plus loin", concède-t-il. "J'ai un peu de mal à Jerez, franchement, ces dernières années je n'ai jamais été très rapide. Après la course que j'ai gagnée en 2016, ensuite j'ai toujours eu beaucoup de mal. Je ne sais pas pourquoi."

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Deuxième source d'espoir pour Rossi : la malchance dont il estime avoir fait preuve aujourd'hui et qui l'a privé d'une Q2 qui aurait pu lui permettre de se mêler un peu plus à la bagarre pour les meilleures places. "Si on regarde le rythme, avec les pneus qui sont pour la course ou ceux qui ne le sont pas, je ne suis pas si mal, moi non plus. On est nombreux à être proches", retient-il. "Je pense que j'ai un peu joué de malchance aujourd'hui parce que je ne méritais pas ça, mon potentiel est un peu meilleur que 13e. Je suis sorti de la Q2 pour quelques millièmes parce que malheureusement j'ai fait une erreur dans mon tour. Si j'étais entré en Q2 ça aurait peut-être été différent. Ce qu'il y a de bien c'est qu'entre hier et aujourd'hui j'ai progressé, mais ça reste quand même une piste difficile, je ne suis pas très rapide. Il faut qu'on essaye de bien travailler ce soir et ensuite on verra demain. Naturellement, partir de la cinquième ligne c'est un problème, tout est beaucoup plus difficile."

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Pour le pilote italien, tout s'est joué pour une poignée de centièmes, avec un scénario qui s'est répété que ce soit ce matin lors des EL3 décisifs pour l'accession directe à la Q2, et pendant la Q1 mettant en jeu les deux derniers tickets. "Aujourd'hui on a beaucoup progressé par rapport à hier. Hier j'étais assez désespéré parce que je n'étais pas rapide et je ne me sentais pas bien. Les EL3 ont été une bonne séance pour moi, j'ai eu un bon rythme avec le pneu medium, qui peut être notre choix pour la course. Quand j'ai monté le premier soft, j'étais bien. Malheureusement avec le deuxième j'ai fait une erreur, j'ai pas mal perdu. À cet instant, j'étais troisième et j'ai peut-être pris la piste un peu tôt, parce qu'on s'est arrêté avec le drapeau rouge et on a suivi une stratégie différente."

"Mais sincèrement je ne m'y attendais pas, avec un 1'37"4 je m'attendais à être dans les dix premiers. Au final, je suis sorti de la Q2 pour quelques millièmes. Je pense que j'ai un peu manqué de chance. Ensuite, en Q1, dans mon deuxième tour j'ai rencontré du trafic, j'ai dû faire des dépassements et je n'ai pas pu améliorer mon temps. Et à la fin, Pecco m'a fait sortir de la Q2."

En effet, outre le crime de lèse-majesté commis par Fabio Quartararo, Valentino Rossi a subi l'affront d'être battu par deux de ses élèves, un Pecco Bagnaia qui s'est octroyé le deuxième temps salvateur de la Q1 pour 0"072 d'avance sur le patron de la VR46 Riders Academy, puis un Franco Morbidelli qui, dans le sillage de Fabio Quartararo, a pris sa part de succès en Q2. Les félicitera-t-il ? "Oui… à partir de lundi ! Parce que Pecco m'a fait sortir de la Q2 et Franco m'a battu, alors aujourd'hui, pour dire la vérité, ils ne me sont pas très sympathiques !" conclut Rossi dans un éclat de rire, les yeux brillants et revanchards…

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