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Petronas, un allié autant qu'un adversaire selon Rossi

Avec l'émergence de la nouvelle équipe satellite Yamaha, les pilotes officiels se réjouissent de pouvoir compter sur deux collègues performants… mais ils savent aussi qu'ils peuvent représenter deux adversaires de plus aux avant-postes.

Fabio Quartararo et Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT, en pole position et deuxième après les qualifications

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le nouveau team Petronas Yamaha SRT aura mis trois Grands Prix à prendre ses marques avant de passer le cap de premiers succès. Trois Grands Prix qui avaient déjà mis les M1 satellites sous le feu des projecteurs avec quelques coups d'éclat, à l'instar de la qualification à la cinquième place de Fabio Quartararo pour son premier départ, ou encore de la longue bagarre de Franco Morbidelli dans le groupe de poursuivants en Argentine. Mais le doublé acquis par les deux jeunes pilotes lors des qualifications de Jerez a indéniablement permis de franchir un cap dans la perception de l'équipe par la concurrence.

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Héritière des Yamaha satellites après la longue association du constructeur avec Tech3, l'équipe n'est toutefois pas novice. Elle s'appuie sur la structure du team Aspar, qui lui a laissé sa place en MotoGP, et a été constituée par quelques grands noms du championnat, à l'instar de son directeur, Wilco Zeelenberg, venu tout droit de l'équipe factory dont il était l'un des piliers. "Les personnes au sein de l'équipe sont toutes très expérimentées, elles ne sont pas nées de la dernière pluie", appuie Morbidelli. "Il y a des gens qui sont dans ce paddock depuis des dizaines, voire des vingtaines d'années. L'équipe est donc nouvelle, la structure est nouvelle, mais elle est constituée de personnes très expérimentées et très compétentes."

Peut-être est-ce l'un des éléments ayant permis d'accélérer l'adaptation de cette nouvelle équipe aux exigences d'un programme MotoGP, toujours est-il que ses deux jeunes pilotes (22 Grands Prix MotoGP à eux deux avant d'arriver à Jerez) n'ont fait preuve d'aucun complexe d'infériorité lorsqu'ils se sont appropriés les deux premières places sur la grille de départ andalouse. Ils ont ensuite été parmi les grands animateurs de la première moitié de course, jusqu'au problème technique qui a stoppé Quartararo et la dégradation pneumatique qui a fait rentrer Morbidelli dans le rang.

Au classement final, les deux Yamaha factory ont donc terminé devant la M1 satellite rescapée – l'honneur était sauf. Mais le signal a bel et bien été entendu, car lorsqu'il a été demandé à Valentino Rossi, après la course, si une équipe satellite aussi performante était une aide pour Yamaha, son esprit de compétition a vite repris le dessus sur la camaraderie. "C'est une aide… pour eux, surtout !" a-t-il résumé dans un hoquet. "Chacun doit faire son travail. Il y a du bon et du bon moins. Disons que pour Yamaha, c'est un jeune projet très intéressant, et peut-être le meilleur de tous parce qu'il y a une grande équipe, deux pilotes très jeunes qui sont très compétitifs, et c'est bon pour l'avenir. Mais le revers de la médaille c'est qu'il y a deux pilotes compétitifs et qui peuvent te devancer. Il y a donc du pour et du contre."

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Une différence importante joue toutefois dans ce nouveau rapport de forces : la qualité du matériel fourni au team Petronas. Alors que Tech3 a fini par céder aux sirènes de KTM afin de bénéficier de motos de la même spécification que l'équipe d'usine, Yamaha a finalement appliqué ce même schéma avec sa nouvelle structure cliente, qui peut ensuite enrichir ses machines des évolutions validées au fil des mois.

"Pour moi, ces dernières années, il y a eu de la confusion, mais parce que les nouveautés ne fonctionnaient pas. Souvent, Zarco avait une moto plus ancienne, mais il était plus rapide que nous. C'est notamment parce que Zarco est un pilote très rapide, mais aussi parce que parfois les anciennes choses étaient meilleures que les nouvelles", rappelle Rossi. "Maintenant, je pense que la situation est plus claire pour tout le monde et les motos sont très similaires. [À Jerez], l'homme a fait la différence : Quartararo a toujours été très rapide parce qu'il a mieux piloté. Sans le problème [en course], il aurait terminé deuxième ou troisième, en tant que meilleur Yamaha. C'est bien, et il sera, je crois, difficile à battre à l'avenir. Mais maintenant les motos sont toutes les mêmes et c'est donc plus simple de mener le développement."

Un partage de télémétrie bénéfique 

Alors que Quartararo et Morbidelli ont été les pilotes Yamaha les plus rapides lors des EL3 de Jerez, Maverick Viñales a admis qu'il avait observé la télémétrie de ses collègues et qu'il avait ensuite amélioré ses performances. "Fabio et Franco ont été très bons en piste pendant le week-end, je crois qu'ils ont été un peu meilleurs que nous. Au final, il y a beaucoup à apprendre et il est important que les autres Yamaha marchent bien, comme ça on peut s'appuyer sur les autres pilotes et trouver plus d'améliorations [à l'usine]", explique l'Espagnol.

"On peut toujours regarder les informations. Moi je regarde celles de tout le monde, j'essaie de progresser sur chaque mètre de piste", poursuit-il. "Il n'y a rien qui m'ait surpris, mais on prend conscience de ce qu'on a déjà vu, que mon style de pilotage est de freiner tard, stopper la moto et accélérer fort, et avec la M1 ça ne fonctionne pas. Je vois qu'il faut non seulement améliorer la moto, mais aussi que je m'adapte à elle."

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"Les motos sont très similaires, honnêtement. Au début de la course, j'ai essayé d'être plus doux, donc j'ai pu économiser les pneus pour la fin de la course. Une fois que les pneus ont commencé à s'user, j'ai pu être un peu plus rapide. Mais ils [Quartararo et Morbidelli] ont montré un très bon rythme lors des premiers tours, donc il y a beaucoup à apprendre des motos satellites", assure Viñales, qui a finalement obtenu en Espagne son premier podium de la saison.

Avec Germán Garcia Casanova

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