Rossi : Les sauvetages de Márquez ? "Ça ne peut plus être un hasard"

Malgré les polémiques passées, Valentino Rossi sait apprécier les qualités développées par Marc Márquez, unique en son genre dans son talent de funambule. Observateur des nombreux sauvetages que parvient à réaliser son adversaire, le Docteur juge "impressionnant" ce qu'il réalise, ainsi qu'il l'a expliqué dans une interview pour le magazine Riders.

"L'année dernière, il en a sauvé tellement que ça ne peut plus être un hasard", souligne le pilote italien. "Son style de pilotage l'aide. Je ne sais pas si c'est naturel ou s'il y a travaillé. Il place son corps entre la moto et l'asphalte, en l'utilisant comme un appui pour ne pas tomber."

Arrivé en MotoGP avec Honda en 2013, Marc Márquez a d'emblée connu le succès, lui qui a signé un premier podium dès ses débuts avant de remporter la course suivante et d'être titré quelques mois plus tard. Ce n'est qu'à sa troisième saison qu'il sera dépossédé du titre, puis il le récupérera sans tarder au point d'avoir collectionné à ce jour quatre couronnes en à peine cinq ans de MotoGP.

Ce parcours n'a toutefois pas été linéaire et l'Espagnol s'est notamment distingué l'année dernière par un grand nombre de chutes, pas moins de 27 dans le cadre des Grands Prix. Le prix à payer en a été limité, sachant que seules deux d'entre elles ont été enregistrées en course, et ces 27 accidents ne sont finalement que le revers de la médaille d'une recherche incessante de la limite à laquelle s'adonne le pilote en essais, justement afin d'avoir toutes les cartes en main le jour de la course.

Ce que ce chiffre occulte également, ce sont précisément les très nombreux sauvetages réussis par le numéro 93 et qui intriguent tant Rossi. Selon le pilote italien, il y a deux explications à ces prouesses, d'une part une technique propre à Marc Márquez et d'autre part des caractéristiques intrinsèques à la Honda.

"À mon avis, ça n'est pas l'électronique, mais la moto", explique-t-il. "À mon avis, c'est la moto qui est faite d'une façon, si bien que quand la roue avant se dérobe, il conserve l'appui malgré tout. Cela arrivait aussi avant Márquez, à Stoner par exemple. On peut aussi penser à l'accident de Sic [Marco Simoncelli], où la moto a continué à tourner."

"Avec une autre moto, comme la nôtre par exemple, si l'avant se dérobe la roue touche le carénage et on ne la relève plus. La Honda, peut-être grâce au moteur en V, tend à garder l'appui au sol. Alors Márquez, ça lui est arrivé, une, deux, trois fois et au final il s'est inventé une façon de la relever."