Rossi : "Viñales a très envie de démontrer qu'il peut gagner"

Le vétéran du MotoGP repart à l'assaut des Grands Prix, avec une soif de vaincre jamais démentie malgré les années qui passent et un hypothétique dixième titre qui continue à lui échapper. Mais plus les saisons s'enchaînent et plus la concurrence se renforce, enrichie par des jeunes loups qui compliquent toujours un peu plus la tâche du Docteur.

Après Marc Márquez, arrivé en 2013 à tout juste 20 ans et d'emblée doublement titré en catégorie reine, voici Maverick Viñales. Adversaire du pilote Honda dans leurs (très) jeunes années, le natif de Figueres fait partie des plus jeunes engagés sur le championnat du haut de ses 22 ans et intègre aujourd'hui une équipe pouvant le mener au panthéon. L'une des grandes différences pour Rossi tient dans le fait que Viñales partage son stand et évolue sur la même moto que lui, d'où une comparaison parfois frustrante.

Admettant avoir été surpris cet hiver par un pilote encore plus rapide qu'il ne l'avait imaginé, Valentino Rossi constate que l'adaptation de son nouveau coéquipier à la Yamaha a été exemplaire. "La version 2017 est une moto qui a besoin de réglages et d'un pilotage un peu différents. Il semble donc que Viñales dans sa façon de piloter, mais aussi son team en termes de réglages ont réussi à tout de suite mieux l'interpréter et il a été très fort", observe-t-il.

"On est aussi dans des situations un peu différentes parce qu'il arrive de Suzuki et il a très envie de démontrer qu'il peut gagner. Il est très jeune et très fort."

Une pré-saison opposée pour l'un et l'autre

Très fort, assurément, à en croire les résultats des essais hivernaux, dans lesquels le jeune Espagnol a brillé à tous les niveaux, tant par sa rapidité sur le tour lancé que sa capacité à maintenir un bon rythme sur la durée, ainsi que son absence d'erreurs et de chutes.

Alors qu'il reconnaît avoir personnellement connu une intersaison compliquée, Valentino Rossi ne peut que constater que l'ambiance était diamétralement opposée de l'autre côté du stand Yamaha : "Maverick a fait le contraire : une super pré-saison, dès la première fois qu'il a utilisé la moto il a été très fort. Il a été rapide sur toutes les pistes, non seulement en signant les meilleurs temps mais aussi en termes de rythme, je pense donc qu'il sera très fort."

Lorsque l'on doit composer avec un adversaire aussi redoutable, l'avoir au sein de sa propre famille permet de l'observer de près et de poser un œil sur ses datas pour tenter de percer la clé du mystère. À la veille des premiers essais du Grand Prix du Qatar, Rossi n'a pas manqué d'être interrogé sur la question, cependant il a préféré botter en touche en exposant une évidence : "Il freine plus fort et met les gaz plus tôt !"

"J'ai dit cela parce que je ne veux pas dire où se situe réellement la différence", avouera-t-il quelques instants plus tard auprès de sa presse nationale, tentant de noyer le poisson face à un scénario qui, sur le papier, le place dans une position des plus inconfortables.

Si je connaissais la réponse, j'aurais résolu le problème.

Valentino Rossi

Valentino Rossi suggère par ailleurs que, outre le talent de Maverick Viñales qui est loué de toutes parts, cette réussite pourrait peut-être s'expliquer aussi par les réglages de la YZR-M1 et le travail abattu par le team technique que l'Espagnol a hérité de Jorge Lorenzo.

"Ils sont très forts, [Ramon] Forcada est très fort et il a beaucoup d'expérience. Mais mon team aussi est très fort et les gars sont bons. Peut-être que Viñales a réussi à tout de suite bien s'adapter à la moto. Peut-être que c'est aussi une approche un peu différente", tente d'expliquer l'Italien, qui parait encore s'interroger, à l'heure où débute le championnat, sur son retard et la cause du problème. "Si je connaissais la réponse, je l'aurais résolu", assure-t-il.

Vers un modeste top 5 ?

C'est dans ce contexte que le Docteur prendra dimanche son 349e départ en Grand Prix, entamant sa 17e saison en catégorie reine. Il peut compter sur un circuit ami, lui qui a remporté le Grand Prix du Qatar à quatre reprises et y compte également quatre autres podiums. On se souvient que celui-ci lui a échappé de peu l'an dernier, au terme d'une longue bagarre dans le groupe de tête où il n'a pu trouver l'ouverture, tandis que sa dernière victoire à Losail remonte à 2015, alors qu'il s'élançait de la huitième place sur la grille.

À l'heure de se risquer aux pronostics et à l'annonce d'objectifs, il affiche des ambitions bien plus modestes que ce palmarès : "La situation change et évolue, mais pendant le test au Qatar, en particulier, et pendant la dernière simulation, Maverick a été très impressionnant, tandis que personnellement j'ai été plus lent que le second groupe. Il faut donc qu'on progresse, en particulier en termes de rythme, pour essayer de se battre pour le top 5."

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