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Rossi : Yamaha encore dépassé par la concurrence, comme depuis 2016

Yamaha se confronte à un problème désormais répétitif, selon le numéro 46, car si les débuts de saison peuvent être encourageants, les autres constructeurs finissent par prendre l'avantage en progressant plus que la marque d'Iwata.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Après quelques signaux positifs ces derniers mois, Yamaha semble avoir retrouvé ses travers, que Valentino Rossi ne manque pas de pointer du doigt. Quelles que peuvent être les améliorations obtenues pendant l'intersaison, la marque japonaise tend à stagner une fois le championnat lancé, là où ses rivales parviennent à progresser suffisamment pour faire le trou.

Le Grand Prix d'Italie, qui avant de se conclure sur une chute en course avait vu le Docteur évoluer bien loin des places de tête, a une nouvelle fois mis en évidence les difficultés rencontrées par la M1 officielle. Déjà terne au Mans, sur une piste qui aurait pourtant dû lui être favorable, elle n'a pas brillé non plus en Toscane et, reléguée au second plan, a laissé Ducati et Honda se battre en duel devant l'outsider Suzuki.

"Lors des deux dernières manches, au Mans et ici, on s'attendait à être compétitifs, mais dès le premier tour on a accusé un gros retard", observait Valentino Rossi. "On a essayé d'améliorer l'accélération. On est l'équipe officielle et on doit donc essayer de faire quelque chose pour progresser, car on aimerait naturellement se battre pour la victoire ou le podium. Mais, malheureusement, que ce soit au Mans ou ici on n'a rien résolu et on a donc perdu un peu de temps."

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À un manque de performance global se sont ajoutés les aléas du week-end qui, en plaçant Rossi loin sur la grille de départ, n'ont rien arrangé. "Au Mans, le samedi matin il a plu et je me suis retrouvé en dehors [du top 10]. Ici, la séance de samedi matin a probablement été la meilleure pour moi, parce que j'étais assez compétitif, mais malheureusement j'ai fait une erreur. Dans mon dernier tour j'étais plus rapide de quatre dixièmes, il me manquait un virage. Mon temps idéal était de 1'46"3 et j'aurais fait P6, je serais allé en Q2 et peut-être qu'on ne serait pas en train de parler de cela. Mais quand il faut toujours essayer de rattraper son retard, c'est difficile."

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Le souci évident aux yeux de Rossi se situe particulièrement à l'accélération et en vitesse de pointe, deux phases dans le tour de piste qui coûtent un temps précieux à la M1 et qui mettent les Yamaha en fâcheuse posture dès l'extinction des feux. "Où est-on en difficulté ? On l'est partout, dès le départ", résume-t-il. "Je n'ai pas pris un départ formidable, mais quand j'ai mis la troisième et la quatrième, toutes les autres motos m'ont dépassé. Même les autres Yamaha, qui étaient sur les trois premières lignes, sont arrivées au premier virage en ayant déjà perdu six ou sept places."

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"C'est le plus gros problème et on est aussi en difficulté à l'accélération d'un virage à l'autre. Il ne s'agit pas que de vitesse de pointe, mais bien aussi d'accélération et désormais l'écart est assez important", poursuit Rossi, pour qui le problème se répercute sur l'ensemble du tour. Et même au Mugello, piste sur laquelle la M1 brillait autrefois dans les enchaînements de virages, les performances de premier plan semblent appartenir au passé. "Le fait qu'on soit plus rapides que les autres dans les virages, ça arrivait il y a trois ou quatre ans mais ces dernières années on n'a pas tellement fait la différence en virage."

Mieux préparés au début, mais distancés ensuite

Le problème est loin d'être superficiel et Rossi, après cette sixième manche de la saison, en arrive déjà à opérer des comparatifs qui n'augurent rien de bon pour la tournure que pourra prendre le championnat 2019 de Yamaha. "C'est arrivé en 2016, 2017, 2018 et ça arrive maintenant aussi", regrette-t-il, décrivant une entame de saison plutôt encourageante, suivie par une stagnation lourde de conséquences. "Pour moi, c'est parce que nos adversaires apportent beaucoup de nouveautés et qu'ils ont besoin de quelques courses pour être au point. Généralement, on est plus préparés au début parce qu'on teste beaucoup de meilleures choses. On a donc cet avantage au début car les autres ne sont pas prêts, mais une fois qu'ils règlent leurs problèmes ça devient plus difficile pour nous."

"Jusqu'à la première moitié de 2016, la Yamaha était peut-être la moto la plus forte de la grille. Quand on courait en Bridgestone, en 2015, Lorenzo et moi nous sommes battus pour le titre et on a marqué plus de 320 points chacun, ce qui veut dire que l'équipe en a marqué 655, un total incroyable. Mais à partir de la deuxième moitié de 2016 les autres ont accompli d'énormes progrès. Ils l'ont fait à la mi-saison en 2016, mais aussi au début de 2017, à la mi-saison en 2017, au début de 2018 et à la mi-saison en 2018… Et, nous, on semble être en retard, parce que sur les dernières années, franchement, si vous regardez nos performances et nos temps, ils sont plus ou moins restés les mêmes. Pour moi, le problème est là."

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

À titre personnel, Valentino Rossi n'a plus gagné depuis le Grand Prix des Pays-Bas 2017, il y a près de deux ans, une période durant laquelle Yamaha ne s'est imposé qu'une fois, avec Maverick Viñales, en Australie l'an dernier. Autant dire que le temps paraît bien long au nonuple Champion du monde… "Malheureusement, ces dernières années on n'a jamais réussi à progresser, on a toujours accompli de petits pas en avant alors que nos adversaires ont fait de gros progrès. Il faut donc trouver la manière de faire quelque chose de plus sérieux, parce que sous certains points de vue l'écart est désormais très grand", regrette le pilote italien, actuellement cinquième du championnat à 43 points du leader, là où Viñales, huitième, en concède déjà 75.

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"Malheureusement, en ce qui concerne la vitesse du moteur pour cette année c'est comme ça, parce que le moteur est scellé. Il faut qu'on gère cette situation au maximum", concède un Valentino Rossi peu optimiste, qui ne souhaite désormais qu'une chose : trouver les réglages qui lui permettront de gommer peu à peu les centièmes qui pourraient le rapprocher des avant-postes. Aussi, lorsqu'il lui est demandé ce que peut lui apporter le fait d'observer les données de l'équipe satellite, et notamment de Fabio Quartararo, il assure ne pas y voir de solution miracle. "Je ne sais pas si regarder les données de Quartararo peut nous aider ou changer particulièrement les choses. Il faut surtout chercher ce qui me sert à moi, parce que l'année dernière j'étais plus rapide dans beaucoup de secteurs sinueux alors que cette année j'ai plus de mal et il faut qu'on comprenne pourquoi."

Si la réponse n'a été trouvée ni au Mans ni au Mugello, il faudra tenter une nouvelle fois de creuser le problème la semaine prochaine, sur une piste qui plaît au numéro 46 et a tous les atouts pour lui être favorable. "J'adore le Catalunya… mais j'adore aussi le Mugello, ainsi que Le Mans et Assen ! C'est la période sur laquelle se trouvent les pistes que je préfère. Ce qu'on peut faire c'est se concentrer, essayer de ne pas faire d'erreurs pendant les essais. Peut-être aussi qu'on teste souvent beaucoup de choses parce qu'on est l'équipe factory et que je veux essayer d'améliorer la moto. Peut-être doit-on être plus concentrés, et on doit faire le maximum. Mais, à mon avis, à Barcelone aussi il sera très difficile de se battre pour le podium."

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