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Les "sacrifices" de Quartararo récompensés par ses succès en MotoGP

Fabio Quartararo s'est exilé en Espagne alors qu'il était adolescent, pour vivre loin de sa famille et de ses proches. Le Français estime que ces moments difficiles ont fait de lui un meilleur pilote.

Victoire pour Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Victoire pour Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Gold and Goose / Motorsport Images

Fabio Quartararo a rapidement fait sa place en MotoGP, devenant le plus jeune poleman de l'histoire de la catégorie dès son quatrième Grand Prix en 2019, avant ses trois premiers succès la saison passée, qui font de lui le pilote français le plus victorieux au plus haut niveau. Cette ascension éclair s'est faite au prix d'importants sacrifices au début de sa carrière.

Quartararo avait quatre ans lorsqu'il a fait ses débuts sur deux roues mais les compétitions n'étant autorisées qu'au pilotes âgés d'au moins 14 ans en France. Il a multiplié les déplacements entre Nice et l'Espagne à partir de l'âge de sept ans, où il a décroché ses premiers succès. Le nouveau pilote du team Yamaha factory garde un souvenir particulier de cette époque. "C'était un moment difficile, surtout quand j'étais petit", a déclaré Quartararo dans l'émission Clique, sur Canal+. "C'était pratiquement une centaine de milliers de kilomètres par an, entre Nice et l'Espagne."

Le pilote s'est ensuite installé en Espagne, quittant sa famille en pleine adolescence : "À l'âge de 13 ans, avec mes parents, on a décidé que j'aille vivre en Espagne, avec mon ancien manager, pour pouvoir être vraiment concentré sur ma préparation physique, pour s'entraîner énormément en moto. Je pense que c'était le bon choix. Je pense que ça a aidé énormément mon niveau. Je suis fier de là où je suis aujourd'hui."

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Très jeune, Fabio Quartararo a donc choisi de s'éloigner de ses proches pour les besoins de sa carrière. "C'était difficile. Tous mes amis étaient en France. En deux ans en Espagne, je n'ai pas eu un ami. Je n'ai eu que mon entraîneur. Je faisais maison, entraînement, maison, entraînement, maison, entraînement. Je faisais aussi des cours par correspondance. Ce n'était pas facile." El Diablo reconnaît qu'il n'a "pas vraiment" gardé d'ami d'enfance après cette période en Espagne : "J'ai mon meilleur ami qui travaille avec moi sur les circuits, ça fait six ans que je le connais. D'enfance, je n'en ai pas. C'était aussi difficile d'avoir une relation quand je vivais en Espagne ou en France. Je n'ai gardé qu'une vraie relation, avec mon meilleur ami."

En Espagne, Quartararo a décroché deux titres en CEV Moto3 avant ses débuts en Grands Prix en 2015. Deux saisons en Moto3 puis deux autres en Moto2, où il a remporté une course, l'ont mené au MotoGP en 2019, dans le team Petronas, avec des résultats convaincants qui ont poussé l'équipe officielle Yamaha à le choisir dès l'intersaison suivante comme successeur de la légende Valentino Rossi à partir de la saison 2021. Le Français ressentait "énormément de pression" en arrivant à Jerez, où débutait sa deuxième saison en MotoGP l'été dernier, et où il a finalement décroché ses deux premiers succès, deux week-ends de suite.

"Avant de commencer la première course en 2020, énormément de journalistes m'ont dit 'Que va-t-il se passer si tu ne gagnes aucune course en 2020, et que tu remplaces ton idole Valentino Rossi ?' À ce moment-là, je me suis dit 'Ce n'est pas grave, j'aurai d'autres opportunités en 2021'. Gagner dès la première course, ça m'a libéré."

"C'est un moment que j'attends depuis que je suis tout petit, c'est un rêve de gosse. Et surtout, en gagner deux d'affilée sur le même circuit, c'est un rêve."

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Fabio Quartararo a dû apprendre à gérer une nouvelle pression au cours de l'année 2020, celle du titre, et il a connu certains écueils dans la deuxième partie de saison, passant de la première à la huitième place du championnat, ce qui l'a poussé à travailler à nouveau avec une psychologue. Il estime cependant qu'une certaine pression s'est envolée à partir de sa victoire au Grand Prix d'Espagne, le regard porté sur lui ayant changé.

"C'est sûr qu'il y a trois ans, j'ai eu des moments super compliqués. Par exemple, j'allais à la plage, énormément de personnes disaient 'C'est mieux d'aller s'entraîner qu'aller à la plage'. Et je m'entraînais énormément. En ce moment, vu que j'ai gagné trois courses en MotoGP, quand je vais à la plage, tout le monde me dit 'C'est bien que tu prennes du temps pour te relaxer', mais je faisais exactement la même chose il y a trois ans. Quand on a 16 ans ou 17 ans, ce sont des commentaires durs à avaler, mais j'ai pris énormément d'expérience."

C'était énormément d'émotion. Tellement d'images de tous les sacrifices que j'ai fait quand j'étais petit, pour en arriver à ce moment-là.

Fabio Quartararo

Sur le podium de Jerez, les moments difficiles et les critiques lui sont revenus à l'esprit. "C'était énormément d'émotion. Tellement d'images de tous les sacrifices que j'ai faits quand j'étais petit, pour en arriver à ce moment-là. Je pensais aux milliers de kilomètres que j'ai faits avec mon père. Je dormais sur le sol du camion pendant qu'il conduisait, des heures et des heures. Ce sont ces images-là qui sont arrivées sur le podium."

"C'est exceptionnel", a-t-il ajouté. "Penser à tous les sacrifices que mes parents ont faits pour moi... C'est spécial."

Ce 19 juillet 2020 est désormais inscrit à jamais dans l'esprit de Quartararo... mais aussi sur son bras ! Cet hiver, il a choisi de se faire tatouer cette date et l'image du podium de Jerez. "J'ai décidé de me faire un tatouage, parce que je pense que c'est un moment inoubliable. Pas mal de personnes pensent que c'est bizarre d'avoir sa [propre] tête tatouée ! Mais pour moi, c'est un moment inoubliable et un rêve."

"C'est un moment historique pour moi", conclut Quartararo. "Depuis mes quatre ans, c'est un moment dont j'ai toujours rêvé. Si j'arrive à 70 ou 80 ans, j'aurai toujours ce moment-là. C'est un rêve devenu réalité."

Le tatouage de Fabio Quartararo

Le tatouage de Fabio Quartararo

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