Une satisfaction "à 80%" chez Ducati après les essais

Aux dires de la direction de Ducati comme des pilotes, la GP22 n'est pas encore prête à courir. Si la concurrence est affûtée, la nouvelle Desmosedici semble malgré tout se montrer compétitive sur la durée, au point de justifier une certaine sérénité chez Pecco Bagnaia à ce stade.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Davide Tardozzi, team manager de l'équipe officielle Ducati, a témoigné d'un niveau de satisfaction de 80% au terme des essais de pré-saison. Cette phase décisive de la préparation s'est résumée à cinq journées de roulage contenues en à peine plus d'une semaine, entre les pistes de Sepang et de Mandalika, et durant lesquelles le constructeur italien s'est efforcé de mettre au point sa nouvelle machine en vue du coup d'envoi du championnat, prévu début mars.

"Nous sommes satisfaits à 80%, pas vraiment à 100%", a admis le responsable italien auprès du site officiel du MotoGP. "Je pense que nos pilotes montrent que notre moto fonctionne bien à présent", a-t-il observé, saluant le fait que Luca Marini a placé sa GP22 en tête de l'une de ces cinq journées d'essais, en l'occurrence celle de samedi en Indonésie. "C'est quelque chose qui nous donne de la confiance quant au fait que nous avons fait du bon travail."

"Cependant nous ne devons pas seulement regarder en interne, mais aussi à l'extérieur, et Honda et Suzuki ont fait de gros progrès", a tempéré Davide Tardozzi, jugeant tout juste que le bilan global des essais menés à Mandalika jusqu'à dimanche n'est "pas trop mal". Et d'ajouter : "Nous sommes toujours en train d'améliorer la moto, mais comme je l'ai dit à Jerez, où nous avons livré une très bonne performance, nous devions attendre de voir ce que feraient nos adversaires et nous voyons que Honda et Suzuki en particulier, mais aussi Aprilia, ont très bien progressé pendant l'hiver."

"Notre moto est en tout cas compétitive. Sur le rythme de course, nous sommes confiants de pouvoir être dans le coup, particulièrement avec le pneu medium qui semble devoir être le pneu de course à Mandalika. Au final, nous savons que nous devons progresser dans de petits domaines sur la moto, mais nous sommes confiants de pouvoir être compétitifs."

Quelles sont ces zones encore perfectibles ? "Je pense qu'il y a de petits domaines dans lesquels il nous faut progresser, qui sont la distribution de puissance et toujours un peu le turning. Mais ce qui nous a causé quelques problèmes ici, c'est l'un de nos meilleurs domaines, qui sont les freins. Les freinages dans les virages 1 et 10 n'ont pas semblés très faciles pour nos pilotes, c'est donc quelque chose que nous devons prendre en compte et auquel devront penser les ingénieurs avant la première course."

Derrière le perfectionnisme, une vraie solidité

Fer de lance du programme Ducati depuis sa fin de saison 2021 tonitruante, Pecco Bagnaia s'est lui aussi dit à la fois confiant des progrès à venir et encore en quête d'améliorations nécessaires avant de se sentir totalement prêt. La principale difficulté rapportée sur la nouvelle GP22 concerne une distribution de puissance un peu trop brusque au premier coup d'accélérateur, face à laquelle seul Johann Zarco n'a pas vraiment semblé gêné. Les cinq pilotes équipés de cette machine ont en tout cas œuvré de concert pour chercher à définir un set-up de base qui limite ce souci.

"On progresse bien chaque jour [...] et je me sens bien. Pas à 100% de ce que je ressens de cette moto, car je pense que son potentiel est plus élevé, mais on a trouvé quelque chose de bon et je pense qu'on est maintenant à 80% du potentiel maximum de cette moto. Il nous reste encore du travail à faire", déclarait Bagnaia samedi soir en Indonésie. Le lendemain, sa jauge avait augmenté encore un peu, disant avoir "trouvé un bon 5% !"

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Francesco Bagnaia

Samedi, bien que toujours en quête d'un petit "quelque chose de plus", Bagnaia assurait déjà que "le potentiel est bon", alors qu'il avait dédié son travail à la quête de régularité sur la durée, avec de solides temps à la clé. "On a fait un gros travail sur la durée de vie des pneus. J'en ai mené deux à 30 tours et, avec ces deux pneus, j'ai réussi à n'augmenter que de trois dixièmes mon temps entre le plus rapide et le plus lent, en tournant de façon toujours très constante", décrivait-il. "C'est une chose sur laquelle j'ai beaucoup travaillé l'année dernière et je suis content de réussir à poursuivre dans cette direction avec cette nouvelle moto."

"Je me sens très sûr parce que j'ai une confiance totale dans le travail de Ducati. Je sais qu'on travaille bien et qu'on arrivera à avoir le meilleur package possible au Qatar", ajoutait alors Pecco Bagnaia, rappelant que derrière son perfectionnisme se cache en réalité une véritable solidité.

"Étant donné qu'il s'agit d'une nouvelle moto, cinq jours de tests ne suffisent pas pour la comprendre à fond, c’est certain, d'autant que le premier jour [à Mandalika] a été perdu à cause des conditions. On est donc un peu en retard là-dessus, mais c'est un retard qui va bien car on n'est pas non plus deux secondes plus lents. À mon avis, il y a de la marge et je pense que cette moto peut rouler deux ou trois dixièmes plus vite au tour, or on arrive à comprendre comment faire."

"On est tous contents du travail qu'on est en train de réaliser", a-t-il ajouté, lui qui refuse pourtant le statut de favori"Sur la nouvelle moto, on se cherche tous ensemble une solution au fait que la distribution de puissance n'est pas encore très propre. Mais chaque jour, on a toujours progressé. L'équipe de développement de Ducati sur la partie électronique est vraiment très forte, donc on est tous sereins quant au fait qu'on arrivera à obtenir le maximum."

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