La sécurité du Red Bull Ring sous la pluie inquiète certains pilotes

Les violentes averses orageuses qui ont accueilli le paddock MotoGP au Red Bull Ring n'augurent rien de bon aux yeux des pilotes les moins convaincus par la sécurité de la piste autrichienne.

Fabio Quartararo, Pons HP 40

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

À l'approche du Grand Prix d'Autriche, tous les pilotes ont suivi attentivement les prévisions météo. Car si une chaleur parfois extrême a caractérisé les trois premières manches de la saison, ce sont des conditions franchement peu engageantes qui ont été annoncées pour les deux manches prévues au Red Bull Ring.

Mardi, une grande partie du paddock a fait son arrivée sur place sous des trombes d'eau. Et ce jeudi encore, alors que se déroulaient la conférence de presse et les rencontres des pilotes avec les TV présentes sur place, un violent orage s'est abattu sur le circuit. Ces pluies orageuses devraient perdurer tout le week-end, faisant craindre à certains pilotes des conditions de piste dangereuses, sur un circuit déjà critiqué par le passé.

Une séance d'essais libres Moto2 en 2017 a notamment laissé le souvenir de nombreuses chutes, en particulier au freinage entre les virages 1 et 2. Mais c'est globalement la tenue des motos sur un bitume particulièrement glissant lorsqu'il est mouillé, le fait que l'eau peut stagner dans certaines portions compte tenu du dénivelé, ainsi que la proximité des protections de bord de piste, autant de points déjà pointés du doigt par les pilotes, qui sont au cœur de leurs inquiétudes en cette veille de premiers essais.

"Ici, c'est comme rouler sur de la glace et on ne peut pas dire qu'il y ait de grands dégagements. Ça nous inquiète, bien sûr", admet Cal Crutchlow. "Quand on est arrivés ici mardi après-midi, il avait plu depuis environ deux heures et l'eau sur la piste nous arrivait à la cheville. Et étant donné que c'est très ondulé ici, il y avait beaucoup d'eau stagnante entre le virage 1 et le virage 2, tout en bas, là où on commence à mettre les gaz. J'ai vu un van passer et les projections qu'il levait, c'était incroyable !"

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Jack Miller n'est pas plus convaincu : "La piste en elle-même n'est pas la plus sûre du calendrier, et quand on y ajoute des conditions humides ça n'est pas idéal. Le freinage pour le virage 3 est très similaire à celui du dernier virage de Suzuki, et quand ils ont eu un souci là-bas on a arrêté d'y aller. On freine en direction d'un mur, donc si on perd l'avant on va dans le mur. Il sera donc intéressant de voir ce qu'ils vont faire. Je suis sûr qu'on en parlera à la Commission de sécurité, mais je peux garantir que s'il pleut comme ça [très fort] on ne pourra pas rouler."

"Par le passé, on a eu des problèmes au freinage des virages 1 et 3. On a vu beaucoup de chutes, particulièrement en Moto2", se souvient Valentino Rossi. "Le problème c'était peut-être qu'il y avait beaucoup de gomme en piste et ça devenait très glissant quand c'était mouillé. Je crois qu'ils ont ensuite beaucoup nettoyé la piste et la situation s'est améliorée. On verra donc si c'est assez sûr."

"La première année où j'ai roulé sur piste mouillée ici, au premier virage, qui est à droite, je suis tombé sur la gauche. Les conditions n'étaient pas géniales à ce moment-là. C'est vrai qu'avec le dénivelé, l'eau peut stagner au virage 2 et ça peut être un point assez dangereux pour nous", concède Fabio Quartararo, estimant qu'il faudra évaluer la situation le moment venu. "Franchement, il faut qu'on voie quelles seront les conditions de la piste. La direction de course les évaluera, c'est certain, et ils feront ce qu'il y a de mieux pour nous, mais il pourrait y avoir des endroits où la sécurité pourrait s'avérer assez délicate pour nous."

Johann Zarco s'attend à ce que les séances soient retardées si nécessaires afin de laisser passer l'orage : "Globalement, s'il pleut très fort juste avant une séance, je pense qu'elle serait un peu retardée pour laisser la pluie se calmer. On peut rouler sur le mouillé, mais pas sous une pluie soutenue et la direction de course attendra toujours un peu [si c'est le cas]."

"Je me souviens des chutes pendant la séance Moto2 il y a quelques années. C'est vrai que ça venait peut-être de la gomme déposée par les voitures qui avaient couru sur place quelques semaines auparavant. Je pense qu'on a parlé de la sécurité de la piste parce que ça n'est pas banal qu'une moto tombe en étant droite", admet le pilote Avintia, qui estime cependant que les conditions pourraient être suffisantes. "Les motos qui tombent ici vont assez loin et c'est la raison pour laquelle on était assez surpris, mais pour un pilote je crois que ça n'était pas si mauvais que ça, il y avait assez de place pour glisser. Je pense qu'avec moins de gomme et des conditions différentes, ça pourrait être sûr."

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Tout le monde ne partage pas les inquiétudes de certains, et Maverick Viñales notamment estime qu'il est "très fun de rouler sur le mouillé ici". Le pilote espagnol s'inquiète plus de sa préparation de la course que de l'éventualité de devoir la disputer sur une piste mouillée : "C'est vrai que certains murs sont trop proches et il faut donc y faire attention. Si on a une course sur le mouillé, je pense en tout cas qu'on est plutôt prêts. L'année dernière, je m'étais super bien senti pendant la séance sur le mouillé, alors j'ai hâte de m'y essayer."

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