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MotoGP GP d'Australie

Dans l'album 2023 : la première victoire de Zarco en MotoGP !

Quand une année se termine, on aime feuilleter l'album photo des bons souvenirs qu'elle nous a réservés. Et le GP d'Australie restera à n'en pas douter comme l'un des meilleurs moments de cette année 2023, celui de la première victoire de Johann Zarco en MotoGP. Retour sur ce 21 octobre un peu à part...

Conséquence d'une tempête qui approchait Phillip Island, il était 15h10 ce samedi-là quand le départ du GP d'Australie a été donné. En France, beaucoup faisaient encore la grasse matinée... ignorant que Johann Zarco allait enfin monter sur la plus haute marche du podium.

Ce moment, le Provençal l'a attendu sept ans, mais à son 120e Grand Prix dans la catégorie reine, le succès était enfin au bout de la course. Pourtant, à ce stade de la saison, les regards étaient plutôt braqués sur son coéquipier, Jorge Martín, et sur le champion en titre Pecco Bagnaia, devenus duellistes dans la lutte pour le titre, mais depuis sa cinquième place sur la grille, Johann Zarco s'est positionné en outsider intelligent.

Tandis que Martín partait sur un rythme élevé sans se soucier de son pneu arrière tendre, un choix risqué, et que Brad Binder et Fabio Di Giannantonio se jaugeaient pour chercher à compléter le podium, Zarco a fait jeu égal avec Bagnaia. D'abord, ils se sont battus dans un groupe de poursuivants bien fourni, puis ils s'en sont détachés une fois la mi-course passée et se sont rapprochés de l'avant. Irrémédiablement, les écarts se sont resserrés entre les cinq hommes, et c'est alors que Zarco a commencé à sortir le grand jeu.

Le GP d'Australie en vidéo :

Dépassement sur Bagnaia, puis sur Di Giannantonio et enfin sur Binder : voilà le Français qui grapillait les places une à une en jouant sa meilleure carte, à savoir sa maîtrise redoutable des derniers tours de course. Et à ce petit jeu, Martín était en position délicate, lui qui voyait s'égrener les tours avec des perles de sueur sur le front, son pneu tendre ayant depuis un moment déjà montré ses limites.

Quand ils sont entrés dans le dernier tour, quatre dixièmes séparaient les deux pilotes Pramac, avec dans leurs roues trois hyènes prêtes à les croquer au moindre faux pas. Martín allait effectivement être leur proie, reculant jusqu'au cinquième rang, mais Zarco, lui, était irrésistible.

Un an plus tôt, quand il s'est improvisé troubadour pour le mariage de Jack Miller, il n'imaginait sans doute pas que c'était dans le Miller Corner qu'il irait chercher sa première victoire MotoGP, par un dépassement décisif sur Martín. Dans cette bagarre ouverte dont Phillip Island sait nous gratifier, il a fait parler sa science de la course face à ses quatre adversaires et, même confrontés aux deux candidats au titre, il y est allé sans complexes.

La moto, Johann Zarco y a dédié sa vie, et voilà qu'il tenait enfin le succès après lequel il a couru depuis tant d'années. Arrivé dans la catégorie MotoGP en 2017, il a plus d'une fois été en position de leader, et plus encore montré cette capacité à fondre sur des adversaires en délicatesse dans les derniers tours que lui maîtrise à la perfection. Mais depuis qu'il a décidé de courir en championnat du monde à 12 ans, cet objectif-là s'était jusqu'ici toujours refusé à lui.

Il a remporté la Red Bull Rookies Cup, a été titré deux fois Champion du monde en Moto2 et il a même mené le classement général en MotoGP, mais les trophées qu'il a cumulés dans la catégorie reine n'étaient jamais les plus gros. Qu'à cela ne tienne, jamais il n'a lâché de vue cette cible.

Cette envie de gagner est devenue avec le temps un objectif obsédant. Sans cesse questionné sur cette première victoire qui se faisait attendre, il a lui-même tout fait pour y arriver. L'hiver dernier, encore, il initiait d'importants changements dans sa manière de vivre la compétition et dans son entraînement, tout en retrouvant le chef mécanicien qui l'avait accompagné lors de ses deux titres. Focalisé sur le chemin à parcourir jusqu'à la victoire, Johann Zarco a intelligemment construit son approche comme il a construit cette course à Phillip Island.

Ce but qui l'avait inlassablement poussé vers l'avant lui avait jusqu'ici permis de cumuler de belles récompenses, avec tout de même 19 podiums sur sa route. Toujours sur le coup, Zarco a si souvent été au rendez-vous qu'il fallait bien qu'il finisse par monter la dernière marche, si haute.

Passer l'arrivée en premier, ça ne lui était plus arrivé depuis son tout dernier Grand Prix en Moto2, à Valence en 2016. Mais on le soupçonne d'avoir continué à s'entraîner au salto arrière, car il n'a oublié d'en gratifier la tribune française dans son tour d'honneur. Et comme il aime ça − ou peut-être aussi parce qu'il voulait se rattraper après avoir posé les mains par terre, sacrilège ! − il ne s'est pas fait prier pour recommencer devant son stand, sautant de sa moto pour la postérité.

 

Trente-cinquième vainqueur en MotoGP, c'est avec soulagement que Johann Zarco a quitté l'Australie pour aborder son dernier mois de course avec Ducati, puis son transfert sur la Honda du team LCR. À 33 ans, le voici libéré d'un poids tout en restant parmi les meilleurs pilotes au monde, encore classé dans le top 5 du championnat cette année.

Petit nouveau parmi les vainqueurs, on se demande ce que Johann Zarco nous réserve pour l'avenir... Surtout que sa première victoire a été privée de Marseillaise, et ça, ça ne peut que le pousser à recommencer.

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